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- Du calme, ma puce, c'est comme ça que tu accueilles ton nouveau voisin ?

Mon quoi ?

La voix à l'autre bout du fil était familière, mais étrangement déformée, comme un écho lointain. Ma respiration s'accéléra, chaque inhalation devenant de plus en plus laborieuse. Mon cœur battait si fort que je pouvais presque l'entendre, résonnant dans mes oreilles comme un tambour effrayant. Je sentais ma poitrine se comprimer, comme si une force invisible me serrait dans un étau douloureux. La panique s'insinue dans chaque fibre de mon être, me plongeant dans un état de terreur pure.

Je savais que je devais raccrocher, mais mes doigts semblaient paralysés, incapables de trouver le bouton pour mettre fin à l'appel. Chaque seconde qui passait amplifie mon désespoir. Mon souffle se coupait en saccades irrégulières, et une vague de nausées m'envahissait. La voix de mon oncle, avec ses accusations et son mépris, résonnait dans ma tête comme une litanie malveillante. Il avait toujours été une source de traumatisme pour moi, un spectre de peur et de douleur qui hantait mon passé. Chaque mention de son nom, chaque souvenir de sa présence était comme une lame acérée qui me transperçait le cœur.

Ma vision commença à se brouiller. Les contours des objets autour de moi se mélangèrent en une masse indistincte de couleurs et de formes. La pièce dans laquelle je me trouvais semblait se dérober sous mes pieds, se transformant en un labyrinthe flou et menaçant. J'essayais désespérément de rester ancrée dans la réalité, mais tout autour de moi devenait une brume confuse.

Soudain, des coups frappés avec violence contre ma porte éclatèrent, résonnant comme des coups de marteau dans ma tête. Chaque impact était comme une décharge électrique, exacerbant ma panique et me plongeant encore plus dans l'angoisse. Les bruits semblaient se fondre avec la voix de mon oncle, amplifiant la terreur que je ressentais. Mon esprit était en ébullition, incapable de distinguer le réel de l'imaginaire.

Je sentais que j'étais en train de perdre le contrôle. La pensée que quelqu'un pourrait entrer dans mon appartement, combinée à l'image de mon oncle, me faisait craindre le pire. Mon corps réagissait à la panique de manière incontrôlable. Dans un accès de désespoir, mes mains se mirent à se frapper contre mes cuisses avec une violence désespérée. Les coups étaient durs et répétés, une tentative inconsciente d'extérioriser la douleur et la terreur qui m'envahissait. Chaque frappe me semblait à la fois une libération et une punition, une manière de donner une forme physique à l'angoisse insupportable que je ressentais.

Le trou noir avançait, englobant tout ce que je percevais. L'obscurité était oppressante, une couverture glaciale et implacable qui se resserrait autour de moi. Les coups à la porte devenaient des échos lointains, se perdant dans la noirceur croissante. Mon corps se sentait comme s'il se dérobait sous moi, mes jambes deviennent faibles et tremblantes.

En quelques instants, mon monde se résumait à un abîme de panique, de douleur et de désespoir. Je n'étais plus qu'une silhouette vacillante perdue dans un océan d'obscurité, incapable de comprendre si je m'évanouissais ou si j'étais simplement engloutie par la peur. La réalité se dissout lentement, me laissant seule avec mes démons intérieurs.

***

Mes yeux s'ouvrit sur un chambre dont la couleur dominante était le blanc, le visage de mes deux meilleurs amis me réchauffe le coeur.

-Je suis désolée, réussis-je à murmurer entre deux sanglots, sentant les larmes chaudes couler sur mes joues.

Sans un mot de plus, Mane m'enveloppa dans ses bras avec douceur, offrant un soutien silencieux mais réconfortant. Elle sait que les mots sont inutiles dans un moment comme celui-ci, où seule la présence compte.

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