24 décembre 1943 à Paris

Mon cher Marc,

Permet moi de te dire que je fais ce que je veux. Ta précédente lettre m'a agacée, car elle m'a pris par les sentiments, et je n'aime pas cela. Il s'avère que tu n'as, en plus de cela, pas trop tord, et cela m'horripile. Ne peux tu pas être un idiot irraisonnable qui tient des propos idiots que je n'écouterais pas ?

Permet moi de faire le dernier aparté de notre correspondance.
Eliott, voyons, cesse de prendre tant de risque ! Continuons notre jeu de rôle, nous n'aurons qu'à utiliser des noms de remplacement, bien que je ne sois pas sur que l'équitation sois un sport très dangereux, même pour une jeune femme maladroite ! D'ailleurs, parlons-en de ma maladresse ! Je t'en ficherais de la maladresse ! Vraiment, Eliott, quand j'ai lu ta lettre, j'étais vraiment remonté contre toi ! Je veux me battre pour la cause, pour que l'occupation de notre territoire ne soit plus un fait, une banalité que nous nous devons d'accepter en nous taisant ! Je hais l'idée d'impuissance, et tu le sais mieux que personne !
Mais évidemment, tu as raison. Je déteste devoir l'avouer, mais tu as raison. M'engager dans la Resistance ne serais qu'une erreur qui nous couterais sans doute la vie à tout les deux, ainsi qu'à ma famille, ce qui, tu le penses bien, n'est pas ma volonté. Je resterais donc bras croisés, comme d'habitude, à serrer les dents devant les nazis qui rient de leurs prouesses macabres. Te voila content.

Bien que je sois toujours en colère, je refuse d'être fâché contre toi la veille de Noël, alors j'enterre la hache de guerre, bien que tu refuse que j'aide à terminer la notre.
Bon, j'ai écris plus haut que je n'étais plus fâché, donc je vais arrêter ces propos grognons.
Noël est une joyeuse fête, mais tout le monde n'a pas le cœur à la fête ces temps-ci, et j'aimerais apporter ma touche de joie à ce jour ! Je vais faire une petite exception à mes habitudes : En plus de ma lettre apportée par ta colombe, j'enverrais le Noir chargé de deux paquets. Il arrivera après Rubis, de sorte que tu puises ouvrir ton paquet au petit matin, demain, le jour de Noël ! Le deuxième paquet est pour Mia.

Je ferme l'aparté.

Joyeux Noël mon amour,

Angelina.

Correspondance épistolaire interdite entre deux adolescents normaux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant