Une Nuit, Deux Chemins

{Chapitre_16}

Alioune Dia était conscient qu’il ne pouvait plus avancer dans cette situation tendue. Il leva la main, et le jeune maître Soumaré s'empressa de récupérer l'objet convoité. À ce moment-là,

Amsatou fixa le couple avec une lueur moqueuse dans les yeux. Un sourire perfide se dessina sur son visage, qui semblait s'attarder sur son menton, renforçant l'impression de défi.

De son côté, Kiné éprouvait un profond sentiment de déception. Elle ne pouvait s'empêcher de se sentir désabusée par le fait que son mari ne parvienne pas à acheter des bijoux d'une valeur impressionnante de 20 millions de fcfa devant le regard scrutateur de tous les invités présents. Le manque d’élan de Lu Jingli face à cette situation ne faisait qu’intensifier son ressentiment.

Amsatou ne manquait pas de se moquer de la situation. Dans son esprit, elle trouvait cette famille si peu fortunée qu’elle en venait à les considérer comme des personnes en difficulté financière. Elle se promettait de se venger de Alioune dès qu'ils quitteraient ce lieu d’enchères, ne laissant aucune place à la remontrance.

"Je réaliserai ce design, et bien d'autres encore," murmura Amsatou à l'oreille de Boubacar Ndao.

Ce dernier, visiblement choqué par ces paroles audacieuses, se retourna rapidement pour plonger son regard dans celui de Amsatou. Étonné, il se demandait si cette jeune femme pourrait vraiment concevoir quelque chose d’aussi exceptionnel. Si tel était le cas, leur entreprise serait alors en mesure de rivaliser avec les meilleurs dans le monde du design en Italie et en Espagne.

"Es-tu vraiment sûre de ce que tu avances?" questionna Boubacar avec une lueur de curiosité dans les yeux.

Elle voyait en Amsatou un potentiel atout précieux pour l'entreprise Ndao. D'ailleurs, elle espérait que cela permettrait à Amsatou de passer du temps avec sa propre famille durant le dîner du week-end, créant ainsi des ponts entre leurs deux mondes.

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"Tu es vraiment dans l'incapacité totale d'assumer le rôle de mon mari. Peux-tu même imaginer ne serait-ce qu'une seconde que tu pourrais acheter ces magnifiques bijoux pour moi, même si leur prix atteignait la somme colossale de 20 millions de fcfa ? Cela aurait été un rêve que j'aurais voulu réaliser avant toute autre personne présente lors de cette vente aux enchères !" Kiné, la colère bouillonnait en elle, s'en prit à son mari dès qu'ils furent confortablement installés dans la voiture.

"Regarde, cet argent serait non seulement précieux, mais également crucial pour faire progresser notre entreprise, surtout à un moment où nous frôlons la faillite. Et toi, tu envisages sérieusement de dépenser une telle somme pour des bijoux inutiles ? C’est totalement irresponsable !" Alioune la fixa avec un mélange d’exaspération et de désespoir.

Quelle sorte de femme pouvait bien être Kiné ?

Elle possédait déjà une maison débordante de bijoux en or et en diamants, tous d’une valeur exorbitante et souvent considérés comme des pièces très rares.

Dès que le divorce a eu lieu, chaque bien précieux appartenant à Amsatou Tall lui est devenu automatiquement dévolu. C’était un moment où elle s'était assurée de ne laisser aucun droit à Amsatou sur ses biens. Malgré cela, cela ne semblait jamais suffire à Kiné. Elle désirait plus encore, un bijou qui, même s'il était somptueux, était complètement superflu et ne pourrait en aucun cas rivaliser avec la collection impressionnante qu’elle possédait déjà.

"Tu sais, je suis convaincue que Amsatou se moque de nous en secret. Elle trouve sans aucun doute du plaisir à voir que nous, membres de la famille Soumaré, sommes en train de perdre cette richesse et ce statut que nous devrions avoir. C’est une humiliation de plus, et elle en rit probablement derrière notre dos," se plaignit-elle  le visage marqué par la frustration et l'indignation.