Saison 1 - Chapitre 10 - Électricité

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Coraline sentait ses muscles se tendre à cause du courant. Elle ne pouvait plus respirer, c'était comme si ses poumons étaient serrés à l'extrême.
Elle ne pouvait pas hurler non plus, c'était comme si quelqu'un avait empoigné ses cordes vocales et les écrasait. La douleur était extrême. Son cœur était comme compacté entre ses muscles. Elle avait l'impression qu'elle allait exploser.
Les larmes ne sortaient même pas, elle souffrait tellement que même les larmes ne suffisaient pas. C'était encore pire que de la douleur.

Elle sentait ses orteils se courber, et sentait d'innombrables fourmis dans ses jambes. Sa nuque était elle aussi raide comme un tronc, elle n'en pouvait plus.
À côté de ça, l'aiguille et le scalpel étaient minuscules.

Elle sentait son cerveau grésiller, c'était terrible. Ses pensées étaient concentrées sur une chose : la pression qu'elle ressentait dans son corps tout entier.

Et puis soudain, l'horreur se stoppa. L'homme venait d'arrêté la machine, et fixait Coraline sans cligner des yeux, attendant certainement une réaction de sa part.
La pauvre était paralysée, crispée sur le siège. Sa bouche était entrouverte, et de la bave en coulait.
Elle regardait fixement devant elle, immobile, son cœur ayant du mal à bouger et à se remettre en marche.

- alors ? Tu as dû "voltiger" ah ah...

Coraline regardait toujours dans le vide.

- tu me réponds ou je te remets au courant, eh eh.

Coraline entendait ce qu'il disait, malgré les bourdonnements qui sifflaient dans ses oreilles. Elle avait envie de répondre, de lui dire qu'elle entendait ce qu'il disait, qu'elle était bien là, avec eux, vivante, mais sa bouche ne voulait pas s'ouvrir plus que ce qu'elle n'était déjà.

La chaise avait l'air brûlante, elle avait envie de retirer ses mains, mais les sangles la maintenait en place. Elle essaya de bouger ses doigts, mais ses muscles avaient décidé de ne plus bouger.
Elle arrivait à respirer, mais difficilement. Au moins, elle pouvait regoûter à la vie après avoir touché la mort.
Sa douleur était encore vive, elle avait l'impression que ses nerfs étaient parcourus par un courant éléctrique.
Elle frissonnait, elle avait l'impression soudaine d'avoir froid, comme si elle se trouvait assise nue sur une chaise en fer en pleine tempête de neige.

- eh oh ! Je te cause ! Debout !

L'homme réapparu alors, il devint de moins en moins flou aux yeux de Coraline.

- tu es encore en vie ?

Elle cligna des yeux, très difficilement, pour lui montrer un signe de vie.

- ah... ma beauté... ça va ? Tu n'as pas trop mal ?

Elle tourna la tête vers lui, pour le regarder.

tout ça à cause de ce mec... finalement je sais même pas si c'est lui qui a crée ce jeu... et pourtant comme une conne je suis venue ici... mais quelle erreur...
Si j'avais ignoré ce débile, je serais avec mes parents, en soirée, avec leurs amis...
Et pourtant, je suis ici, en train de me faire électrocuter et torturer...
Je l'ai choisi, c'est entièrement de ma faute, je suis responsable de mon sort...
Je suis vraiment conne...
Je n'ai même plus la notion du temps... quand je suis venue c'était samedi soir, et peut-être que maintenant c'est dimanche soir ou même lundi matin... j'en sais absolument rien... ou peut-être même que c'est encore samedi soir... je sais plus... j'en ai marre... je veux pas finir comme ces filles... je veux pas macérer dans un grenier, entourée de mouches et bouffée par les vers...










𝐖𝐇𝐎𝐑𝐔.𝐂𝐎𝐌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant