{Chapitre_3}

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Amsatou fut frappée de stupeur, son esprit tourbillonnant dans un tumulte de confusion. Sa belle-mère, complice dans cette sombre conspiration ? Les paroles de Maya résonnaient avec une énergie électrisante, chargées d'une excitation presque palpable.

"J'ai récupéré ce qui nous revient de droit. Cette intruse n'aurait jamais dû franchir le seuil de cette demeure. Mais, elle s'était emparé de ce qui était censé être l'apanage exclusif de Kiné," s'exclama Maya avec un enthousiasme presque effervescent, entourée de ses acolytes.

Amsatou, abasourdie, n'aurait jamais pu imaginer que sa belle-mère soit impliquée dans une telle machination ténébreuse.

"Tante, je t'avais pourtant suppliée de me laisser gérer cela à ma manière. J'allais la dépouiller de tout ce qu'elle possédait. Et pire encore, cela l'a déshonorée, la reléguant à un statut inférieur. Qui oserait unir son destin à celui d'une femme démunie et sans vertu ? Une telle association chez une femme repousse les prétendants loin de son horizon, de l'est à l'ouest,"  s'exclama Alioune, célébrant son propre cynisme avec une admiration mêlée d'une pointe de délectation perverse.

"Maman, je t'ai suppliée de placer une confiance aveugle en Alioune. Il a pleinement démontré sa compétence pour être mon époux," murmura Kiné timidement.

"Kiné, félicitations encore une fois," déclara Maya d'une voix douce teintée d'une légère réserve.

Alors que Amsatou discernait le bruit sec des verres s'entrechoquant, une symphonie discordante dans l'atmosphère tendue de la pièce.

Toastèrent-ils à sa chute ?

Un frisson de colère traversa Amsatou alors qu'elle serrait la poignée de la porte et pénétrait dans la pièce. Les convives, pris au dépourvu, se turent instantanément, figés dans une attitude faussement cordiale.

Sa paume se crispa en un poing, sa frustration et sa méfiance atteignant un sommet. C'était une conspiration ourdie contre elle, une toile tissée avec une habileté machiavélique. Elle avait été entraînée dans leur piège sans même le soupçonner.

Elle scrutait les visages un par un, cherchant la moindre trace de culpabilité ou de complicité. Ils étaient quatre en tout : Maya et sa fille Kiné Tall, Alioune Dia et sa mère Mously. Voilà ceux qui l'avaient entraînée dans la fange, des alliés en apparence, mais des ennemis masqués sous des sourires bienveillants.

Un jour, dans un retournement inattendu des événements, elle se tiendrait debout avec une résolution inébranlable, prête à faire face à chacun et à rendre à chacun leur part de responsabilité pour les torts qu'ils lui avaient infligés.

"Tik...tik...tik," résonna d'une voix teintée de sarcasme. "Regardez donc qui fait son entrée. L'épouse accusée d'avoir brisé le lien sacré du mariage. Penses-tu réellement avoir le courage de retourner ici, dans ce lieu où ton nom est désormais associé à la trahison ? As-tu renoncé à la dernière parcelle de fierté qui te restait ?" persifla Maya, son mépris transperçant la pièce.

Les yeux de Amsatou Tall furent scrutés avec mépris par le regard acéré de Maya. Cette dernière s'approcha lentement, faisant le tour de Amsatou avant d'éclater d'un rire triomphant et dédaigneux.

"Tu as bien saisi le sens de chacun de nos mots, n'est-ce pas ? Eh bien, il est grand temps que tu comprennes toute l'ampleur de la situation," déclara-t-elle d'un ton calculateur.

"Cette machination était en gestation depuis longtemps, ourdie en collaboration avec mon amie de confiance, Mously Dia. Nous avons manœuvré le fils de cette dernière pour qu'il nous prête assistance dans la mise en œuvre de nos desseins, en lui promettant le mariage avec Kiné en récompense. Tu as été contrainte d'entrer dans ce mariage pour que nous puissions récupérer ce qui nous était dû, mais aussi pour te rappeler ta place, au plus bas de l'échelle sociale. C'est pourquoi Alioune n'a jamais daigné te toucher ni partager l'intimité avec toi. Il est réservé à ma chère fille, et il ne gaspillera pas sa virilité sur une fille illégitime comme toi. Nous avons orchestré la fête dans ce seul but, et c'est Alioune qui t'a droguée. Tu étais sous son emprise avec un homme et le reste, tu le sais. Cette demeure est bien au-delà de tes moyens. Tout ce que j'ai fait pour toi, toutes ces années où je t'ai accueillie, c'est tout ce que tu auras, et tu vivras avec ce souvenir," Ajouta Maya, sans le moindre remords.

Une Nuit, Deux CheminsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant