Chapitre 28 - Noise

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Quand je rentre enfin, je n'attends qu'une chose, la retrouver. Lenny ricane dans mon dos alors que je fonce vers l'escalier en colimaçon. Je lève mon majeur bien haut tout en grimpant les marches 4 à 4. Je prends le soin d'ouvrir la porte le plus délicatement possible pour ne pas la réveiller. Je me déshabille rapidement avant de me glisser sous les draps, dans son dos. Ma main sur son ventre, je la sens se crisper.

— Je suis déçu, pas d'écureuil mon petit Farfadet?

Je pensais la faire rire ou au moins sourire, au lieu de ça elle se défait de mon étreinte pour s'éloigner de moi. Ok...

— Tout va bien?

Je n'ai pas le loisir d'attendre sa question parce que Lenny frappe à la porte m'arrachant un soupir.

— Désolé les gars mais Richard veut vous voir... tous les deux... Maintenant... Enfin quand vous serez habillés, ricane t il comme un imbécile. 

Ava ne me laisse pas le temps de dire quoique ce soit et se lève pour sortir, sans un mot, ni un regard. De toute évidence j'ai fait une connerie, reste à trouver la quelle... Je me rhabille rapidement avant de descendre à leur suite. Une fois dans le bar, je me rends compte qu'elle porte l'un de ses minis shorts et un débardeur qui ne cache pas grand chose, putain, pourquoi elle est descendue dans cette tenue? Je grogne de mécontentement avant de lui balancer mon t-shirt.

— Un problème?, me demande t elle le menton en l'air.

Elle sait très bien que je ne parlerai pas devant mes frères, la garce, c'est un coup bas. Je serre les mâchoires et l'oblige à enfiler mon t-shirt. Elle résiste pour la forme avant de se laisser faire en haussant les épaules. 

— C'est bon, vous avez finit?, demande Richard.

Nous hochons la tête de concert sous son regard scrutateur.

— Bien, Malso m'a appelé pour me prévenir qu'il y a eue une descente des stup' chez lui il y a quelques heures... quand nous étions à Orofino... 

Il fixe son regard sur Ava qui sourit de plus en plus. Je fais signe à Lenny qui pose la question à ma place.

— C'est qui Malso? Et pourquoi Ava est là?

— Tu veux peut être répondre jeune fille?, demande mon Prés.

— Malso c'est notre fournisseur de farine. Enfin, le fournisseur de farine que j'ai choisi en arrivant ici, parce qu'il fait la meilleure farine de la région et vu la quantité de muffins et de pancakes que vous avalez chaque...

Je me racle la gorge sous le regard amusé de mes frères pour interrompre son flot de parole.

— Quoi?, s'énerve t elle. Ce n'est pas parce que tu ne veux pas ouvrir la bouche que je ne peux pas parler, râle t elle me faisant lever les yeux au ciel, c'est pas vrai!

 — Aurais tu une idée de pourquoi les stups sont allés lui rendre visite ce soir?

— Oui bien sur! Parce que j'ai dit à votre taupe que vous seriez là bas ce soir, mais vu qu'elle n'est pas très maline, elle n'a pas pris le temps de vérifier l'information avant de la transmettre à l'agent Stone.

— Comment ça notre taupe? Tu sais qui sait?, demande Owen.

— Eh bien il y a 2 possibilités mais l'une est plus probable que l'autre. Quand vous avez parlé d'Orofino dans la cuisine, j'ai surpris des brebis dans l'arrière salle en train de se changer. J'ai alors fait semblant d'appeler Rebecca pour la prévenir que Lenny serait absent parce que vous alliez chercher de la poudre blanche chez Malso à Stites. 

Elle nous raconte ensuite comment elle a embrouillé l'agent Stone en lui donnant les noms d'Orofino et de Grangeville. 

— Tu as l'intention de nous dire qui étaient ces brebis?, s'impatiente Kyle.

— Ah oui pardon, c'était Hottie et Carla. Mais Carla est bien trop gentille et pas assez vicieuse pour vous faire du tord. Surtout qu'Hottie a beaucoup de dettes d'après Rebecca, Stone lui a surement promis de l'argent en échange de quelques infos. 

— Eh bien, bravo Sherlock!, conclut Richard en me regardant. Tu avais raison ce matin. Cette fille fera une régulière parfaite. 

Je me fige, le salaud. Je n'ai jamais dit ça, enfin pas tout à fait. Ava s'embrase jusqu'aux oreilles alors qu'il se retient de pouffer sous me regard noir. C'est ça Papy amuse toi, je me vengerai. Une fois les gars dispersés, une partie au bar, l'autre à la recherche de la traîtresse, elle ôte mon t-shirt et me le jette à la figure.

— Je ne suis pas ta chose et si je veux me promener nue tu n'as rien à dire.

Les yeux ronds, je la regarde remonter les escaliers. Même Lenny ne trouve rien à dire et me fixe interloqué.

— Qu'est ce que tu as fait comme connerie encore?

Si seulement je le savais. Je n'ose même pas remonter dans ma chambre. Ce minuscule troll vert me terrorise, c'est d'un ridicule.

— T'attends quoi pour aller la voir?

Je grogne en réfléchissant à ce que j'ai pu dire ou faire pour la blesser mais je ne trouve rien. Elle ne peut pas juste me balancer les faits au visage? Tout serait tellement plus simple.

— Tu flippes, hein?!, se marre t il enfin.

Je le bouscule en me levant et me décide enfin à la rejoindre. Je souffle un bon coup avant d'ouvrir à nouveau la porte de ma chambre. Allongée en boule sur le lit elle sanglote dans les draps. Mais qu'est ce que j'ai fait bon sang?!  

La Loi du SilenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant