Chapitre 6 : Le commandant Zhao

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À la suite de notre cuisant échec, l'humeur du prince était des plus massacrantes. Un gamin avait réussi à nous fausser compagnie en abîmant la coque du vaisseau. Nous avions fait filer l'individu le plus important du monde, après le seigneur du feu. Et par-dessus tout, la princesse s'en était allé avec lui. J'étais le seul à savoir qu'elle l'avait fait de son plein gré. Les autres gardes ne se souvenaient de rien ou n'avaient pas assisté à la scène.

Le prince Zuko nous fit accélérer le rythme de voyage autant que possible. Il se montrait encore plus irascible et colérique que d'habitude. Mais j'arrivais à deviner que cela cachait de la crainte. Crainte d'abord que l'échec de sa mission ne s'ébruite. Mais surtout pour sa sœur dont l'avenir restait incertain aux mains de l'Avatar. Il se soucie vraiment d'elle, bien que ses marques d'affection à son égard étaient rares. Je m'en voulais de lui cacher la vérité, mais j'y étais contraint pour qu'un retour à la normale soit envisageable.

En l'absence de pistes concernant notre cible, nous nous rendions sur l'île de la queue de baleine où un avant-poste de la nation du feu serait en mesure de nous ravitailler et d'effectuer des réparations sommaires à notre embarcation.

Le prince m'a puni de ma faute concernant la sécurité de la princesse en me rétrogradant et m'assignant à des tâches d'entretien. Cela ne me dérangeait pas, si j'avais fauté à la hauteur de ce que j'ai dit, j'aurais considéré cela comme une décision miséricordieuse. Iroh, toujours compatissant, se révélait sage et de bons conseils comme à son habitude.

Lors d'un de mes rares instants de pause, je me suis dirigé vers les appartements de la princesse. Même sans elle, venir dans cette cabine suffisait à me détendre, elle était toujours imprégnée d'une aura douce et sucrée. Je vis cependant un de mes collègues en train de ranger des affaires. Je lui en demandais la raison : "Que fais-tu ? C'est la chambre de la princesse ?"

"Oui, je sais bien. Comme elle n'est plus là, je me suis dit qu'on pourrait l'aménager pour accueillir quelques gars. Nos cabines ne sont pas de tout confort, tu sais."

"C'est vrai, mais je suis persuadé que quand on la ramènera elle sera heureuse de retrouver sa chambre comme elle l'avait laissée. Et d'ailleurs, tu as bien pensé à demander la permission pour faire cela ?"

Il laissa la caisse qu'il tenait dans les mains et quitta la pièce avec un air maussade : "Euh, non je vais demander de ce pas, si ça pose un problème. Et on verra quand on la ramènera."

La princesse était bonne avec l'équipage, son absence s'en faisait ressentir sur le moral des matelots. Elles leur manquaient et à moi aussi. J'entrepris de remettre les affaires dans la caisse à leur place initiale. Ses origamis apportaient toujours de la gaité à cet endroit. J'entendis un pas discret derrière moi.

La voix du vieux général apaisa mes pensées : "Je croyais bien te trouver ici. Je me suis permis d'entrer. Le garde qui vient de sortir a eu une petite discussion avec moi. La pièce restera comme avant et j'ai fait en sorte que mon neveu n'apprenne pas ce qu'il s'est passé ici. Il risquerait encore de s'emporter."

Il ferma la porte derrière lui. Ayant posé mon casque sur le lit en m'asseyant comme j'en avais l'habitude, je lui répondis : "Merci, ce sera un grand réconfort pour elle de retrouver ce qu'elle aime à son retour."

"Sa décision bien que très problématique reflète bien les valeurs qu'elle défend. Cela ne me surprend pas d'elle."

Sans me soucier du double sens de ses paroles, je répliquais comme si je me parlais à moi-même : "Oui, c'est vrai. Je ne sais pas ce qui l'a poussée à nous tourner le dos, mais j'aimerais bien connaitre cette raison."

Avec un ton d'ironie candide, Iroh me fit me rendre compte de sa manœuvre : "Alors comme ça ma petite Sosha a bien rejoint l'Avatar de son plein gré ?"

Les lys de feu : La traqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant