4. Regrets

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Ça y est. Je l'avais fait. Quelle idée m'était passée dans la tête ? Je savais ce qui risquait de se passer, je savais que jamais je n'aurais été en mesure de tenir dix minutes alors qu'il était si proche de moi, alors pourquoi ? Pourquoi j'avais accepté sa demande ? Surtout qu'il était du parti adverse, un parti par définition anti-LGBT+, un parti par définition à l'opposé de mes valeurs.

J'ai vraiment, mais alors vraiment le don de m'enticher de mecs cons.

Je ne doutais pas un seul instant de ma sexualité, mais la sienne ? Qu'est-ce qu'il avait foutu, à me rouler un patin de compétition ? On n'avait même pas pris le temps d'apprendre à se connaître, tout ce que je savais de lui c'est qu'il avait trouvé le moyen de foirer sa licence.

Mais qu'est-ce que je fous moi ? Depuis quand je me contente de mecs aussi incompétents ?

Il aurait très bien pu faire ça sans aucune conscience de ce que ça allait impliquer, en se disant simplement que ce n'était qu'un baiser comme un autre... ce qui ferait de lui le pire des connards. Même si ça correspondrait bien à son air de tête à claques, ça m'atteignait plus que de raison.

À croire que je ressens quelque chose pour cet abruti.

Je me passai la main sur le visage et pris une gorgée d'eau. Ce n'était pas le moment de ressentir quelque chose, vraiment pas. Je n'avais pas le temps pour ce type de conneries, et encore moins avec le président du parti rival. En réponse, mon cou se tendit violemment, me faisant grimacer.

Si même mon corps me dit que c'est une mauvaise idée, c'est que je dois pas le faire.

Je pris mon téléphone et soupirai en regardant le nom auquel je m'apprêtais à envoyer un message.

À Jordan B. :

Pour que vous ayez mon numéro

Je rangeai mon téléphone et me pinçai le nez. Je venais d'aggraver mon cas.

- Monsieur, on est arrivés.

Oh. Le chauffeur.

- Merci.

Je sortis de la voiture en prenant le sac et lançai, avant de fermer la porte :

- Vous n'avez rien vu, rien entendu.

- Il ne s'est pas "rien" passé, monsieur Attal.

Il avait définitivement écouté la conversation.

- Je sais. Mais que ça reste entre nous.

- Très bien. Avant que vous ne vous en alliez, monsieur... je ne suis pas sûr qu'il était sobre.

Mon corps se figea.

- Merci de m'en informer.

Je fermai la portière plus fort que nécessaire. Je gravis rapidement les marches et me rendis à mes appartements en rasant les murs. Aussitôt arrivé, je posai le sac et sortis la bouteille de bourbon cachée dans un faux placard.

Ce n'est pas la solution.

Je fixai la bouteille. Je n'étais normalement pas le genre qui buvait pour oublier, et j'étais loin d'apprécier les alcools forts. Personne ne savait que cette bouteille était là, personne ne savait que j'étais capable de me bourrer la gueule avec ça. Je regardai le McDo et rangeai la bouteille.

Ce n'est pas la solution.


Je me réveillai avec un affreux mal de crâne. Je jetai un coup d'œil à mon téléphone et constatai qu'il avait répondu.

Attention (Attal x Bardella)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant