CHAPITRE 5

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Suite à cette soirée, Newt avait cherché Thomas du regard pendant les jours qui suivirent, mais il ne le vit plus. Il avait passé des minutes, voir des heures entières simplement assit devant sa fac ou son immeuble, a essayer de repérer sa voiture. Mais voilà que deux semaines étaient passées, et son ami n'était jamais revenu le voir. Net avait d'abord pensé que Thomas l'avait abandonné, envahit par des pensées négatives qui ne cherchaient qu'à le détruire mentalement, mais il se forçait à se dire que le brun n'était pas comme ça, que quelque chose avait dû se passer pour l'empêcher de venir le voir. Thomas était une personne réellement gentille et bienveillante, jamais il ne l'aurait lâchement abandonné sans rien dire, surtout après lui avoir promis de venir le voir. Toutefois, plus les jours passaient, plus Newt se sentait horriblement seul et rongé par une tristesse et un désespoir qui lui collaient à la peau.

Cela s'était d'autant plus senti le jour où il avait dû rendre son devoir sur l'espoir. Pour ce travail, il avait dessiné Thomas sous l'angle qui lui semblait le plus parfait et représentatif de ce thème, et quand bien même il avait eu une note étonnement bonne, ça n'avait pas aidé son moral qui continuait à chuter. Il avait vu Thomas comme son seul espoir dans cette vie misérable qu'était la sienne, sa soudaine absence lui avait fait tout remettre en question. Il savait qu'il aurait dû s'y attendre, la vie ne lui aurait jamais fait un tel cadeau. Il essayait toutefois de persévérer, de se donner une raison d'ouvrir les yeux chaque matin, sans cette personne qui avait illuminé son quotidien et redonné le sourire qu'il pensait avoir perdu.

Un soupire passa la barrière de ses lèvres, les yeux rivés sur une feuille blanche, crayon en main, mais sans aucune inspiration pour dessiner. Il s'était assit sur le mur dos à son immeuble, en ce début d'après-midi visiblement plutôt ensoleillé, il s'était dit que c'était un environnement idéale pour commencer un nouveau devoir à rendre, mais il n'arrivait pas à penser correctement. Il était fatigué, de ne pas pouvoir calmer son esprit, de ne pas pouvoir se concentrer et dessiner comme il aimait pourtant tellement le faire. Comme chaque jour depuis deux semaines, sa poitrine ne cessait de se serrer de plus en plus, au point de l'empêcher de fermer les yeux la nuit, rivalisant presque avec la douleur à sa cheville. C'était comme si tous les efforts qu'il avait fait au cours des derniers jours pour aller mieux étaient tombés à l'eau depuis la disparition soudaine de Thomas.

C'était à sa demander s'il allait réussir à vivre sans penser à lui constamment. Ils ne se connaissaient pourtant pas depuis longtemps, mais sa présence durant cette courte période avait réussi à changer son quotidien, à lui donner la force de continuer, car la tentation d'arrêter l'avait suivit comme son ombre, menaçant de tout chambouler.

Conscient de ses pensées négatives, Newt secoua la tête et essaya de nouveau de se focaliser sur son dessin, ou plutôt sur cette feuille toujours vierge. C'était bien calme à l'extérieur, les conditions auraient dû être réunis pour qu'il puisse être productif. Pourtant ce silence devenait même presque trop pesant, ce qui poussait ses pensées à l'assaillir. Sur le coup, il aurait préféré être dérangé par n'importe quel bruit qui puisse l'empêcher de penser à tout ça.

Il sembla que sa requête fut exaucé quand du bruit atteignit ses oreilles, l'obligeant à lever les yeux pour en définir sa source. Et quand il vit une voiture arriver sur le parking face à lui, noire, vitres tintées, et écrit taxi sur le dessus, il ne put empêcher l'espoir de monter en lui à l'idée que ça puisse être Thomas. Le véhicule était le même, et à part lui, aucun taxi ne venait rouler sur ce parking, or, celle-ci était présentement en train de se garer. Le cœur palpitant d'anticipation, et de peur mélangée à l'idée de se faire un faux espoir, Newt se redressa et fixa la voiture s'immobiliser.

Ses yeux ne s'en détachèrent pas, surtout quand la portière du conducteur s'ouvrit et qu'une silhouette apparut sous ses yeux. Quand leurs regards s'accrochèrent de loin, et qu'un sourire familier lui fut envoyé, tout sembla se déconnecter en Newt. Malgré la distance, il pouvait dire que c'était lui, c'était Thomas qui s'approchait doucement de lui, toujours aussi élégamment habillé, un doux sourire affiché sur ses lèvres, lui faisant un petit signe de la main. Newt crut être en train de rêver, combien de fois avait-il imaginé que cette scène se produise dans son sommeil ? Après deux semaines à perdre progressivement espoir de voir Thomas revenir vers lui, le revoilà débarquer de manière inattendue.

Save Me [Newtmas]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant