Vivre Ou Mourir (Livaï X Oc)

Chapitre 17

Le réveil était compliqué et brutal. J'aurais voulu rêver indéfiniment si c'était le seul moyen de les voir. Ils étaient devenu ma famille.

J'entendis les cris de mon père retentir dans toute la maison. Je descendis après m'être habillé. Sa violence et sa mauvaise humeur ne m'avait pas manqué.

Et maintenant que ma mère était morte, il n'y avait plus personne pour retenir ses coups. Même pas moi.

J'avais encore tellement peur de lui que j'obéissais a tout ce qu'il me disait. Alors quand ce matin il me demanda de faire deux fois le tour du camp en courant, j'acceptais.

Sur mon chemin je m'arrêtais auprès de Yelena, qui me donna une bouteille d'eau.

- Tu tiens le coup ?

- J'ai pas le choix de toute façon. Tu veux que j'aille où ?

- C'est pire qu'avant ?

- Avant il y avait ma mère pour l'empêcher de m'entraîner jusqu'à en crever. Mais plus maintenant.

- Tu veux que je le tue ?

Elle m'a chuchoter cette phrase en regardant autour d'elle. Je souriais face à sa proposition et repris ma course.

- Nan ! J'ai trop besoin de toi !

Quand je rentrais chez moi, je vis le commandant qui m'avait envoyé sur Paradis.

Je me suis mise au garde à vous et attendais ses ordres. Finalement, je n'avais pas tant changé. J'étais resté le soldat qu'ils avaient créé.

Il m'intima de m'assoir. Je le regardais, silencieuse, sans vraiment comprendre pourquoi il était venu me voir directement chez moi.

Normalement les Mahrs ne prennent pas la peine de se déplacer, ils préfèrent nous faire marcher jusqu'à leurs bureaux.

- Mademoiselle Hart. Vous nous avez été d'une aide précieuse. Et si nous vous avons fait revenir, c'est parce que vous avez été promu.

Il fit glisser une boîte avec une médaille dedans. Il venait de me donné les pleins pouvoirs sur les armées eldiennes.

- Contenu de votre sang vous aurez bien entendu un supérieur qui aura toujours le dernier mot sur les décisions importantes.

Je hochais la tête. Ça m'aurait étonné qu'il laisse une eldienne prendre les décisions seule.

- Bon retour parmi nous, Major Hart.

Le soir même nous somme allées fêter la nouvelle avec Yelena. Et puis tous les autres soirs de la semaines aussi.

Elle était ma seule véritable amie dans ce camp. Elle me faisait oublier où j'étais et qui j'étais. C'était grâce à elle mais aussi à l'alcool qui coulait dans nos veines.

Ce soir là, elle m'avait invité au bar du camp pour mon anniversaire. Ça faisait presque un an que j'étais rentrée.

J'avais quasiment oublié Paradis et c'était pour le mieux. Ma place était à l'état Major maintenant. Et rien ne pouvais changer ça.

La guerre avec les peuples qui s'opposaient à Mahr venait de se finir. J'étais complètement saoule et mon amie était dans le même état.

Nous avons passé le reste de la soirée à célébrer notre victoire et un peu mon anniversaire. Les gens nous arrêtait dans la rue pour nous féliciter.

On s'est toutes les deux endormis chez elle. Mais le lendemain matin nous avons très vite regretté la soirée de la veille.

Elle nous fit des œufs au plat, tandis que j'essayais de décuver.

- Je peux t'avouer un truc Lorelei ?

- Dit moi.

- Tu te souviens ce que tu m'as dit il y a un an ?

- Je t'en ai dit plein des choses, donc précise.

- Sur le fait qu'on ne devrait peut-être pas aider Paradis pour évité des morts inutiles.

Je relevais la tête brusquement, malgré le mal que ça engendrait. C'était sur et certain je venais de décuver.

- Je crois que j'ai peut-être bien désobéi à tes ordres. Mais t'en fais pas ils ne savent rien sur toi je n'ai même pas évoqué le sujet.

C'était étrange. Je n'étais pas en colère ni énervé. Au contraire, j'avais l'impression d'être légère. Comme si on venait de me libérer d'un poids.

Tout au long de cette année je n'avais plus caché la partie conditionnée de moi. Mais je n'étais pas réellement moi même. Alors, quand Yelena me l'a annoncé, j'avais l'impression de le redevenir.

Je voulais oublier ces dix ans de ma vie, oublier Paradis, oublier tout ceux que j'aimais mais ce n'était pas possible. Ils faisaient partie de moi.

- La prochaine fois que tu les vois, c'est quand ?

- Le bateau part demain.

- Je viens.

- Quoi? Mais je pensais, enfin tu m'a dit que tu ne voulais plus avoir affaire avec eux. Et ton frère ?

- Mon frère est marié avec deux enfants Yelena, j'ai loupé dix ans de sa vie, c'est un étranger pour moi. Je me suis voilé la face trop longtemps. Je dois au moins leur dire toute la vérité.

- Très bien, alors je prévois une place pour toi.