LA GUERRE DES CLANS - CHAPITRE I

Chapitre 1 - Le clan Torgen

« Cole, Eva, dépêchez-vous de vous préparer, ça fait un bout de temps que votre père et moi, nous vous attendons pour aller au marché du dimanche », s'écria une jeune femme.

Les deux enfants s'empressèrent de descendre les marches en bois, en faisant des pas lourds et bruyants. Leur mère sortit leurs petits manteaux de fourrure, et les aida à les enfiler. Leur père entra en scène derrière eux.

« Bon, je vous rappelle les consignes les enfants : le marché est très fréquenté, il y a beaucoup de monde, alors vous restez proches de nous, vous ne vous agitez pas, et ne vous dispersez surtout pas ! Est-ce bien clair ?

- Oui papa, répondirent les deux bambins en chœur en acquiesçant. »

La famille Torgen sortit de chez-elle et se dirigea vers la place du Capitole, où se déroulait chaque premier dimanche du mois le plus grand marché du clan. La place était bondée de monde, pour avancer, il fallait slalomer entre les habitants. En passant devant les différents individus, la famille entendait des paroles leur étant destinées, les passants les saluant au passage : « Bonjour mon Seigneur », « Bonjour Monsieur Torgen ». Arsen Torgen était seigneur du clan, fils du roi Arthos Torgen premier du nom, et donc l'héritier légitime au trône, qui succéderait à son père après sa mort. Arsen était très apprécié du peuple, bienveillant envers son clan et ses habitants. Il faisait partie de la Garde royale, mais bénéficiait de quelques jours de repos pour profiter de sa famille, de sa femme Gabriella et de ses deux enfants Eva et Cole, âgés de huit et dix ans respectivement chacun. En se faisant autant reconnaître et saluer, Arsen se sentait gêné, gêné d'être plus reconnu que quelqu'un d'autre, avoir plus d'attention que n'importe qui ici, du fait de son statut social. Pour lui, chaque habitant du clan devrait avoir la même part de reconnaissance, car chacun est important à ses yeux. La famille s'arrêta devant un marchand de fruits et légumes. Il y avait beaucoup de monde à attendre devant eux.

« Bonjour mon seigneur, allez-y passez devant, que souhaitez-vous ?

- Bonjour Pietro... Ah non, nous allons faire la queue comme tout le monde, répondit Arsen, insistant dans ses paroles. Ces messieurs-dames étaient là bien avant nous ! »

La famille Torgen attendit donc son tour pour commander. Les enfants mourraient d'ennui. Ils se regardèrent et sourirent tous les deux, avec une idée en tête. Eva toucha l'épaule de son frère.

« Touché ! Maintenant, c'est toi la poule mouillée », s'écria-t-elle en ricanant.

La petite fille lâcha la main de sa mère se mit à courir, pourchassée par son grand frère.

« Non non ! Les enfants, qu'est-ce que je vous ai dit tout à l'heure ? Revenez ici !! »

Il était trop tard, les enfants avaient disparu dans la foule. Arsen souffla un grand coup, en regardant sa femme.

« Il ne m'écoutent jamais, c'est dingue, s'exclama-t-il.

- Laisse-les s'amuser un peu, tout le monde sait qu'ils n'en ont rien à faire du marché, ils sont jeunes, ils veulent jouer constamment.

- C'est pour leur bien que je dis ça... il y a beaucoup de monde, ils risquent de se perdre. Et de plus, je suis rarement disponible, on a très peu de moments comme ça en famille... la fête de la Libération est dans un peu plus de deux semaines, je serai d'astreinte, je ne pourrai pas vous voir... alors si ces moments, on ne les passe pas ensemble... c'est bien dommage.

- Ne t'inquiète pas, nous trouverons une activité commune cet après-midi... ils sont jeunes et ont besoin de s'amuser, laisse les ! Ils connaissent bien le chemin jusqu'à la maison, il n'y a aucune chance qu'ils se perdent. »