Chapitre 29 - Irina

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Je ne comprends plus rien ! Pizdec ! (putain en russe) Mon père serait tellement déçu par moi ! Et Youri ? Tout ce qu'il m'a appris, depuis que je sais marcher, n'était que dans le but que je puisse me défendre seule.

Cette journée a démontré que je n'étais absolument pas préparée. Je me repasse en pensée où ça a foiré aujourd'hui.

En premier lieu, j'ai découvert que mon petit ami était un traître potentiel. Et je n'aurai pas dû être surprise par ce fait sachant qu'il frayait avec les mexicains et bossait pour eux dans des combats illégaux.

En deuxième, je n'ai pas respecté les règles d'or que m'a inculquées Youri. Repérer le danger, se mettre à l'abri, se venger. Non... bien entendu, je me suis lamentée sur mon sort, pleurant une relation qui ne pouvait que mal finir au lieu de l'appeler et de me barrer de l'université. Ma fierté mal placée m'a empêché de demander de l'aide. J'ai voulu me persuader que j'allais trouver une solution toute seule. Parler à ma mère n'aurait servi qu'à perdre du temps. C'était Youri que j'aurais dû appeler à la rescousse.

Dans le milieu où je suis née, se comporter comme je l'ai fait, c'est le meilleur moyen de se faire tuer.

Je n'ai pas réfléchi à deux fois, je me suis lancée tête baissée dans le piège des mexicains. Je n'ai même pas réussi à m'enfuir quand les hommes de main du gang me sont tombés dessus à l'entrepôt. Je suis entrée sans scruter les dangers potentiels de l'endroit ni repérer les sorties et les points de sauvegarde. Mes réflexes se sont dilués depuis des semaines. Je me suis enlisée dans un sentiment de confort et de sécurité et j'ai oublié que je suis une cible.

Bien sûr je me suis battue, ces pourris ont reçu plus de coups que moi. Mais je n'ai pas réussi à m'enfuir. Ils m'ont assommée et je me suis réveillée sur le chemin vers le restaurant mexicain. Ils m'ont traînée dans l'arrière boutique et attachée à une chaise. Leur boss était assez content de lui quand il m'a saluée.

Ses paroles me glacent encore le sang maintenant.

— La fille Yourenev ! Ton père sera à ma botte dès à présent. Ta mère et ta tante nous ont filé entre les doigts, mais toi, tu ne nous échaperas pas. Je vais laisser mes hommes s'amuser avec toi avant de contacter ton père. Il sera plus ému de voir ton joli minois avec des larmes.

Heureusement, Garcia voulait tout mettre en place avant de laisser ses sbires jouer avec moi. Il a rassemblé ses pions, téléphoné, parlé. Il se vantait et prenait la pose comme un coq fier de son poulailler. Après une attente interminable, pendant laquelle je passais toutes les possibilités de fuite en revue, Falco est entré, a tué les mexicains et leur boss. Leur discussion avant ça m'a plus que troublée. Mon italien ne semblait pas être au courant de ma présence. Il m'a donné une arme et m'a protégée.

— Mais cours putain !

Falco me tire de mes pensées en attrapant mon poignet et me tirant hors des lieux. Dès que nous sommes à l'extérieur, il me pousse dans une vieille voiture cabossée.

— Où est-ce que tu crois que je vais te suivre comme ça ? m'insurgé-je, déjà prête à quitter le véhicule.

— Je te sauve les miches, alors tu ferais mieux de me coller au train, dorogoy.

— Arrête de parler en russe, nom d'un chien !

Un sourire arrogant aux lèvres malgré les circonstances, il met en route le moteur et je remarque les fils qui pendent de dessous le tableau de bord.

— Mais tu es qui à la fin ? lâché-je, face à toute l'étendue de ses talents.

— Le type qu'il vaut mieux avoir dans son camp et devine quoi : c'est ton jour de chance, on est dans le même.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 15 ⏰

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