Des paroles au rythme de ton coeur

Chapitre 2: Etudiant ordinaire, parolier de génie

"Un tonnerre d'applaudissements pour les KTDK!!"

Il regardait attentivement l'écran de son portable, rembobinant plusieurs fois le concert des deux idols sur son portable, les écouteurs aux oreilles. Le sourire aux lèvres, il analysait intensément les paroles que chantaient les deux chanteurs tout en écrivant sur son cahier.

La cloche sonna.

Il était l'heure de retourner à ces cours ennuyant à mourir.

Trois heures à rester assis, lire des partitions sans intérêt, jouer des instruments qu'il ne maîtrisait pas.

La vie étudiante de Kaminari Denki, un jeune homme blond aux yeux d'ambre, était d'un ennui.

Surtout depuis que son meilleur ami, Izuku, ne venait plus aussi souvent à la fac pour ses études de dessin.

Ils s'étaient connus la première année et s'étaient tout de suite entendus malgré leurs domaines qui différaient totalement. Il avait par la même occasion intégré le groupe d'amis de ce dernier, le sortant d'une solitude qu'il traînait depuis des années.

C'est à ce moment-là qu'il entendit parler de ce concours de chant.

Mais de par sa grande timidité envers le groupe, il s'était fait avoir par la meilleure amie du vert pour que finalement les votes soit unanime. Et depuis que le vert avait pris les devants de la scène, très peu de temps lui avait été accordé pour s'amuser et sortir avec le blond. De plus que lorsqu'il avait appris sa mise en couple avec son partenaire, le seul moyen de communication qu'ils avaient fût le téléphone à des heures pas possibles.

Depuis il avait pris part à un groupe de parole, espérant que sa confiance en soi puisse être valorisée et être plus forte que sa timidité. Ils écrivaient des pensées, des poèmes et pour le côté musical, des paroles de chansons.

Des chansons qui ne verraient sûrement pas le jour selon Denki.

Après les cours ils se donnaient rendez-vous au Nana's et parfois se donnaient en spectacle devant les clients pour montrer leur passion. Ces derniers étaient ravis d'être spectateurs de ces jeunes futurs talents, y compris la patronne de l'établissement.

Il pouvait enfin se sentir lui-même.

Ce n'était pas le cas dans la maison familiale où ses parents le prenaient pour un bon à rien qui ne savait que "gribouiller" des textes sur un papier. L'ambiance était tout autre avec des parents fonctionnaires et très rarement présents chez eux ainsi que dans sa vie. Souvent négligé et rabaissé par ces derniers, ce fut comme cela qu'il s'était réfugié dans la musique.

En restant seul et enfermé sur lui-même.

Il enviait les autres et leur famille si aimante.

Et son groupe était comme une seconde famille.

Il entendit un jour qu'un groupe recherchait un parolier afin d'être au complet. Et bien sûr, avec une confiance en soi au plus bas, il n'osa pas se montrer au grand jour à cause des moqueries que l'on pourrait lui faire. Cela le rendrait triste de penser de la sorte, mais ce qu'il écrivait valait de l'or à ses yeux. Et ce fut pour cela qu'il écrivait inaperçu dans son coin.

Les cours étaient terminés depuis longtemps.

Il rejoignit son groupe de paroles et, avec son cahier fétiche, il partit en direction du Nana's.

Il grouillait toujours d'autant d'étudiants et de familles pour ses délicieuses pâtisseries. Il ne connaissait pas son identité mais il serait ravi de bien vouloir les faire avec lui si la possibilité se présentait. Le téléviseur passait le dernier concert de son ami Izuku avec son partenaire et amant sur scène. Ses yeux brillaient en le voyant briller avec ses vêtements pailletés et bougeant avec tellement d'assurance.

Moi aussi j'aimerais tellement être comme ça, si sûr de moi... , se dit alors le blondinet, les lèvres tremblantes.

Il vit devant les caméras un jeune homme à la chevelure de feu et aux yeux de flammes féliciter les deux idols sur scène.

Une larme tomba de ses pupilles dorées regardant l'écran discrètement.

Il sécha ces dernières avant de rejoindre son groupe d'amis.

Une après-midi, son groupe de paroles et ses amis décidèrent de se retrouver au Nana's pour montrer leur dernières trouvailles.

Ils passèrent un à un, les mots volant dans l'air du café.

Il était encore plus mal à l'aise pour vouloir lire son texte, encore plus devant tout ce monde qui l'entourait. Il se remémora les critiques de ses parents, jetant la faute sur lui d'avoir voulu faire de la musique au lieu de faire le même métier, soi-disant gratifiant, que ces derniers.

C'est alors qu'Occhaco le tapa de l'épaule.

"Qu'est-ce que t'attends? Vas-y..! Chuchota-t-elle.

_J... je n'y arriverai pas, bégaya le blond.

_Si Izuku a pu le faire, alors toi aussi! "

L'appellation de son meilleur ami lui fit alors pousser des ailes.

Être comme Izuku, avec autant d'assurance, de sensibilité.

C'était bien à lui qu'il aurait voulu écrire ses chansons, mais il fallait croire qu'il avait trouvé quelqu'un d'autre à qui inspirer. Mais la brune avait raison. 

Si le vert avait pu réaliser son rêve de toujours, pourquoi pas lui ?

Il prit donc son courage à deux mains et écarte la foule pour se mettre face à cette dernière, son texte en main. Il prit une bonne inspiration avant de lire son œuvre. Le son de sa voix envahissant le café, faisant tourner la tête des clients fascinés par la fluidité et les rimes de ses paroles. Certains s'approchaient du petit groupe pour voir qui en était l'auteur.

Au début Denki rentrait sa tête comme une tortue dans sa carapace mais en voyant le regard de ceux qui l'écoutaient, il se détendit en souriant et se laissant aller par la fougue de son récit.

Et lorsque la dernière syllabe fût entendue, un tonnerre d'applaudissements résonna dans l'établissement.

Il était fier.

Fier de ce qu'il avait provoqué, et fier de ce qu'il ressentait à présent.

De la reconnaissance. Des encouragements.

Il était sur le point de se rasseoir avec ses amis lorsque quelqu'un lui tapota légèrement l'épaule. Et lorsqu'il se retourna, il fut prit d'un choc lorsqu'il reconnut le jeune homme aux cheveux rouge qui était apparu sur la scène lors d'un concert de son meilleur ami. Le voir de plus près et en vrai fit bondir sa poitrine, surtout lorsqu'il perdit pied en plongeant dans ses yeux rouge sanguin.

Et ne parlons pas de sa voix si masculine lorsque finalement il se mit à parler.

"Je m'appelle Kirishima Eijiro, le leader du groupe Great Riot, et je voudrais savoir si ça te dirais de devenir le parolier du groupe."

Et ils restèrent tous les deux, fixant l'autre, au milieu du café.