Chapitre 9

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Lorsque qu'Aelys s'éveilla, elle fut surprise de sentir la fraicheur d'un linge posé sur son front et le confort d'un lit. Il lui fallut un peu de temps pour s'habituer à la lumière, avant qu'elle ne se rende finalement compte qu'elle se trouvait dans sa tente, les conversations enjouées des soldats et les ordres donnés par les hauts gradés résonnant à l'extérieur de cette dernière. 

La cadette Targaryen tenta de repousser ses draps de sa main gauche, avant de la fixer avec stupeur: ou plutôt, l'endroit où elle aurait dû se trouver. Un bandage recouvrait son avant-bras tranché, et elle se rappela alors de son combat contre le Gaveur-De-Crabes. Il l'avait défaite... et pire encore, elle n'en était pas ressorti indemne, privée d'une main, diminuée... 

Sous le choc, Aelys continua de river son regard sur sa blessure, un mélange d'angoisse, de colère et d'amertume bousculant ses pensées, quand une voix soulagée retentit: 

- Aelys ! Que les Dieux de la Mer soient bénis, vous vous êtes réveillée ! 

Laena la rejoignit en saisissant sa main valide, des larmes perlant aux coins de ses yeux améthystes: 

- Quand votre oncle vous a ramené du champ de bataille inconsciente, j'ai cru que... j'avais si peur que... 

- Com... combien de temps ai-je dormi ? Lui demanda la Princesse, perdue. 

- Plus d'une semaine. Père a fait venir son Mestre de Haute-Marée, et je me suis assurée chaque jour que vous ne manquiez de rien. 

Aelys avait la sensation d'avoir un goût cendré dans la bouche, mais répondit tout de même, en reposant les yeux sur son bras tranché: 

- Merci, Laena. 

- Je... je sais que compte tenu des circonstances, ce n'est peut-être pas ce que vous souhaitez entendre, mais... même si vous avez perdu votre main, vous avez de la chance d'être en vie. Vous avez vaillamment combattu, et même si c'est votre oncle qui a vaincu le Gaveur-De-Crabe, cette victoire vous revient, à mes yeux. 

- À vos yeux uniquement, Laena. Répliqua d'une voix amer Aelys. Aux yeux des autres, je ne serais qu'une faible, qui a perdu face à un adversaire, rongé par la maladie qui plus est. 

La cadette Velaryon baissa les yeux, l'air désolée, en continuant de serrer la main de la Princesse dans la sienne, avant de reprendre: 

- Maintenant que la guerre est finie, vous allez retourner à Port-Réal... 

Cette évidence frappa Aelys de plein fouet: oui, maintenant qu'ils avaient vaincu la Triade, ils pouvaient rentrer au Donjon Rouge, elle pouvait retrouver sa famille. Même si ce n'était pas le retour triomphale qu'elle espérait... 

- Ou alors... ou alors vous pourriez rester à Haute-Marée, à mes côtés, jusqu'à mon mariage. 

Aelys tourna d'un geste vif la tête vers Laena, répétant avec un air stupéfait: 

- Votre mariage ? 

- Oui, mon père a offert ma main au fils de l'un des Seigneurs de la Mer de Braavos. Avoua la jeune fille en baissant les yeux, l'air attristée. 

- Vous n'en semblez guère satisfaite. Constata Aelys. 

- Il veut que je sois liée à l'océan, mais ce que je souhaite, moi, c'est rejoindre les cieux sur le dos d'un dragon ! Laenor a eu le droit d'en réclamer un, pourquoi ne pourrais-je faire de même ? 

Aelys soupira, posant les yeux sur la selle de Fenrax. Oui, c'était injuste, terriblement injuste, Laena voulait tant devenir une dragonnière ! Déterminée, Aelys se tourna à nouveau vers la jeune Velaryon, lui disant d'un ton assuré: 

Le sang des Dragons (HOTD)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant