𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝓽𝓻𝓸𝓲𝓼𝓲𝓮𝓶𝓮 : Fils d'Héphaïstos

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Point de vue d'Izuku

Captivé par mon observation de la chambre je n'ai pas entendu la porte derrière moi s'ouvrir. Cette voix si grave m'a évidemment surpris. Je me suis donc tourné vers la source et j'arrête directement de fonctionner. Cet homme, parce que oui il ne pouvait être qualifié autrement, était tout simplement... Captivant. Je remarque directement ses yeux sévères d'une magnifique teinte de rubis, rappelant le sang divin qui coulait en lui. Ses cheveux dressés en piques sur sa tête laissaient quand même présager leur douceur. Mais le plus impressionnant, sans nul doute, était sa carrure. Vêtu d'une tunique sans manche, ses bras démontrent un immense travail pour en être arrivé à ce résultat. Encore plus si on se souvenait de son âge. Le digne fils du dieu de la forge, je suis sûr qu'il n'a rien à envié de son père.

Katsuki :
Et toi, tu es?

Izuku :
Hein? Euh, je suis Izuku.

Katsuki :
Et tu es le fils de... ?

Izuku :
Poséidon.

Katsuki hargneux :
Génial. Encore un autre qui pète plus haut que son trou. T'as intérêt à rester calme. C'est pas parce que ton père est un des primordiaux que tu vaux mieux que les autres, compris?

Il ne me laisse même pas le temps de lui répondre qu'il ressort aussi vite, après avoir balancé son sac sur son lit. Alors là... Je ne m'attendais pas à ça. Je sais bien que son père ne fait pas partie des dieux les plus appréciés, mais c'est pas une raison pour avoir une attitude aussi désagréable en à peine quelques secondes. S'il m'avait ne serait-ce que laissé ouvrir la bouche je lui aurais expliqué que je ne le savais même pas il y a 24 heures. Bon... J'imagine que je ne m'en ferais pas un ami, tant pis.

Je prends un instant pour disposer dans mon étagère ce que j'avais amené avec moi. Je n'avais que deux tuniques, quelques pagnes et un collier, confectionné par ma mère il y à longtemps. J'imagine que je n'aurais pas besoin de plus provenant de chez moi, comme l'on va avoir besoin de vêtements de combat et de sandales adaptés. Je m'assois ensuite et me laisse tomber sur mon lit, étonnamment moelleux. J'ai besoin d'un moment pour réaliser où je suis avant de me rendre au banquet. Je n'aurais jamais pu imaginer me retrouver ici. Je n'avais même jamais envié ceux qui l'avaient toujours su. J'ai si souvent vu des gens envieux des demi-dieux. Mais moi je ne les ai jamais vus autrement jusqu'à maintenant. Car, après tout, avant aujourd'hui, rien ne les différencie vraiment des mortels, hormis quelques traits physiques.

Mais dorénavant j'en fait partie. Je ne le réalise pas encore complètement. J'imagine que l'entraînement va me donner le petit déclic nécessaire. Apprendre à combattre pour tomber sur des créatures toutes droits sorties des légendes n'aurait jamais été une possibilité autrement. Qui sait en quoi consisteras ces épreuves... J'aurais peut-être dû m'intéresser un peu plus aux histoires de ma mère en fait. Même si je l'ai toujours écouté avec intérêt, je n'ai jamais poussé pour en savoir encore plus. Je vais sûurement me retrouver désavantagé, au contraire de ceux qui ont dû vouer tout leur temps à la connaissance de la moindre information en lien avec notre mythologie.

Je me donne un bon coup sur le front. Je ne dois pas commencer cette aventure avec cette réflexion. Je ne suis pas stupide, loin de là. Je n'aurais qu'à miser sur ma ruse pour réussir là où la plupart vont probablement utiliser la force brute. Voilà... Je me dois de faire de mon mieux! Je l'ai promis à ma mère.

Mais pour le moment, c'est l'heure du banquet. J'espère pouvoir créer quelques liens, de façon à ne pas être trop seul durant mon séjour ici. Je me motive donc un peu avant de sortir de ma chambre. Une fois arrivé dans le grand jardin, je remarque vite qu'il y a foule. Les dieux semblent avoir laissé cet instant à leurs descendants, n'étant pas eux-même présents. De grandes tables de bois sculptées sont disposées de chaque côté, laissant un immense espace pour discuter au centre. Des plats à profusion ont été déposés sur celles-ci. D'immenses plateaux de fruits, de poissons et de viandes en quantités astronomiques. Ils n'ont pas fait à moitié, mais c'est sans surprise. Une fois mon assiette de bois en main, je saisis un peu de tout et m'installe sur l'une des chaises mise à notre disposition.

