Chapitre 11
Elena
Les marches étaient interminables. La soirée tout court, en fait. Je pense que là où j'en suis, j'ai dû monter des milliards de marches, et franchement, je n'en peux plus. Je m'étais fait belle pour ce soir, mais me voilà toute transpirante, les cheveux qui se décoiffent peu à peu et les talons qui martirent mes pieds.
Anna, quant à elle, s'amusait plutôt bien. Elle me racontait en détail toutes les missions qu'elle a pu faire grâce à son frère jusqu'à maintenant. La bouche ne lui ferme plus depuis que je suis entré dans sa chambre.
Au secours, que quelqu'un m'aide.
— Ferme ta putain de gueule Anna ou je te tire une balle dans la bouche, c'est clair ?
Elle s'arrêta et s'arrêta de parler, l'air étonné.
— Qu'est-ce que vous avez fait à ma Elena toute innocente ?
Oh ma belle, elle est partie loin le jour où tu as tout gâché.
N'empêche, je crois que ma menace a plutôt bien fonctionné, car elle ne parla plus tout le reste de la marche jusqu'à arriver dans la salle de danse. Et la surprise, merci Anna pour ton super style !
Absolument toutes les femmes étaient vêtues de robe de bal. Et nous, on était comme des connes avec nos minis bouts de tissu noir qui nous arrivaient aux mi-cuisses. De quoi ne pas se faire remarquer, c'est cool.
– Bon, voilà le plan. Chuchota-t-elle en m'emmenant dans un endroit plus tranquille.
Un plan ? On n'était pas sensé seulement participer au bal, nous ? Je n'y comprends plus rien. Pourquoi cette fille est bipolaire comme ça ? Dans son comportement ou dans ses choix. Elle change d'avis d'un coup, pouf ! Ou alors, c'était déjà tout prévu depuis le début.
– Eiji est là. Mais étant donné qu'ils portent tous un masque, ça va être difficile de le reconnaître. Mais toi, tu es sa fille, il voudra forcément venir vers toi dès qu'il te verra.
J'avais raison, ils connaissent mal mon père. Comme s'il allait vouloir venir me voir, alors qui ne l'a jamais fait en dix-sept ans ? La seule fois où j'ai pu vraiment lui parler, il m'a clairement fait comprendre qu'il ne voulait pas de moi, qu'il ne regrettait rien, à part ne pas avoir forcé notre mère à avorter. Comment on peut dire ça d'une femme ? Les hommes me dégoûtent.
— C'est là où tu te trompes. Mon père ne voudra pas de moi. Il n'a jamais voulu de moi. Il me hais, s'il me voit, il partira du bal.
Je voyais la panique dans son regard. Conne comme ses deux pieds, évidemment qu'elle n'avait pas de plan B. Mais quelle tueuse n'a pas de plan B pour assassiner sa victime ? Elle sait très bien que si on le loupe ce soir, ce sera quasiment impossible de le retrouver après, car il saura que je suis en ville.
Et il partira, encore, comme il l'a toujours fait. Il partait toujours de ville en ville, essayant d'être le plus loin possible de nous. Parce qu'il sait au fond que je voulais le retrouver. Mais ce n'était pas son cas. Il voulait me fuir. Il ne voulait pas de moi. Il ne m'aimait pas. Comme Maman.
— Hum, merde, putain, je suis trop connu, je n'ai pas assez réfléchi, c'est logique, il n'a jamais voulu de toi !
Aie. Je sais très bien que c'est la vérité, mais l'entendre de la bouche de quelqu'un d'autre fait extrêmement mal. J'aurais préféré rester dans le déni ou garder cette phrase dans ma tête.
– Il faut qu'on rentre, s'il nous voit, la mission sera foutue. Repris-je.
...

VOUS LISEZ
Death Crowns
RomanceTuer. C'était ma mission. Tuer mon père. Celui qui avait violé ma mère. Pour la venger mais également pour recevoir son amour, car qui veut d'une enfant issue d'un viol ? Certainement pas elle, et elle a réussi a me le faire comprendre en 18 ans d'e...