Je monte et descends les escaliers trois fois pour apporter tout ça à ma grand-mère : lent à monter et rapide à descendre.
Quand j'ai fini, je reste un moment dans la véranda ; j'ai chaud et le vent léger ici, m'aide à me rafraîchir et à reprendre mon souffle.
La brique d'argile, plus les deux moitiés, qui dans mon imagination représentent la batteuse, le tracteur et le tamis, sont toujours là dans le coin.
Je dois me rappeler, que si veut jouer avec eux, je dois trouver un bout de ficelle.
De là, je vois la remorque stationnaire dans la cour à côté d'une gerbe vient de commencer ; il n'y a personne autour, et le tracteur a le moteur coupé.
Je demande à grand-mère si elle a besoin d'aide, et si je peux descendre dans la cour.
Ayant obtenu la permission, il est encore temps de déjeuner, je sors et me dirige directement vers la grande remorque ; je veux être sûr, si c'est vraiment celui de mon père : je connais bien certains détails du véhicule.
Quand je suis proche, de l'autre côté, celui caché, j'entends des voix venant de dessous la remorque ; dans l'ombre du même, l'oncle Armando, debout, parle aux deux hommes que j'avais vus auparavant assis sur le tracteur, et qui sont maintenant couchés par terre prête à prendre leur repas.
Dès qu'il me voit, je le vois sur son visage, il est surpris et ne répond pas à mon salut.
Je reste perplexe et en difficulté ; je n'attendais pas cette froideur de lui, de mon oncle.
L'un des deux à qui il parle, me voyant en premier, lui demande qui j'étais.
"C'est le fils de ma sœur", il coupe court, en s'éloignant vers le tracteur.
L'homme, qui avec sa question a mis fin à leur entretien et a remarqué la scène, en ouvrant son sac, me demande : "Par hasard avez-vous mis votre oncle en colère ?"
"Non, je ne l'ai pas vu depuis un an !", répondis-je.
L'autre a déjà commencé à manger : pain, salami, caciocavallo, vin et quelques tomates, sont leur repas.
Au milieu, mis plus à l'ombre, un pichet en terre cuite, certainement remplie d'eau, repose sur le sol.
Pendant ce temps, oncle a débranché le tracteur et l'a emporté.
Je viens juste d'arriver à temps pour sentir, qu'il doit le remplir de diesel.
Je salue les deux qui, avant de partir, m'offrent un morceau de fromage et un de salami.
Si c'est celle de mon père, si je me souviens bien, la remorque doit avoir une bosse dans l'aile, celle arrière gauche.
En me retournant, et en le regardant, je suis convaincu que ce doit être la remorque de mon père ; la bosse sur le garde-boue est là, je n'ai plus de doutes maintenant.
Je me demande pourquoi il l'a amené ici, pour quelle raison, et je rentre à la maison.
Je me retrouve à côté du chien, qui m'accompagne en se plaçant à mes côtés.
Le tracteur est arrêté juste au-delà de la maison, et devant une petite construction en tuf où il y a du carburant.
L'oncle, avec un bidon métallique, du type laissé par les Américains durant la guerre, le verse dans le réservoir du tracteur au moyen d'un grand entonnoir en tôle zinguée, à qui a soudé une maille métallique fine, qui fait office de filtre et retenant les impuretés.
Je caresse le chien et rentre dans la maison : j'ai soif et il fait chaud.
Dès que grand-mère me voit : "Mis en place pour trois !", elle me dit, pendant qu'elle égoutte les pâtes.
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Serre des Renards
General FictionDans ce roman, j'essaie d'entraîner le lecteur dans un récit captivant d'une vie vécue, avec une abondance et une précision d'épisodes et d'expériences gravés dans ma mémoire. Le mien est un voyage dans un paysage et un environnement bucolique, qui...