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Nous avons passé minuit depuis quelques minutes déjà, et assise au bord de la mer, Mathieu me raconte sa vie, et je ne cesse de le regarder, un grand sourire sur les lèvres.
J'aime passer du temps avec lui. Il a été un vrai gentleman toute la soirée, et j'adore l'écouter me parler.
La nuit est tombée, mais la pleine lune nous éclaire. Il n'y a pas un bruit autour de nous, ne serait-ce que les vagues qui s'échouent à quelques mètres de nos pieds.
J'ai déposé un gilet noir sur mes épaules puisqu'un petit vent s'est levé, mais il ne fait pas si froid que ça.
Les bras entourés au niveau de ses genoux, Mathieu fixe l'eau bleue et me raconte son enfance. Il a l'air à l'aise avec moi, il me parle comme si nous nous connaissions depuis des années alors que ça ne fait pas une semaine.
La confiance que j'ai placée en lui peut paraître démesurée mais j'ai l'impression de déjà savoir qu'il va jouer un rôle important dans ma vie. Je le sais au fond de moi. Il y a ce truc entre nous qui s'est créé à la seconde où nos regards se sont croisés.
- Tu m'écoutes ?
Je cligne des yeux et relève la tête quand je me rends compte que je le fixe bien trop bizarrement depuis quelques minutes. Un sourire moqueur étire le bas de son visage.
Bizarrement, mes joues rougissent un peu avant que je ne hoche la tête. Il a le don de me gêner, de la bonne manière, en un rien de temps.
- Oui je t'écoute, j'étais perdue dans mes pensées.
- Tu pensais à quoi ?
À toi. Mais je ne vais pas lui dire. Je hausse les épaules sans pour autant lui répondre mais il insiste en basculant son épaule contre la mienne.
Pourquoi lui mentir ? Mais pourquoi lui dire la vérité ? Ça pourrait l'effrayer.
- À tout, à rien. Tu n'as pas froid en teeshirt ? je demande pour changer de sujet.
- Non. Bref, assez parlé de moi, dis moi encore des trucs sur toi, il reprend en esquissant un sourire.
- Comme quoi ?
- Ce que tu veux.
Il semble bien déterminé à en apprendre plus sur ma personne. J'allonge mes jambes dans le sable, et frissonne en sentant la fraîcheur se répandre dans mes mollets. Mes mains s'appuient derrière moi et je bascule la tête en arrière quelques secondes pour respirer.
Lorsque je me redresse, Mathieu me fixe, le regard intense et les sourcils froncés. Je cligne plusieurs fois des yeux avant d'épousseter mes tibias et de me lancer.
- J'ai une petite sœur de 19 ans qui s'appelle Mia mais j'en avais sûrement déjà parlé devant toi tout à l'heure. Je suis française de mon papa et portugaise de ma maman. Et puis j'ai déménagé ici avec Aelys parce qu'elle me l'a proposé à la fin de ces études... et ma famille habite à Toulouse.
