Une Nuit, Deux Chemins

{Chapitre_14}

Une nouvelle semaine s'était écoulée depuis que Idrissa et Aïssatou avaient commencé à entretenir des relations de plus en plus intimes et passionnées. Idrissa était désormais absolument certain qu'il éprouvait de profonds et sincères sentiments amoureux envers Aïssatou, et il était convaincu que ces sentiments étaient réciproques.

Cependant, Aïssatou continuait à se sentir quelque peu mal à l'aise face au fait qu'ils n'avaient pas encore exprimé ouvertement leurs émotions l'un envers l'autre, surtout vis-à-vis de Amsatou, leur amie commune. Cette situation la plongeait dans un certain malaise et une forme de culpabilité chaque fois qu'elle appelait ou rendait visite à Amsatou.

Aïssatou redoutait que son amour naissant pour Idrissa ne cause du tort à son amie, et elle se demandait si cette dernière pourrait un jour lui pardonner.

Afin de dissiper les inquiétudes de Aïssatou, Idrissa lui promit solennellement qu'il aurait une conversation franche et honnête avec Amsatou durant le week-end à venir. Il s'engagea à l'informer avec délicatesse et bienveillance de leur amour nouvellement épanoui.

Comme convenu, Amsatou décida d'emmener ses enfants dans une excursion à travers la ville, les menant dans des lieux importants et chargés d'histoire. Ce fut une agréable journée touristique, au cours de laquelle les garçons, rayonnants de joie, riaient, jouaient et grignotaient des collations.

Alors qu'ils se dirigeaient vers le parc d'attractions, Idrissa saisit l'opportunité pour contacter Amsatou et avoir avec elle l'entretien qu'il lui avait promis.

Idrissa avait dit à Amsatou qu'il voulait la voir. Cette dernière aurait alors chaleureusement accueilli cette proposition, indiquant qu'elle était ravie qu'il ait pris l'initiative de la contacter. Elle lui a donc suggéré qu'ils se donnent rendez-vous dans le pittoresque parc d'attractions de la ville, un endroit idéal pour se retrouver et discuter à l'écart.

Lorsque Amsatou est finalement arrivée sur les lieux, elle a été frappée par la joie et l'enthousiasme manifestés de ses deux jeunes fils. Le parc regorgeait en effet d'attractions en tout genre, offrant une multitude d'activités ludiques et récréatives parfaitement adaptées pour divertir et amuser les enfants. Balançoires, toboggans, trampolines et autres jeux captivants semblaient avoir conquis le cœur des garçons, qui s'y adonnaient avec une énergie débordante.

Elle s'est alors installée à une table, choisissant judicieusement un emplacement stratégique lui permettant de garder un œil attentif et bienveillant sur ses fils. Un sourire radieux ne quittait pas son visage alors qu'elle les observait prendre un plaisir évident à profiter pleinement des installations du parc, riant aux éclats et s'amusant sans retenue.

Soudain, les garçons ont croisé la route d'un homme d'un certain âge, qui semblait entretenir des liens étroits avec l'épouse de ce dernier. Lorsque le couple a remarqué la présence des deux jumeaux, ils ont échangé un regard empli d'une certaine mélancolie et de profonde nostalgie.

Ces garçons étaient en effet des jumeaux, mais ils auraient dû être triplés si le troisième enfant n'était pas malheureusement décédé bien des années auparavant. Une tragédie qui avait sans aucun doute laissé des séquelles indélébiles dans le cœur de Samir Ndao et de son épouse Seynabou Ndao.

Car ces deux jeunes garçons, par leur ressemblance frappante, ne manquaient pas de rappeler à ce couple endeuillé leur propre fils, Mouhamed Ndao. Tant les traits de leurs visages et la structure de leurs corps étaient similaires, qu'on aurait pu les prendre pour  Mouhamed sans même avoir besoin de procéder à un test ADN.

Seynabou, submergée par l'émotion, ne pouvait s'empêcher de caresser tendrement les jumeaux, comme pour tenter de revoir, ne serait-ce qu'un instant, les traits de son enfant disparu bien trop tôt. Un geste empli de douceur et de mélancolie, témoignant de la douleur encore vive qu'elle portait en elle.
Ils auraient pu facilement passer pour les fils légitimes de cette famille sans qu'on leur demande de subir un test ADN. La femme jeta un rapide coup d'œil à son époux, tandis que le vieil homme gardait obstinément les yeux rivés sur elle, comme s'il était hypnotisé par sa présence.