Chapitre 25 - Irina

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Je sautille, excitée comme une puce. Je suis tellement heureuse de passer une soirée d'Halloween comme une étudiante lambda, sans pression de mon statut ni de ma famille. En approchant du manoir qui va nous accueillir pour cette fête, je presse le pas et tire par la main un Falco mi grognon mi détendu. Il traîne les pieds mais je l'ai surpris à sourire. Bien entendu, dès qu'il m'a repérée en train de le mater, il s'est arrêté et a froncé les sourcils.

— Allez viens, Monsieur-je-ne-tiens- pas- mes-promesses. On est arrivés.

— Je n'ai qu'une parole, Irina. Je suis bien là donc de quoi tu parles ?

Je me retourne vers lui et marche à reculons. Une lueur dans son regard me dit qu'il pense lui aussi à notre première rencontre et à la façon dont je lui suis rentrée dedans. Il n'aime pas que je sois si insouciante.

— Tu n'es pas déguisé ! je lui reproche avec un mouvement de main pour balayer sa tenue.

Il est en noir, jean, t-shirt, blouson, comme à son habitude.

— Ce n'est pas de ma faute si tu ne comprends pas en quoi je suis déguisé.

— Eh bien, explique-toi ! Moi, je ne vois qu'un étudiant bourru qui fait la gueule.

Je glousse devant son air dégoûté. Nous sommes au coin de la rue et la musique de la soirée est déjà assourdissante. Des groupes nous dépassent, tous grimés et investis dans un personnage. Ils crient et rient, sans soucis et déjà, peut-être un peu saouls.

— Je suis un tueur, finit-il par s'exclamer comme si c'était une évidence.

Il ouvre les bras, les tend vers moi et prend un air qu'il essaie de rendre effrayant. Une grimace qui n'arrive pas à la cheville de ses airs froids et méchants qu'il utilise au quotidien. J'hurle de rire en faisant semblant de m'échapper.

— Je te tiens ! grogne-t-il dans mon cou quand il m'attrape et me serre dans ses bras.

— Ce n'est pas un déguisement ! Tu pourrais être n'importe qui, ce n'est pas facile à trouver.

— J'ai un masque, souffle-t-il en déposant des baisers le long de mon épaule.

Me retournant pour le regarder, je tâtonne sous sa veste et Falco se recule d'un geste fluide. On dirait qu'il n'aime pas que je sois si proche de lui ?

— Regarde !

Il sort de sa poche intérieure un demi masque. Il est noir et ne couvre que la bouche et le nez. Comme un squelette de mâchoire dont les dents blanches ressortent encore plus sur ce fond sombre. Quand il le pose sur sa bouche, je frissonne. Il a l'air plus qu'effrayant. Ses yeux sombres brillent d'un éclat hypnotique.

Falco rabat sa capuche sur sa tête, puis enfile des gants en cuir noir et se rapproche de moi avec une lenteur étudiée. Bien que je sache que c'est lui, Falco, l'homme avec qui je sors depuis des semaines, je ne peux m'empêcher de trembler et d'être tentée de reculer.

— OK, là, tu as gagné. J'avoue que tu es flippant.

— Ah, tu vois ! Maintenant, je vais prendre en chasse une jolie demoiselle qui me rend fou depuis qu'elle est passée devant moi.

— Qui est-ce ? Je dois aller la prévenir du danger !

Je mets mes mains sur mes joues et mime l'inquiétude. La peur est devenue un feu qui brûle dans mon ventre. J'ai toujours eu un faible pour les mauvais garçons. Et Falco vient de dépasser tous mes standards.

— Un certain petit chaperon rouge, sexy en diable et un peu trop enthousiaste à mon goût.

Je feins la surprise, regarde ma robe rouge écarlate et ma cape bordée de fourrure blanche. Ma tenue est à la limite de l'indécence, tellement la jupe est courte et le décolleté profond. J'adore mes gants qui remontent au-dessus des coudes, le satin me procure une sensation de sensualité.

Le ProtecteurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant