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Je me réveillai avec une tension sourde qui pesait sur mes épaules. Malgré la lumière douce qui filtrait à travers les rideaux de ma chambre, je sentais le poids de l'incident de la veille qui avait changé ma vie à jamais. Mes deux meilleurs amis,Mane et Heytem, étaient déjà partis, laissant un silence pesant derrière eux.

Je me levai lentement, essayant d'ignorer les douleurs résiduelles de mes blessures. Chaque mouvement rappelait la violence de la veille. Après une douche rapide, je choisis des vêtements amples pour cacher les traces. En me regardant dans le miroir, je remarquai les ecchymoses qui marquaient ma peau, souvenirs vivaces de cette nuit cauchemardesque. Je pris un petit déjeuner léger, le goût de la nourriture me paraissait fade, et je me prépare pour aller travailler à la bibliothèque, essayant de retrouver un semblant de normalité.

Sortir de chez moi et marcher dans les rues familières de la ville sous le regard attentif des passants matinaux me fit du bien. Les rues, d'ordinaire si réconfortantes, semblaient ce matin-là chargées de regards inquisiteurs. Je pouvais sentir la curiosité des gens, même si personne n'osait poser de questions. Chaque pas me rapprochait de la bibliothèque, mon refuge habituel, mais ce jour-là, elle semblait plus lointaine, presque étrangère.

À mon arrivée, je fus accueillie par mes collègues. Ils étaient enfin rentrés de vacances, leurs visages bronzés contrastant avec le mien, marqué par la fatigue et l'angoisse. Leurs regards étaient pleins de compassion et de soutien silencieux. Ils savaient que quelque chose n'allait pas, mais respectaient mon besoin de reprendre mes routines quotidiennes. Marie, la bibliothécaire en chef, posa une main réconfortante sur mon épaule

- Si tu as besoin de parler, je suis là , murmura-t-elle avant de retourner à son bureau.

Je m'immergeai dans mon travail, classant les livres et aidant les lecteurs. Pourtant, malgré mes efforts pour me concentrer, les images de la veille continuaient de hanter mes pensées. Chaque livre que je touchais, chaque sourire que j'offrais aux visiteurs semblait empreint d'une lourdeur nouvelle. La bibliothèque, d'ordinaire un havre de paix, semblait maintenant être imprégnée d'une atmosphère plus sombre et inquiétante.

Au milieu de la matinée, alors que je rangeais des livres dans les rayons, je vis entrer Marc, un ami de longue date et policier dans notre ville. Il s'approcha de moi avec un sourire rassurant, mais je pouvais voir la gravité dans ses yeux.

- Salut, comment te sens-tu ?  demanda-t-il doucement.

Bah pourquoi ça irait pas voyons.

Je haussai les épaules, essayant de masquer mon malaise.

- Ça va. Enfin, autant que possible, je suppose.

Il hocha la tête, comprenant sans poser de questions supplémentaires.

- J'ai quelques nouvelles. Nous avons pu identifier l'attaquant grâce aux caméras de surveillance autour du café. C'est quelqu'un avec un passé criminel. Nous pensons que les menaces contre Marco étaient réelles et qu'il pourrait être en danger.

Hein qui est Marco?

La police sait pour le meurtre?

-Heu Marc excuse moi mais qui est ce Marco?

-Un des mes hommes,il dit avoir été menacé par un gang tout près d'une scène de crime.

Ho bordel de merde

Une vague de peur me submergea.

- Est-ce qu'il va bien ? .

-Pour l'instant, oui. Nous avons mis en place une surveillance autour de chez lui. Léa est avec lui, ils sont en sécurité.

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