|| Chapitre 5 ||

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Ce bâtiment, gigantesque et d'une couleur grise austère, dominait le paysage et semblait accentuer l'oppression que je ressentais, une sensation qui ne cessait de croître à mesure que nous nous approchions.

Le stress commençait à monter en moi, une sensation d'autant plus intense que c'était la première fois de ma vie que j'étais impliqué dans un vol qui allait se produire sous peu, un événement dont je me serais bien passé.

J'aurais vraiment préféré ne pas être mêlée à cette affaire, mais au bout du compte, on n'a pas toujours le choix, et je me retrouvais entraînée malgré moi dans cette situation inédite et angoissante.

Je dirais plutôt que la vie est faite de décisions difficiles et que chaque instant nous présente un choix à faire, parfois entre deux maux. Cependant, en cette situation, je crois que je préfère ce choix-là à celui de mourir, une perspective qui me terrifiait encore plus que le vol en cours.

Nous nous approchions de l'entrée, où un homme vêtu de noir, portant des lunettes noires et visiblement bien musclé, se tenait debout de manière imposante, ajoutant encore à l'atmosphère pesante.

- Veuillez montrer vos cartes, demanda l'homme d'une voix dénuée d'émotion, son ton glacial ne laissant aucune place à la discussion.

Cet homme me rappelait Kae. Je pense qu'ils s'entendraient à merveille avec leurs airs sévères et leurs manières brusques. Kae sortit alors de sa poche une carte d'invitation, ce qui me surprit un peu.

C'était étrange, car normalement, aux enchères, on peut entrer sans carte, n'est-ce pas? Peut-être est-ce en raison de l'œuvre de Léonard de Vinci qui sera vendue aujourd'hui à un prix choquant, une pièce si précieuse qu'elle exigeait des mesures de sécurité accrues.

Il y a vraiment des personnes extrêmement aisées dans ce monde, prêtes à dépenser des fortunes pour des œuvres d'art.

Kae s'approcha de mon oreille et murmura, d'un ton à la fois pressant et protecteur :

- Ici, tu ne t'appelles pas Rhéana, chuchota-t-il.

- Je m'appelle comment alors? lui chuchotais-je en retour, un peu désorientée.

- Je ne sais pas, décide-toi, je ne vais pas réfléchir à ta place, souffla-t-il, manifestement agacé.

Ah oui, il est d'une grande aide. C'est lui qui m'a embarquée ici, pas moi, et maintenant, il me laisse me débrouiller avec cette nouvelle identité.

Quand nous entrâmes, nous nous retrouvâmes dans une grande salle avec des chaises préparées pour s'asseoir logiquement, une disposition qui contrastait avec le chaos intérieur que je ressentais. À peine étions-nous entrés que tout le monde se dispersa, me laissant seule au milieu de cette foule anonyme.

-Mais les gars, ne partez pas, ne me laissez pas seule ici ! criai-je, la panique montant en moi tandis que je voyais leurs silhouettes disparaître au loin, me laissant seule et désemparée dans cette situation inquiétante.

Roh, est-ce qu'ils sont toujours comme ça, à disparaître sans prévenir et à laisser les autres dans l'embarras ? Je note « plus jamais sortir avec eux ».

Je n'eus même pas le temps de suivre quelqu'un, ils avaient déjà disparu de ma vue, me laissant dans un état de perplexité totale.

Je finis tout de même par repérer un mini bar tout proche. Je décidais alors de m'y diriger pour me prendre quelque chose à boire, espérant que cela m'aiderait à calmer mes nerfs.

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