Pardonnez sous la pluie // EN PAUSE

14- Quand on était jeune

Note auteur : pour ce chapitre vous pouvez écouter deux musiques pour vous mettre dans l'ambiance.
Wildflower de Billie Eilish
Ou
When we were young de Adèle

Pdv Fabio :

Est ce qu'elle connait le dilemme ? Celui qui me hante dans mon lit ? J'aimerai oublier son sourire et l'a laissé partir. On ne lui a jamais montré assez d'amour et maintenant elle parle de nous comme si on était des fantômes du passé qui la hantent.

On ne lui a jamais montré notre reconnaissance ou bien nos excuses, on a seulement continué à vivre comme si elle n'avait pas perdu Anastasia.

Et je sais qu'elle parle de ça comme si ce n'était rien mais en réalité elle a l'impression qu'une part d'elle est morte.

Tout le monde regarde ce que nous faisons, ce que nous nous disons à table. Personne ne regarde ce que nous n'avons pas fait, ce que nous n'avons pas dit à court de mots ou bien de temps.

Et tout cela sonne comme une chanson,  comme la dernière fois que j'ai pu la voir et la serrer dans mes bras.

Elle était assise à ma table, je voulais tout lui dire ; à quel point elle m'a manqué, que je suis désolée et que tout ça est de ma faute, qu'elle est belle comme la photographie, que je l'aime tellement... Mais les mots étaient coincés.

Tout le monde nous regardait et nous jugeait et pourtant je ne songeais qu'à nous quand nous étions jeunes.

Une époque qui semble si lointaine que je me perds dans le passé, me noyant dans les souvenirs. Tout ça me rappelle notre première rencontre. On s'est serré la main, la mienne était tremblante alors tu m'as pris dans tes bras à la place. Je crois bien que c'est à ce moment-là que j'ai su que tu étais celle que j'avais tant chercher.

Nous n'avions que 15 ans et 16 ans et pourtant on avait l'air de savoir parfaitement ce qu'on faisait... Enfin jusqu'à ce que tu le choisisses à ma place.

Tu dis à tout le monde qu'il a été ton premier mais en réalité c'était moi, ça a toujours été moi le premier. Peu importe le domaine, la situation.

Quand on était jeunes et que nous dansions tout les soirs en espérant secrètement que l'autre bouillonne d'amour pour l'autre. Je l'ai toujours été en réalité.

Puis finalement on s'est rendu compte qu'on avait vieilli, on a maintenant 28 et 29 ans, on a vieilli ensemble sans vraiment l'être et ça m'a toujours suffit.

Je ne demandais rien de plus, ni que tu m'aimes comme je t'aimais, ni que tu abandonnes Ayden pour moi car j'étais le premier.

On ressemblait à un film, une chanson parfaite dans une salle obscure qu'on jouerait au piano avec nostalgie. Je te prenais en photo avec une lumière d'ambiance orange qui éclairait ton visage pendant que tu posais comme une sirène regardant la mer à l'horizon.

Je n'ai plus jamais photographié depuis que tu es partie... J'avais bien trop peur de t'aimer de nouveau en cliquant sur l'appareil comme si tu allais sortir de la caméra pour me voler un baiser avec sensualité.

T'étais comme une fleur sauvage. J'étais le seul à te voir comme tu le méritais, il ne faisait rien pour toi à part te faire pleurer en partant avant de revenir des mois plus tard en se faisant passer pour mort.