CHAPITRE 10

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{°TANTE BROUCLINE°}

Huit ans plus tôt

Voilà que ma petite Anna m'a appris une malheureuse nouvelle. Des hommes se sont encore pris à elle, derrière l'auberge. Cette fois-ci, c'était bien plus grave et douloureux qu'elle a déjà subi. La terreur se lisait dans ses yeux, prouvant qu'elle sera incapable de renier ce souvenir de sa mémoire. Ces hommes ont détruit son âme d'enfance.

Et à présent, je la regarde dormir pour m'assurer que les cauchemars, ou pire même, ses terreurs nocturnes, ne viennent perturber son sommeil. Je n'ai pas dormi depuis trois nuits, dérangée par ses hurlements.

Je ne l'ai pas vu que dans ses moments où elle était horrifiée, non, j'ai vu son corps changer. C'est ce qui arrive quand la peur prend l'emprise sur elle.

Je fus surprise par des petits bruits venant de sa bouche, c'était les premiers appels de sa hantise. Si seulement je pouvais t'aider mon enfant et te sortir de tes cauchemars. J'ai déjà essayé un nombre incalculable de fois, mais ce sont toujours ses peurs qui se portent vainqueurs, qui la dominent et s'arrêtent à leur volonté.

Ses cris deviennent de plus en plus fort, ce qui me donne la volonté de me rapprocher de son lit pour lui tenir compagnie. J'immobilise ses épaules alors que sa tête commence à bouger de gauche à droite. J'essaye tant bien que mal de rester calme par ses gémissements de terreur.

Je me sens impuissante.

- Calme-toi, ma chérie

Mais rien à faire. Elle ne m'entend pas. Dans un moment soudain, elle sursauta alors que son abdomen se levait vers moi, ses yeux pouvant sortir de leurs orbites tellement qu'ils étaient écarquillés, comme si elle ne voulait pas s'endormir de nouveau. Elle hurla à plein poumon, ce qui me procura des frissons se ressentent jusqu'à la chair :

- La brèche est ouverte !!

Il ne fallut que quatre mots, pour que je comprenne que c'était le début du commencement, pour elle.

Elle resta un moment immobile, un silence qui sanglotait des mots trop poignants pour être prononcés. Sa poitrine se soulevait et se baissait par sa respiration profonde, mais j'avais la certitude que son cœur lui, était en alerte.

Je me sens impuissante.

- Ce n'était qu'un cauchemar... Ma chérie

Non, ce n'était pas qu'un cauchemar, mais je devais la rassurer le plus que possible. Anna éclate en sanglots. Je la pris dans mes bras, la serrant fort pour apaiser ses chagrins.

- Je n'en peux plus tata, je veux que ça s'arrête... me dit-elle, la voix tremblante.

- Ça va aller Anna... Ça va aller...

{°°°}

Huit ans plus tard

Dans une forêt de Fairy Académie

Il ne me fallut qu'une nanoseconde pour que la peur prenne l'ampleur de mon corps et de mes actions. Mais je ne devais pas me laisser abattre par elle, car tout se jouait maintenant, et ma conscience faisait appelle à une nature innée de l'être humain : l'instinct de survie.

Le cyclope exécute un pas vers mon gabarit qui était bien minuscule par rapport à sa taille massive. Sans attendre un instant de plus, je courus droit devant moi sans prendre d'autres directions.

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