Chapitre 11 - Noise

3.8K 283 14
                                    

Après notre "discussion" à son retour de randonnée, je l'ai invité à passer la soirée avec nous en bas. Elle évite le Clubhouse comme la peste depuis qu'elle a compris ce qu'il s'y passe. Elle ne parle à aucune autre fille et reste dans son coin dès qu'elle doit y être. J'aimerais vraiment lui montrer que les gars ne sont pas aussi terrifiants qu'elle l'imagine. Ok, on est des bikers, on deal certaines choses, mais on n'est pas non plus des psychopathes.. enfin, pas tous. 

Ma jambe tressaute nerveusement et mes yeux sont rivés sur l'escalier en colimaçon. 

— Elle va venir, détends toi, me lance Lenny.  

— Qui est ce qui doit venir?, demande Owen, notre Vice Président.

— Ava, ricane Lenny. 

— Ohhh la jolie brune minuscule et un peu biz....

Il ne termine pas sa phrase en voyant mon expression. 

— Ok, ok, on se calme Noise. Je disais juste qu'elle est un peu ... peu importe. 

— Salut..

Je relève la tête brusquement vers elle, la faisant reculer d'un pas. Je fixe son pied en fronçant les sourcils. Ses réactions sont toujours aussi disproportionnées et cela commence sincèrement à m'inquiéter. Entre ses gestes de défenses et son manque de confiance en elle, je me pose de plus en plus de questions. 

— Ils vous arrivent de vous reproduire en silence?, demande Ava en s'asseyant à mes côtés. Parce que hurler aussi fort pour si peu, ça en devient ridicule et en plus elle a réveillé Rox et PiouPiou en tremble encore, ronchonne t elle.

— Pour si peu?, ricane Owen. Tu n'as jamais eue de Sons Of Angels dans ton lit ma belle.

— La prétention est un vilain défaut, ce n'est pas parce que tu es un Angels que tu es doué dans une chambre, contre t elle.

— Je te prends quand tu veux, propose t il avec un regard noir. 

— Je préfère les animaux, ils sont moins vicieux et pervers, merci bien. 

— Je suis sur que c'était Hottie, intervient Lenny en ricanant pour détendre l'atmosphère.

Malheureusement, le nom de la brebis ne fait pas du tout rire Ava qui se renfrogne. C'est la première fois que je la vois si tendue et froide. Owen décide de s'éloigner sous ma menace silencieuse. Je pousse mon téléphone vers elle.

"Quelque chose ne va pas?"

Pour la première fois, et surement parce que Lenny est face à nous, elle décide de me répondre à l'écrit.

"J'en ai marre d'entendre tes amis en plein coïte à longueur de journée!"

"Frustrée?", je tente de plaisanter.

Son regard noir me dissuade de continuer à l'embêter. Le but était de lui donner une meilleure image de nous mais c'est mal partie.. 

— En tout cas, elle change vite de partenaire celle ci.

Elle tente de dire ça sur un ton détaché mais une once de reproche sonne et j'ai du mal à comprendre où elle veut en venir.

— C'est tout le principe d'une brebis, rétorque Lenny. Et Hottie veille a être la meilleure d'entre elles, explique t il avec un clin d'œil.

— Génial, j'ai bien fait de descendre, je vais me faire des tas d'amies, raille t elle. Je vais prendre l'air. 

Elle se lève et sort, raide comme un piquet. Je la regarde désabusé sans comprendre ce qu'il vient de se passer. Je me tourne vers Lenny qui semble amusé par la situation ce qui me gonfle encore plus. Je l'invite à parler ce qu'il s'empresse de faire pour se payer ma tête.

— Elle est jalouse, m'informe t il.

— Ppourquoi?

— Parce qu'elle croit que tu as baisé Hottie tout à l'heure. 

Je fronce les sourcils avant de hausser les épaules. Qu'est ce que ça peut bien faire que je baise Hottie? Elle a peur de moi, pourquoi elle se préoccuperait d'avec qui je couche?

— Tu es vraiment nul, se moque Lenny. Tu ne vois pas qu'elle papillonne autour de toi sans arrêt? Elle a passé la semaine à te chercher pendant que tu fuyais comme un lâche. 

— Elle a p..peur de m..moi, je murmure.

— Hmm, je suis pas convaincue par cette idée. Moi je crois qu'elle en pince pour toi et qu'elle est jalouse d'Hottie, tout simplement. 

Les nanas sont bien trop compliquées. Ce n'est pas pour rien que je me contente des brebis, ça m'évite d'avoir à réfléchir à chacun de mes gestes en permanence. Dans un soupir las, je me lève et sors pour la retrouver. Elle est assise en bas des marches. Pour une fois le parking est désert, la plupart de mes frères sont à l'intérieur. Je m'installe sur la marche à ses côtés. Ma jambe frôle la sienne, la faisant tressaillir. Je la bouscule légèrement avec mon genou pour qu'elle me regarde mais elle continue à fixer le sol.  

 — J'ai .. rép..parer sa vv..voiture, je lâche avec difficulté.

Elle accepte enfin de lever la tête et plonge ses grands yeux dans les miens. Ils sont rouges et des zébrures barrent ses joues, elle a pleuré. 

— Pp.. pourquoi tu ppleures?

Elle hausse les épaules en détournant la tête. 

— Tu les trouves jolies? Ces filles que vous appelez "brebis", c'est le genre de femme qui vous attire? Vous vous projeter avec elles? Votre monde me dépasse complétement. 

Je soupire et ressors mon téléphone, je n'ai pas la force de lui expliquer en parlant. 

"Les brebis espèrent devenir des "régulières", des femmes de bikers. Ca n'arrive presque jamais parce qu'on se sert de ces filles pour s'amuser, elles le savent mais cela leur convient, personne ne les oblige à quoi que ce soit. Elles viennent ici parce qu'elles veulent passer du temps avec des bikers. Oui, elles sont jolies. Toutes les femmes sont belles à leur manière. Ce n'est pas pour ça qu'on se projette avec n'importe laquelle."

Elle prend le temps de lire chaque mots. Quand elle termine, je doute d'avoir réussit à la rassurer. Je ne sais d'ailleurs pas sur quoi j'étais censé la rassurer. 

— Alors... tu as réparé la voiture d'Hottie aujourd'hui?, demande t elle innocemment en se raclant la gorge.

Je souris bêtement en cognant nos épaules. Elle sourit à son tour avant de poser sa tête sur mon bras en soupirant. 

La Loi du SilenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant