Tous nos secrets

Chapter 35

Jenny :

Je bondis dans la salle, du sang partout sur les murs, les tables, le sol. Je fais un pas et marche sur une flaque de sang.

Des frissons me parcourent le corps.

- Quel massacre, souffle-Capucine en entrant derrière moi.

Je cherche Héli du regard, à droite à gauche, il n'est pas là...

Je m'effondre par terre et commence à pleurer. Capucine me fait signe de lever la tête vers la fenêtre.

Je m'exécute.

Il est là, devant moi, de dos. Ses vêtements sont déchirés, ses poings sont en sang, il tient un couteau dans la main droite et le fusil dans celle de gauche. Il est tout décoiffé et essoufflé.

Quand il se retourne, j'observe son torse parfaitement tracé, avec des morsures de chien plus profondes les unes que les autres. Son côté droit est déchiré, son cou est plein de griffes et de morsures. Quant à son visage, il a un œil fermé et sa joue est ensanglantée.

Ses bras, eux, sont crispés et du sang coule tout au long de son corps.

Avant même de vouloir prononcer une phrase il lâche ce qu'il a dans les mains, me jette un regard furtif puis s'effondre à plat ventre.

Je cours jusqu'à lui, le retourne et lui prends la tête entre mes mains. Mes larmes tombent sur son front ensanglanté. Il est épuisé et pâle, très pâle même. Il a même du mal à respirer ! Un groupe d'hommes arrive avec Capucine, qui elle, leur donne des ordres. Je regarde autour de moi, c'est le KO total. On dirait qu'une guerre entre deux pays est passée par là.

Deux hommes essayent de me relever mais je ne veux pas car je veux rester près de lui.

Mais la fatigue m'emporte, je m'effondre et...

C'est le noir complet.

Capucine :

Elle s'est effondrée la pauvre, elle a dû avoir beaucoup trop d'émotion en quelques heures.

- Chargez-vous d'elle, ordonné-je à mes hommes qui la prennent pour l'installer sur un matelas d'hôpital.

Je me dirige vers Héli allongé sur le sol.

- Je n'ai même pas su te protéger, soufflé-je en m'agenouillant devant lui.

Il est dans un sale état. Je relève ses cheveux qui lui cachent le visage. Une larme dévale ma joue que je ne peux retenir. J'effleure chaque griffure, morsure et coupure du bout des doigts tout en lui caressant la joue.

Je colle mon oreille à sa poitrine. Il respire mais son cœur bat anormalement. J'enroule un bandage autour de son torse à l'aide de mes hommes, en faisant attention de ne pas toucher son côté qui est meurtri.

- Je doute qu'il ne survive. Il a déjà perdu beaucoup de sang, me dit un des hommes en l'auscultant.

- Il va survivre, répliqué-je.

Je regarde au loin Michel adossé contre le mur. Je fais un signe à mes hommes de prendre Héli et de partir. Ils s'exécutent.

Une fois seule, je prends le coup de Michel et lui dis :

- Parce que tu crois que je vais te croire ?!

Il pouffe de rire avant de me prendre le bras pour que je le lâche. Je le jette par terre et celui-ci prend le bord de la table pour se relever.

- Comment as-tu pu survivre avec les coups de couteau que t'a mis Héli ??demandé-je

- Je te remercie pour le gilet par balles, me dit-il avec un sourire narquois. Il m'a bien servi, je serais déjà mort sinon.

Je craque !

Je regarde par terre avant de prendre une arme à feu et de la lui mettre sous le nez.

Je souris et dis :

- Le gilet que je t'ai donné ne va pas te servir lorsque je t'aurais tiré à la gorge !

- Tu ne ferras pas ça ?! Si c'est pour me tuer, pourquoi m'avoir protégé ?!

- Je voulais tout simplement voir où étaient tes limites. Mais je vois que tu n'en as pas.

Il essuie son visage recouvert de sang et dit en souriant essoufflé :

- Tue-le ... tue Héli !

- Jamais !

Il prend sa tête entre ses mains et hurle :

- Son existence ne sert à rien ! Il mérite la mort ! Pourquoi l'avoir créé !?

Je lui donne un coup dans le ventre avec mon pied et je souris de toute mes dents en le regardant se tortiller de douleur.

- Parce que tu crois que ton existence a servi à quelque chose ?! Tu es pathétique, tu me dégoûtes !

- Comment ... peux-tu dire ça à l'homme qui t'as aidé quand tu étais dans les pires situations. Si ... si je n'avais pas été là, tu serais morte depuis longtemps !!

- C'est à cause de toi si je suis devenue un monstre, rigolé-je en prenant sa tête entre mes mains et en plongeant mon regard dans le sien. Je suis devenue un monstre à cause de toi ! Le temple où tu m'as envoyé m'a fait devenir une vraie machine à tuer ! Et toi tu t'es servi de moi ! Mais maintenant c'est fini Michel ! Le chemin s'arrête ici pour toi, c'est fini. F.I.N.I ! articulé-je au creux de son oreille.

Je charge mon arme et plaque son corps au mur.

- Tu comptes vraiment en finir avec moi ?! dit-il en souriant.

- Tu as fait du mal à la personne que je chérissais le plus au monde. C'est à cause de toi que nous en sommes là. Si tu n'avais pas tué Amélie !

- « Si JE n'avais pas tué Amelie » ?? Répète-t-il en me regardant avec un sourire narquois.

- F.I.N.I ! Répété-je en lui offrant mon plus beau sourire.

Et je tire au milieu du front.

Il glisse contre le mur et s'étale par terre.

Je rigole en regardant son sang se vider de son corps.

Je le prends et le mets au milieu de la salle, prends mon arme et la pose à côté de lui. Je sors une feuille de ma poche et la lui mets à côté de son arme. En fait c'est un faux testament avec son écriture et sa signature. L'IA peut vraiment tout faire. Je la lui pose sur son torse et tourne les talons.

Une fois sortie du bâtiment j'entends un de mes hommes hurler :

- Il faut lui faire un massage cardiaque, il faut lui faire un massage cardiaque, vite !

Je cours jusqu'à la voiture et vois Héli allongé sur les sièges avec la peau bien plus pâle qu'il n'y a 5 minutes. Je retrousse mes manches et commence le massage cardiaque.

- Démarrez la voiture ! Hurlé-je

Je jette un coup d'œil à Jenny, elle ne respire pas non plus normalement. Un de mes hommes s'occupe d'elle. J'ouvre grand les yeux en sentant le cœur d'Héli battre.

Merci d'avoir lu ce chapitre.✌

Ces deux semaines ont été chargées c'est pourquoi j'ai mis autant de temps à écrire. N'hésitez pas dans les commentaires à me faire part de vos avis. Ça me permettra de m'améliorer davantage. Je remercie aussi Leonie-Pi pour m'avoir donné des exemples pour changer le titre de mon histoire. J'avais hésité depuis un bon moment et je me suis enfin décidé. Merci à toi 😊

À bientôt !