Je m'enflamme à son contact. La fièvre mêlée à l'adrénaline ne me permet pas de garder les idées claires. Le temps était déjà suspendu avant que je ne parte précipitamment. Maintenant, dans sa chambre, le corps d'Irina tout contre le mien, je ne pense plus à toutes les raisons pour lesquelles c'est une mauvaise idée de lui succomber. Elle m'a mis à genou en me soignant, sans se montrer trop curieuse face à mes mains ensanglantées. Après tout, elle est la fille d'un parrain de la mafia russe. Elle n'a pas besoin d'un dessin pour comprendre que son colocataire a mis le pied dans un engrenage. Elle ignore juste que je l'ai fait de mon plein gré avec une idée derrière la tête. Toujours avoir un coup d'avance, voilà l'enseignement que mon père m'a transmis.
— Tu vas finir par te décider à m'embrasser ou là aussi, je vais devoir faire le premier pas, m'asticote-t-elle, le regard lourd d'un désir ardent.
— Je crois qu'à ce stade, tu as fait plus qu'un pas, moy prekrasnyy (ma belle en russe)
— Et que dire de toi qui t'es mis à apprendre des mots doux en russe ?
— Touché, lui accordé-je en remontant mes mains le long de son dos, sous son t-shirt.
Le velouté de sa peau est sans comparaison. Aussi doux que son caractère est tempétueux. J'aime sa fougue. Et j'espère secrètement qu'elle l'est encore plus au lit.
— C'est quand que toi, tu me touches ? réplique-t-elle, sur un ton mi-amusé, mi-impatient.
— Je suis en train de le faire là tout de suite.
— Il y a des endroits plus sensibles où j'aimerais sentir tes mains, m'avoue-t-elle au creux de l'oreille.
Mon sang s'embrase et pulse dans chacune de mes terminaisons nerveuses. Irina se cambre un peu pour accentuer la friction entre nos deux corps. Un gémissement léger lui échappe quand elle sent ma virilité au garde à vous contre son intimité. Elle m'excite davantage, donnant plus d'ampleur à la folie qui me tourmente.
— Où ça ? lui réponds-je avant de mordiller son oreille.
Elle se recule un peu pour m'observer. Ses yeux plissés, elle semble suspicieuse.
— Falco, reprend-t-elle de cette voix autoritaire qu'elle utilise quand je l'énerve. Ne me dis pas que tu retardes ce moment entre nous parce que tu... enfin, ça ne serait pas grave hein... mais enfin, tu m'as paru savoir comment t'y prendre.
Un ricanement grotesque m'échappe à l'idée qu'elle pense que je puisse manquer d'expérience en la matière.
— Tu veux qu'on parie sur le temps que je vais mettre à te faire crier mon prénom ?
D'une main dans le bas de son dos, je la rapproche encore plus près de moi, puis donne un coup de bassin contre le sien. Un hoquet de surprise plus tard, mon autre main s'est glissé sous son short et empoigne ses fesses rebondies, qu'elle agite sous mon nez depuis des semaines.
— On pourra jouer une autre fois si tu veux, mais là tout de suite, j'ai juste besoin qu'on arrête cette torture et qu'on passe à l'action.
Comment lui refuser ça ? N'y tenant plus, je me mets debout en veillant à la porter pour ne pas briser notre contact. Ayant de bons réflexes, Irina s'accroche aussitôt plus fermement à mon cou. Sans préambule, ma langue vient posséder la sienne. Elles s'enroulent autour de la sienne, chacune cherchant à garder le pouvoir. Son goût alimente mon besoin puissant de la faire mienne. Irina finit le dos contre le mur de sa chambre, emprisonnée par mon corps côté face. J'attrape son menton entre mes doigts pour qu'elle me regarde bien.
— J'préfère te prévenir, lui dis-je tout à fait sérieux pour qu'elle comprenne que je ne blague pas. Je ne suis pas ton petit copain tendre et prévenant. Tu peux encore décider de tout arrêter si tu veux.
Un sourire électrisant sublime ses lèvres que je fantasme de voir autour de ma queue. Ses doigts sont les premiers à l'entourer justement à cet instant, alors qu'elle vient d'aventurer sa main dans mon boxer. Elle me branle en serrant bien sa poigne pour me signifier qu'elle est prête à se mesurer à moi. Qu'elle me défie même de la chahuter.
— Je trouve que tu parles beaucoup pour un type qui se targue d'être du genre bestial.
Encore une fois, sa réponse m'arrache un rire. Elle n'a aucune conscience du fait que les personnes capables de cette prouesse se comptent sur les doigts d'une main. Mais je réfléchirai à ce détail plus tard. Mes yeux plantés dans les siens, j'écarte le tissu de son short et de son sous-vêtement pour dénuder son sexe. Mon majeur et mon index s'invitent dans sa moiteur trempée, déjà prête à m'accueillir. Je me libère de ses doigts agiles et enfile un préservatif à la vitesse de l'éclair. En deux secondes, j'ai balancé ses jambes autour de ma taille, qu'elle crochète ensemble. D'un puissant coup de rein, mon membre dur s'enfonce jusqu'à la garde en elle. Trop tard pour les remords. J'ai conscience d'avoir signé mon arrêt de mort alors que ses cris s'élèvent dans la pièce sous mes assauts de plus en plus brutaux. Cette nana me rend barge. Encore à moitié habillés tous les deux, elle m'excite à encaisser chaque va et vient plus fort que le précédent. Ma respiration devient bruyante. Je sens que je perds le contrôle. Bien trop vite, mais il faut dire qu'elle m'a chauffé comme une reine depuis des semaines. Irina est la première à craquer. Son corps s'affaisse contre le mien, sa tête sur mon épaule. Je pousse une dernière fois et sentir son sexe se resserer autour du mien signe ma perte. Bordel ! Cette première baise n'a aucunement calmé mes ardeurs envers Irina. Au contraire, j'ai des idées sales plein la tête.
Lentement, je l'aide à reposer ses pieds au sol. Je retire mes baskets pour me libérer de mon pantalon qui gît à mes chevilles. Ma partenaire prend le temps de redescendre du septième ciel alors que je vais balancer la protection à la poubelle sous son bureau. Lorsque je me tourne à nouveau face à elle, elle est toujours contre le mur et me détaille comme si j'étais une énigme à résoudre.
— Déshabille-toi, lui ordonné-je d'une voix rendue rauque par tout ce qu'elle m'inspire.
Je m'attendais à une réplique cinglante, mais contre toute attente, elle s'exécute. Plus de serviette pour me cacher ce qui se cache dessous. Ses seins sont magnifiques et me donnent envie de m'y répandre pour la marquer. Je devine qu'elle aurait une objection à cette possessivité animal et ça m'amuse déjà. J'aime m'embrouiller avec elle. Ça ne fait qu'attiser mon envie de régler ça par un corps à corps. Et maintenant que je m'en suis donné l'autorisation, je ne compte pas m'en priver. Quitte à mourir quand son père l'apprendra, autant que ça en vaille la peine.
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Le Protecteur
RomanceHistoire co-écrite avec Marjy Nomane Jusqu'ici, Irina a toujours vécu entourée et surprotégée par le clan dont son père est le chef. Ce dernier est à la tête de la mafia russe qui sévit à Milwaukee. Alors qu'elle s'apprête à étudier à Princeton, ell...