CHAPITRE 2

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Ce qui attirait mon attention, c'est cette large cape qui pesait sur ses épaules. Une capuche couvrait l'entièreté de son visage, causant cette étrange curiosité que cet humain révèle son identité.

Par la faible luminosité de la pièce, son habit était plongé dans un noir profond dont on ne pouvait distinguer les plis du tissus.

Quand il prit la décision d'enlever son chaperon, je découvris en face de moi un jeune homme. J'avais déjà reconnu son sexe par ce physique tout aussi imposant que robuste.

Mon regard spontané se glissa sur sa mâchoire saillante et sa peau lisse qui ne comportait aucune imperfection, à part cet effet de luisance sur son front et ses pommettes, provoqué par la transpiration. Il fait une chaleur à crever dehors, ça ne m'étonne pas.

Mes yeux suivaient alors cet inconnu qui se dirigeait vers une table plus loin. De dos il semblait être une ombre se baladant dans la pièce, puisque ces cheveux ébène se mariaient avec son manteau.

La traîne de sa tenue aspirait chez lui de la royauté ou une certaine supériorité, et provoquait donc un air hautain que je trouvais ostentatoire.

Il s'asseya à sa place choisie, tandis que ses doigts fermes enlevaient avec délicatesse l'unique bouton qui maintenait la cape sur ses épaules. Mais il se stoppa d'un geste inattendu, son habit ample tenu par ses mains.

Ses yeux clairs étaient pendant un instant révélateurs de réflexion, avant qu'il remette le bouton à sa place.

Je fronçai les sourcils par ce soudain changement d'avis, c'est en penchant la tête que je fus consciente que je le scrutais.

Alors je détournai les yeux sans attendre sur ma bière, puis bus une dernière gorgée avant de me remettre au travail, je savais que tante Broucline me guettai du coin de l'œil.

Elle me donna d'ailleurs quinze assiettes et quarante-cinq couverts de plus à la plonge, chose qui m'allongea la soirée. Mais je ne m'en plains pas, en tant que patronne elle est tolérante, et en tant que tutrice elle est formidable.

Elle me conseilla d'aller me coucher après que j'ai fini mes tâches. Réjouis, je me précipitai vers les escaliers. Il restait quelques personnes au rez-de chaussé.

Par curiosité, je me stoppai dans mon élan pour savoir s'il était toujours là. Alors je tournai la tête vers sa table, et un frisson parcourut mon corps quand ses yeux azur se révélaient être fixés sur moi.

Son regard rempli d'insistance me mettait dans un malaise diffus, je n'arrivais pas à détecter ce qu'il voulait ; ce n'était ni du désir sexuel, ni du dénigrement. On détectait dans ses yeux la couleur de la glace, et ils me dévoilaient une certaine austérité.

Mais son hochement de tête en guise de salutation me contredit. Je serrai les dents, une habitude pour garder mon indifférence face à des situations comme celle-ci. Je préférais poursuivre mon chemin avant de pénétrer dans ma chambre.

{°°°}

Le lendemain

Face à mon miroir qui reflétait mon visage jusqu'à ma poitrine, je me coiffais pour aller travailler. Je fis interrompu par ma tante, elle ouvra soudainement la porte et me fit sursauté. Elle ne tarda pas à commencer

- Tu as vu les annonces dans le journal ? Une catastrophe se prépare !

Et c'est reparti pour quinze minutes à parler sur la politique.

Elle me tendit le brûlot, le visage craintif à cause de la nouvelle encore méconnue pour moi. Je lui lançai un regard rassurant pour calmer son agitation, avant de prendre le feuilleté entre mes mains.

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