Save Me [Newtmas]

CHAPITRE 3

-C'est tout pour aujourd'hui, et n'oubliez pas de préparer votre œuvre pour la semaine prochaine sur le thème de l'espoir, ce sera noté alors travaillez sérieusement.

Comme tous les autres élèves, Newt s'afféra à ranger ses affaires dans son sac et s'éclipsa de la salle derrière tout le monde de sorte à ne gêner personne avec sa béquille. C'était la fin de la journée, mais contrairement à tous les autres jeunes autour de lui, il n'avait pas particulièrement hâte de rentrer chez lui. Il ressentait ça de plus en plus ces derniers temps, il détestait vraiment se retrouver dans cet appartement. Mais étant déjà chanceux d'avoir un toit au dessus de la tête, il s'efforçait d'y retourner, de croiser des hommes entrant et sortant de chez lui, de faire face à sa mère qui ne semblait pas plus heureuse de le voir non plus. Tout ça ne faisait que lui rappeler à quel point il était seul.

Ressentant cette douleur familière le prendre à la cheville, Newt décida de s'arrêter sur un banc après avoir marché quelques minutes, suffisamment pour s'éloigner de l'école. Il avait commencé à prendre l'habitude de s'assoir sur ce banc pour reposer sa cheville, mais surtout pour retarder au plus le moment où il arriverait chez lui. Parfois, il avait tellement mal qu'il repensait à aller voir un taxi, mais il chassait cette idée de sa tête en se remémorant les mots de Thomas qui l'avait aidé à échapper à ces situations, ce n'était pas pour qu'il y replonge tête baissée. Ce garçon avait joué un grand rôle dans ses dernières décisions, lui qui avait été prêt à vendre son corps, il n'avait pas pensé que rencontrer une personne comme Thomas puisse le remettre sur le droit chemin. En espérant qu'il tienne du moins, car parfois, il se sentait sur le point de craquer.

Newt soupira un grand coup en levant les yeux au ciel, sa cheville cognant de l'intérieur de manière si douloureuse qu'il n'arrivait pas toujours à camoufler sa grimace. Il entendait des rires de personnes de son âge s'amusant entre amis, mais jamais il n'osait les regarder trop longtemps, ça ne faisait que lui rappeler que lui n'en avait pas, des amis.

-Espoir, murmura Newt, si faiblement que le son de sa voix se confondit à celui du vent.

Il savait d'avance que ce devoir allait être pénible à réaliser. Rien ne lui donner d'espoir dans cette vie, il avait beau répéter ce mot en boucle dans sa tête, absolument rien ne lui venait à l'esprit. C'était sûrement même la première fois qu'il avait un aussi gros manque d'inspiration, lui qui était pourtant si créatif. Ce thème ne faisait que lui donner un goût amer dans la bouche. Il n'avait aucun espoir pour quoique ce soit, alors le dessiner allait être dur à réaliser. Il aimait sincèrement l'art, mais il n'avait jamais eu à se forcer à créer une œuvre, même si c'était pour un devoir. Or, ces derniers temps notamment, il n'avait aucune motivation, aucune réelle envie de tenir un crayon, ni de se poser pour réfléchir à une idée. C'était à peine s'il avait vraiment envie de finir l'école, il était juste fatigué de tout.

Les paupières lourdes, Newt garda la tête levée vers le ciel tout en fermant les yeux, soupirant silencieusement quand la brise vint caresser son visage. Il profita de ce moment calme pour essayer de vider son esprit, évitant de penser à sa mère ni à cet appartement qu'il détestait qu'il allait de toute évidence devoir rejoindre bientôt, l'air commençait à se faire frais.

Doucement, Newt rouvrit les yeux, non pas parce qu'il était temps qu'il se lève, mais parce qu'il entendait le grondement du moteur d'une voiture se rapprochant de plus en plus de lui. Curieux, il resta immobile en voyant le véhicule s'arrêter au bord de la route, juste devant le banc sur lequel il était assit. Il resta surpris en constatant que ce n'était pas n'importe quelle voiture, mais un taxi, et que son conducteur, qui baissa la vitre pour le regarder, n'était autre que Thomas.

Immobile, Newt cligna plusieurs fois des yeux, confus de la situation. En voyant la surprise peindre son visage, un sourire gêné prit place sur les lèvres de Thomas, l'avant-bras reposant sur l'emplacement de la fenêtre baissée.