Chapitre 8 - Sur la piste du meurtre

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Le roi entra en dernier dans la salle du conseil. A la grande table étaient réunis tous les conseillers, Arsen et des mestres. Arsen n'avait pas dévoilé le souci à l'avance, ce qui mettait chaque membre dans une situation d'incompréhension. Arthos ferma les portes de la salle avant de s'asseoir aux côtés des membres du conseil.

« Mes chers confrères... je m'excuse de vous réquisitionner à une heure aussi tardive, mais nous nous trouvons en situation de code rouge. Arsen ici présent a fait une terrible découverte cette nuit. Un incident, d'une gravité extrême s'est produit cette nuit. Le roi Tallis, ainsi que tout son conseil restreint du clan Lonewood, ont été retrouvés morts dans leurs chambres... »

Les membres du conseil eurent tous un regard de choc, identique à celui qu'avaient Arthos et Arsen lors de leur découverte. Arsen quant à lui, ne disait rien, n'avait pas d'expression. Il réfléchissait déjà aux différentes raisons, les causes, les mobiles, qui aurait pu faire une telle chose. Des centaines de questions trottaient dans sa tête, mais il n'avait pour le moment aucune réponse à apporter. Arthos reprit la parole.

« A l'heure actuelle, nous n'avons aucune idée de qui aurait pu faire cela, dans l'enceinte même de notre château. Nous avons bouclé toute la Cité, personne ne peut entrer ni sortir, tant qu'on aura pas trouvé les assaillants. Cependant, le peuple n'est pas au courant, il n'y a que vous et moi ici présents. Et il ne faut en aucun cas que cette information se dissimule dans le clan, car vous n'imaginez pas les conséquences que cela pourrait engendrer si le peuple apprenait qu'un des cinq rois du Royaume avait été assassiné.

- Comment des personnes ont pu s'introduire dans le château, s'exclama un mestre ?

- Je n'en ai aucune idée. Et je ne sais pas si ces assaillants proviennent de notre clan, ou d'un clan extérieur. On ne sait absolument rien, il faut que nous enquêtions de notre côté.

- Mais qu'adviendra-t-il du clan Lonewood, s'écria un conseiller ? Ils sont censés rentrer chez eux demain à l'aube. Quand leur clan apprendra qu'ils ne sont pas revenus, et pire... qu'ils ont été tués dans notre clan, alors ça pourrait entraîner le pire... ça serait une déclaration de guerre envers notre clan... »

Les membres du conseil s'affolèrent en parlant entre eux, Arsen restait quant à lui toujours muet. Arthos resta muet également, le regard vide, avant de répondre.

« Oui... en effet. Dès que le clan Lonewood apprendra la nouvelle, et ils l'apprendront tôt ou tard, alors ils se retourneront contre nous, si on ne leur apporte pas de preuve que cela vient de personnes extérieures, ou si cela provient de notre clan... c'est pourquoi nous devons enquêter au plus vite, pour apporter une réponse le plus rapidement possible.

- Mais mon roi, reprit un autre conseiller, cela est impossible d'obtenir une réponse avant demain matin, et on ne peut pas rester dans le silence...

- Je... je ne sais pas... je suis aussi perdu que vous, c'est trop brutal. J'ai déjà envoyé une équipe de gardes enquêter sur les lieux, pour voir s'ils ne trouvent pas un indice, quelque chose qui pourrait nous orienter vers les coupables. C'est une course contre la montre dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Le pacte a été rompu... un roi a été tué, et nous sommes les principaux suspects... si on ne trouve pas à temps la réponse, alors une guerre va éclater contre notre clan... l'histoire va changer mes chers confrères... mais de quelle manière... l'avenir nous le dira. »

Un silence de mort se fit entendre dans la salle.

« En étant en code rouge, je vais lancer la préparation de notre armée, au cas où une guerre prématurée aurait lieu, reprit Arthos.

- Mon roi, entre le bouclage du clan, et la formation de l'armée, le peuple va forcément se douter de quelque chose et va paniquer, ils ne sont pas dupes, répondit un mestre.

