CHAPITRE 8

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Aujourd'hui c'est mon premier jour d'orientation. Je m'attachais les cheveux en queue de cheval pour les arranger. A côté se préparait ma collègue de chambre, Lena. Elle m'était du marron à lèvre sur sa bouche et avait mis du far à paupière brillant sur les yeux, ainsi que du blush de couleur incarnadin sur ses pommettes.

- Tu veux un peu de fard sur tes magnifiques yeux en amandes ? me demande-t-elle d'un ton angélique.

Je me moquai de sa fausse séduction avant de répliquer :

- N'exagère pas, ils ne sont pas si « magnifiques »

Elle tourna la tête avec un regard meurtrier sur moi, avant de m'ordonner :

- Retire tout de suite ce que tu viens de dire Annabella Doragon

- Ce sont de simples yeux...

- Des yeux verts pastels qui peuvent faire vriller tous les garçons, me coupe-t-elle, sûre d'elle.

Je levais les yeux aux ciels en lâchant un gloussement, avant de rétorquer :

- De toute façon, ce n'est pas mon but

elle réfléchit un instant, l'air de changer d'avis, avant d'avouer :

- T'as raison, les études sont plus importantes

Je hochai la tête pendant que Lena commençait à ranger ses affaires de toilette, je n'allais pas tarder à partir moi aussi. Je dois être à ma salle de cours avant dix heures. Mais avant de nous quitter, Lena se tourna vers moi et me demanda :

- Dis-moi, d'où vient ton nom ? Il n'est pas très courant

A cet instant, mon corps se raidit et mes yeux se figent sur un point imaginaire. Les mots semblaient faire ralentir le temps, pénétrant dans la profondeur de mon esprit, en tant que parasite.

Je déglutis, baissant les yeux et sur un ton plus au moins monocorde. Je lui répondis :

- Je ne sais pas

Je préfère ne rien rajouter, mais je déteste ce genre de question, parce qu'elle me force à penser que je ne connais rien de mes parents ; de l'endroit où je suis née, de mes origines... Mon identité me reste méconnu, et cette frustration de ne pas la connaître peut me noyer dans la folie.

Elle hoche la tête, ne faisant pas attention à mon corps stoïque en pleine bataille avec ses pensées. Elle met ses lunettes rondes et se recoiffe une dernière fois avant de partir des douches publiques.

Il me fallut du temps pour reprendre mes esprits. Je finissais ma toilette en mettant du baume à lèvre. Pour l'appliquer, j'observais un moment ma lèvre supérieure un peu plus pulpeuse que celle du bas. Je remarquai aussi que ma tenue jaune n'allait pas avec mon brun chocolat de mes cheveux.

Je ressemble à un tournesol là.

Bon tant pis, je n'ai pas le temps de toute façon, sachant que ma tenue de combat sera noire. J'exécute les dernières retouches avant de quitter moi-même la pièce.

{°°°}

Ma salle de classe se trouvait dans une grange aménagée, exclue du bâtiment de l'école. Lorsque je m'enfonçais dans la forêt, des pancartes m'aidaient à trouver mon chemin. Sur le chemin sableux, je retrouvais des apprentis guerriers joués au tir à l'arc, probablement des deuxièmes années puisqu'ils paraissaient plus vieux que moi.

Les portes vitrées étaient grandes ouvertes, servant d'entrée pour accueillir les élèves. C'est en rentrant dans la pièce spacieuse que je découvris un autre monde, et ce n'était pas celui des bisounours.

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