Une jeune fille vient vite s'installer à mes côtés. Elle a une coupe carré brune jusqu'aux épaules ainsi que de petites joues bombées toute rose, lui donnant un air enfantin. Arborant un immense sourire et de grands yeux brun pétillants, elle ne semble pas timide du tout. Génial! Si elle à un meilleur caractère que le blond, je vais peut-être finalement pouvoir me faire une amie ici.

... :
Salut! Je suis Ochaco, fille d'Artémis. Et toi?

Izuku :
Izuku, je suis le fils de Poséidon.

Ochaco :
Oh, c'est donc de toi que Katsuki parlait?

Katsuki? Elle connaît mon compagnon de chambre? Et il parlait de moi? Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien avoir à dire? On ne s'est croisé que 5 secondes top chrono. 

Izuku intrigué :
Ah? Tu le connais?

Ochaco :
On vient du même petit village, près de la montagne. On n'est pas spécialement amis, mais comme nous sommes peu à venir de là-bas, on s'était promis de rester ensemble au départ avec les autres. Même s'il ne tolère que la compagnie d'Eijiro depuis toujours.

Izuku :
Il n'a pas l'air des plus sympa en effet...

Ochaco :
Il fait partie de ceux qui en veulent à leur parent divin. J'imagine que tu connais l'histoire d'Héphaïstos?

Izuku :
Euh... Non?

Ochaco :
On dit qu'il était si laid que sa mère le jeta en bas de l'Olympe, sans aucun remord. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il serait estropié encore aujourd'hui. Lorsque l'on était gamins, des plus vieux l'ont beaucoup charrié à cause de ça. Lui disant qu'il finirait sa vie seul tellement il serait laid comme son père. Que sa mère aurait dû le jeter elle aussi... Bref, il n'a pas eu la vie facile. Il s'est créé une coquille impénétrable avec le temps. Et depuis il déteste tout ce qui est en lien avec les dieux, et comme tu t'en doute, les enfants des primordiaux lui sortent encore plus par le nez. Le fils d'Hadès, Hitoshi, ne lui a pas laissé une brillante impression non plus en s'alliant au groupe de grands, se croyant supérieur à tout le monde de part le fait que son père était important.

Izuku :
C'est complètement stupide... Comment peut-on être aussi méchant sans raison?

Ochaco :
Alors là... J'aimerais avoir une réponse à te donner.

Izuku chuchotant :
Et il est loin d'être laid Katsuki...

Ochaco sourire en coin :
Ah oui, tu trouves?

Izuku panique :
Euh, non, mais, c'est pas ce que je voulais dire. C'est sorti tout seul. En fait...

Ochaco riant :
T'en fais pas, je te charrie. Il n'est pas laid du tout en effet, il tient beaucoup de sa mère qui est très belle, elle aussi.

Izuku :
Oh je vois.

Ochaco :
J'espère qu'il ne te mènera pas la vie dure à toi aussi, comme ton père est Poséidon... Il doit penser que tu te crois au-dessus des autres, comme Hitoshi.

Izuku :
Il ne pourrait pas être plus loin du compte.

Ochaco :
Ah bon? Pourquoi?

Je lui explique donc ma petite histoire, omettant évidemment le fait que j'ai rencontré mon père la veille et non ce matin. Elle m'a rassuré sur le fait que ma place ici était légitime, malgré tout. Ça me fait du bien d'en parler, j'avoue. On a ensuite continué à discuter pendant une bonne partie de la soirée, parlant de nos vies respectives, assez différente de par le fait que je vive près de l'eau et elle en montagne. Je crois que c'est de ça dont j'avais besoin. Ça m'a permis de penser à autre chose que l'entraînement qui commence demain.

Une fois la nuit tombée, je rejoins donc ma chambre l'esprit plus calme et prêt à donner mon maximum. Je m'installe directement sur mon lit après avoir éteint ma lampe à l'huile, complètement épuisé de ma journée lourde en émotions. Je sens que je vais tomber dans les bras de Morphée d'une minute à l'autre, mais le bruit de la porte m'interpelle. J'entends Katsuki rentré et se préparer à se coucher lui aussi. Une fois la pièce dans la pénombre totale je ne peux retenir une phrase, que je lui dis simplement, sans attendre la moindre réponse.

Izuku chuchotant :
Je ne suis pas comme Hitoshi. J'espère que tu le comprendras...

Fils des dieux 〈Katsuki × Izuku〉Où les histoires vivent. Découvrez maintenant