- C'est pourquoi notre investigation doit être la plus rapide et efficace possible, pour ne pas semer la pagaille. Mais je suis contraint de former l'armée, c'est obligatoire pour la sécurité de notre clan. Fouillez la Cité, discrètement, allez voir les coins dealers, les coins qui craignent, interrogez les personnes les plus susceptibles d'avoir commis un tel acte. Il faut passer le clan au peigne fin. Je vous remercie, le temps nous est compté ! Bonne chance chers confrères. »

Chacun quitta la pièce un par un, sauf Arsen qui resta assis, toujours pensif.

« Qu'attends-tu mon fils, demanda Arthos ?

- Je réfléchis, lui répondit son fils.

- A quoi donc ?

- A comment tout cela est possible, et surtout comment cela a pu se produire. Quelles sont les motivations ?

- Les motivations, je pense les connaître. Ce que je pense, c'est que ce n'est pas quelqu'un de notre clan, ça n'aurait pas de sens de déclarer une guerre contre son propre clan. Cela vient forcément de l'extérieur. Mais la méthode, qui, comment... ça je l'ignore, et nous devons enquêter au plus vite, le temps est compté mon fils. Nous sommes responsables de l'avenir de notre clan, toi et moi. Alors au boulot ! »

Arsen se leva et quitta la pièce. Il se dirigea vers les quartiers des Lonewood. Il vit des croque-morts embarquer les corps recouverts de draps blancs, sortir un à un par la porte. Il vit les dix cadavres quitter leurs quartiers. Dix morts, en une nuit, sans que personne ne s'en rende compte. Un sentiment étrange lui vint à l'esprit. C'était une attaque très organisée. Il vit les gardes quitter les chambres, en disant que rien de suspect n'avait été trouvé, ils n'avaient pas quitté leur lit, aucun signe de débattement, aucun signe de bagarre, de lutte, ça paraissait vraiment étrange et insensé. Arsen en déduit dans sa tête qu'il n'y avait pas qu'une seule personne à commettre les meurtres, car cela aurait été impossible de tuer les dix personnes sans que quelqu'un finisse par entendre quelque chose. Il inspecta à son tour les différentes chambres, en commençant par celle du roi, en fermant la porte derrière lui pour s'isoler. Il fit des rondes dans la chambre en regardant autour de lui, au sol, au plafond, sur les étagères, sous le lit, pour tenter de déceler le moindre indice. Mais rien de cela n'était visible. La chambre paraissait parfaitement nettoyée, rangée... trop parfait même. Il tenta d'imaginer la scène de crime. Dans un premier temps, il supposa que l'assaillant était entré par la porte de la chambre, supposant donc que les gardes ne l'avaient pas vu entrer, ce qui était possible puisque le couloir dans le bâtiment n'était pas en ligne droite, et était composé de plusieurs entrées. Les gardes auraient pu avoir la maladresse de ne pas le voir rentrer, même si cela lui paraissait insensé, puisqu'il y avait deux gardes sur chaque entrée. Pour Arsen donc, il était impossible que l'assaillant ait pu rentrer par l'entrée. La piste la plus évidente donc était écartée. Il observa donc autour de lui, en se demandant par où le meurtrier aurait pu passer pour éviter les gardes.

Après quelques instants de réflexion il se tourna vers la fenêtre de la chambre. Il se leva et s'approcha de cette dernière, et l'ouvrit. Il regarda en détail la fenêtre et aperçut des petites traces et marques sur les bords, comme si la fenêtre avait été forcée pour être ouverte, mais aussi pour pouvoir être refermée derrière. Il regarda par la fenêtre l'extérieur, il apercevait le toit fait de tuiles et les fenêtres des autres chambres. Son regard fut attiré vers des tuiles qui étaient cassées, ou déplacées, comme si des personnes avaient marché dessus. Malgré la pénombre qui planait encore sur le château, il observait clairement ces défauts sur le toit. L'hypothèse d'une attaque coordonnée par l'extérieur était donc possible à ses yeux, car toutes les fenêtres donnaient vers un même endroit : une cour dans la périphérie du château. Ainsi, les assaillants auraient donc pu escalader les murs dans la cour, pour atterrir sur le toit du château et s'infiltrer par les fenêtres. Arsen semblait tenir quelque chose. Il voulait attendre le lendemain, car c'était très difficile d'y accéder dans un noir pareil, mais le temps était compté, alors il passa par la fenêtre et s'élança sur le toit pour poursuivre les traces de son enquête.


LA GUERRE DES CLANS - CHAPITRE IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant