Chapitre 12 : Sentiment de nostalgie

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Il restait encore trois semaines de marche avant d'arriver à destination. Le convoi progressait lentement mais sûrement à travers des paysages variés, oscillant entre collines verdoyantes et forêts denses. Candy avait été chargée d'une mission spécifique : emmener les prisonniers les moins dangereux, accompagnée de deux constables, pour se réapprovisionner en nourriture dans les villages qu'ils traversaient. Cette mission avait aussi pour but d'observer le comportement de trois prisonniers afin de déterminer s'ils pouvaient éventuellement se voir raccourcir leur peine de prison.

Les trois prisonniers sélectionnés avaient montré un comportement impeccable pendant les deux premières semaines. Ils étaient coopératifs, respectueux et semblaient comprendre l'importance de cette opportunité. Le groupe se composait de Thomas, un homme de petite taille condamné pour vol à répétition, de Gregory, un grand gaillard accusé de tentative de meurtre, et de l'homme mystérieux au visage entièrement bandé, dont le nom restait inconnu.

Candy, toujours souriante et bienveillante, menait le groupe avec une attitude rassurante. Les constables, bien que méfiants, respectaient ses compétences et sa capacité à gérer les situations délicates.

Un après-midi, alors qu'ils traversaient un petit village pour acheter du pain, des légumes et quelques provisions, Candy remarqua que l'homme au visage bandé ne cessait de l'observer. Chaque fois qu'elle tournait la tête, elle croisait son regard caché derrière les bandages. Cela lui donnait un étrange sentiment de déjà-vu, mais elle ne parvenait pas à mettre le doigt sur ce qui la troublait.

Les villageois les regardaient avec curiosité et méfiance. Certains murmuraient entre eux en voyant les chaînes aux poignets des prisonniers. Candy, avec son sourire habituel, rassurait les marchands et négociait les prix des provisions. Thomas et Gregory aidaient à porter les sacs sans montrer de signe de rébellion, essayant de prouver leur bonne foi.

Alors qu'ils quittaient le village pour retourner vers le convoi principal, Candy sentait l'homme bandé de plus en plus nerveux. Elle essayait de le rassurer par des paroles apaisantes, mais il restait silencieux, se contentant de la fixer intensément.

Tout à coup, alors qu'ils traversaient une clairière, l'homme bandé attrapa brusquement le bras de Candy. Sa poigne était ferme, presque désespérée. Les constables réagirent immédiatement, levant leurs fusils en signe d'avertissement.

"Candy," murmura-t-il d'une voix douce et tremblante, "tu ne te souviens pas de moi, n'est-ce pas?"

Candy resta figée, le cœur battant à tout rompre. Ce n'était pas seulement la force de sa poigne qui la surprenait, mais la familiarité dans sa voix. Elle chercha dans son esprit, essayant de relier cette voix à un souvenir, à une personne de son passé.

"Qui êtes-vous?" demanda-t-elle finalement, sa voix tremblant légèrement.

L'homme bandé laissa échapper un soupir, presque un gémissement de douleur. "je... Je suis..." Il n'arrivait presque plus a parler, les bandages étaient trop serrés et ouvrir la bouche le faisait considérablement souffrir. "Je n'ai jamais cessé de penser à toi." Finit-il par réussir a articuler, avant de détourner le regard, fermant alors les yeux.

Candy sentit une vague de confusion et d'émotion l'envahir. Ce prisonnier, cet homme mystérieux au visage caché, disait l'aimer? Pourquoi? Comment pouvait-il connaître ces sentiments?

Elle se dégagea doucement, sentant la tension monter. Elle jeta un coup d'œil aux constables, qui n'avaient pas baissé leur garde. Elle savait qu'elle devait garder son calme pour éviter toute escalade.

"Nous devons retourner au convoi," dit-elle fermement, reprenant le contrôle de la situation. "Nous avons encore un long chemin à parcourir. Je pense que vous avez de la fièvre, vous êtes brulant. Aller, hatez vous, ou ils partiront sans nous !" 

Le soir, un étrange sentiment vint l'habiter et elle s'endormit, le visage du prisonnier, du moins ce qu'elle avait pu en voir, la hantant.

Un cheval... Une chute presque mortelle lors de la chasse aux renards... Anthony.

Candy se réveilla en sursaut, transpirante et le cœur battant la chamade. Un constable, qui était de garde cette nuit, l'observa avec inquiétude.

"Tout va bien, mademoiselle ?" demanda-t-il doucement.

"Oui, ne vous inquiétez pas... Un simple mauvais rêve !" répondit-elle avec un sourire après un silence qui avait failli faire lever le constable, visiblement soucieux pour elle. Soulagé, il détourna finalement le regard pour la laisser respirer.

Candy s'allongea de nouveau, mais le sommeil ne revenait pas. Ses pensées tourbillonnaient, revenant sans cesse à l'homme bandé. C'était lui ! Non, impossible, comment cela serait-il possible... Pourtant... Ces yeux, c'était les siens, elle en était sûre maintenant !

Anthony. Son premier amour, celui qu'elle croyait perdu à jamais. Comment avait-il fini ici, parmi ces criminels, caché derrière ces bandages ? Les souvenirs de leur jeunesse, de leur amour, de cette chute tragique lors de la chasse aux renards, tout cela la submergea. Elle se rappelait de lui, si beau, si vivant... Et maintenant, il était là, devant elle, brisé et méconnaissable.

"Comment cela est-il possible ?" se demandait-elle en silence, la gorge serrée par l'émotion. "Pourquoi ne m'a-t-il rien dit ? Pourquoi se cache-t-il ainsi ?"

Elle devait en avoir le cœur net. Elle ne pouvait pas continuer sans comprendre ce qui était arrivé à Anthony. Mais comment aborder le sujet ? Comment lui parler sans éveiller les soupçons des autres ? Elle savait que les constables surveillaient tout et qu'il serait difficile de trouver un moment d'intimité.

"Je dois lui parler," pensa-t-elle avec détermination. "Je dois savoir ce qui lui est arrivé. Peut-être que je peux l'aider, peut-être qu'il y a encore une chance pour lui..."

Candy se leva discrètement, ses pensées se bousculant dans sa tête. Elle savait qu'elle ne pourrait pas se rendormir sans avoir des réponses. Elle devait trouver un moyen de parler à Anthony, de comprendre ce qui l'avait amené ici, et surtout, de découvrir s'il y avait encore une part de l'homme qu'elle avait aimé autrefois.

Elle se glissa hors de la tente, cherchant à apercevoir l'homme bandé. Il était là, allongé parmi les autres prisonniers, ses bandages brillants sous la lumière de la lune. Elle se rapprocha lentement, prenant soin de ne pas attirer l'attention des constables.

"Anthony..." murmura-t-elle presque inaudiblement, espérant une réponse, un signe, quelque chose qui confirmerait ce qu'elle savait déjà dans son cœur.

Candy Candy, suite et fin (au pays de candy)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant