Chapitre 8
Aiden
L'odeur de café qui régnait dans la pièce me picotait les narines. Elena était là, elle ne me lâchait pas la main. Il y avait des gens qui attendaient, il avait l'air triste aussi. En tout cas, aucun n'avait un grand sourire à l'idée de se trouver ici.
– Tu veux quelque chose à boire, chat ? Me demanda Elena d'un air inquiet.
Je n'avais pas soif. Je n'avais envie de rien, si ce n'était que de voir croupir mon père en prison. Il est allé trop loin cette fois. Je l'avais toujours pardonné jusqu'ici.
Mais là, il avait essayé de s'en prendre à Elena, et ça, je ne lui pardonnerais jamais. Qu'il me tape autant qu'il le souhaite si ça lui fait plaisir, mais pas la fille que j'aime. Jamais. Qu'il ose un jour retoucher à un de ses cheveux et je le bute sans la moindre hésitation.
— De l'eau, s'il te plait.
Elle s'apprêta à partir au distributeur avant que je lui prenne le poignet.
– Elena ? Merci, vraiment.
Elle esquissa un sourire. Elle n'allait pas me sortir un « de rien » parce que, pour elle, c'était normal qu'elle me défende. C'est limite si elle me remerciait de l'avoir appelé avant qu'il s'en prenne à moi.
Cette fille est un ange, je vous le jure. Je souhaite à tout le monde d'avoir une Elena comme elle d'en sa vie, si ce n'est pas elle. Parce qu'elle, ben c'est la mienne, logique.
Elle revint quelques minutes plus tard avec une mini bouteille d'eau et une canette de Fanta à la main. Elle était encore rouge et des cernes commençaient à se former sous ses jolis yeux noirs. On n'avait pas dormi de la nuit.
Après que les flics aient arrêté mon père, ils nous ont fait monter dans leur véhicule pour nous emmener au poste et nous poser des questions. Mais on n'était pas la priorité, il y avait déjà au moins 5 personnes avant nous et cela faisait déjà quatre heures qu'on attendait dans cette pièce quasiment vide, décorée de quelques chaises hyper inconfortables et des distributeurs à boissons et nourriture.
On aurait pu dormir dans la salle, mais impossible de trouver le sommeil. Dès que je fermais les yeux, les souvenirs remontaient. Non pas seulement ceux de la veille, mais l'accumulation de souvenirs depuis mes six ans. De quoi me tordre le ventre et me faire pleurer à ne plus m'arrêter.
Elena, elle, ne voulait pas dormir si je ne le faisais pas. Surement par peur de me laisser seule. Mais la fatigue commençait vraiment à se voir sur elle. Elle était épuisée.
D'ailleurs, elle m'avait épaté hier soir. Moi qui avait connu la Enela douce et toute gentille qui ne ferait pas de mal à une mouche, hier j'avais connu Elena, celle qui ferait tout pour me protéger et celle qui sait plutôt bien se défendre, je l'avoue. En tout cas, plus que moi qui n'avait pas bougé d'un poil, tétanisée par la peur.
Elle avait besoin d'aide et moi, je suis restée plantée là, à fixer le vide. Je ne me remettais pas de ce qui s'était passé. De toute cette soirée complètement chaotique. Elena avait fait une crise d'angoisse. Rien que ça, je détestais la voir souffrir.
Mais ensuite, apprendre qu'elle est sortie avec Anna. Anna Carter. La fille qui l'avait harcelée. La fille qui lui a pourri la vie. Elle revenait vers elle en espérant avoir quelque chose de sa part. J'étais énervée. C'était sûrement égoïste de ma part, mais j'étais partie de la fête.
J'en voulais à Elena de ne pas m'avoir dit la vérité. De m'avoir assuré que c'était la première fois qu'elle aimait quelqu'un. Ce n'était pas vrai. Donc, je l'ai laissée seule avec Anna. Pire chose à faire et je ne me le pardonnerais pas. Je suis donc partie, dans la forêt. Pour me détendre. Je me disais que marcher ne pouvait que m'aérer l'esprit.
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Death Crowns
RomansTuer. C'était ma mission. Tuer mon père. Celui qui avait violé ma mère. Pour la venger mais également pour recevoir son amour, car qui veut d'une enfant issue d'un viol ? Certainement pas elle, et elle a réussi a me le faire comprendre en 18 ans d'e...