Gabriella fut réveillée par des bruits extérieurs. Elle se leva, enfila un manteau de fourrure et sortit de la maison pour observer ce qui se passait. Le soleil ne s'était pas encore pointé, la pénombre perdurait encore, mais en ouvrant la porte, elle vit des habitants s'agiter à l'extérieur, certains inquiets, paniqués, d'autres curieux, comme elle. Elle se demandait ce qui se passait, et interrogea un citoyen qui passa devant elle.
« Que se passe-t-il ici, demanda-t-elle ? Qu'est ce que c'est toute cette agitation à une heure aussi tardive ?
- Ils ferment les portes de la Cité, et nous interdisent d'entrer ni de sortir du clan, répondit le citoyen. Il y a des gardes qui circulent dans l'enceinte du clan actuellement, pour nous demander de rentrer chez nous et de ne pas en sortir. »
Un regard d'incompréhension traversa le visage de Gabriella. Il était impossible de comprendre ce qui se passait en ce moment.
« Je vais essayer de parler à mon mari, il est devenu main du roi, il est actuellement dans le château et doit en savoir plus. Je vais lui rendre visite.
- Madame, je vous conseille de rester chez vous, les gardes rôdent dans les rues, vous n'atteindrez pas le château.
- Je sais me fondre dans le décor, ne vous inquiétez pas, il y a bien une raison à tout cela, d'habitude, nous sommes toujours tenus au courant, et là, on nous prive de nos libertés brutalement, alors nous sommes en droit de savoir pourquoi. »
La femme et le passant entendirent au loin des gardes arriver, le passant s'en alla aussitôt et Gabriella referma la porte derrière elle. Elle observa par sa fenêtre les gardes renvoyer les citoyens chez eux, dans la majorité du temps, sans employer la violence, sauf si les habitants contestaient. Une fois les gardes passés, elle rouvrit discrètement la porte sans faire de bruit pour ne pas réveiller les enfants, puis la ferma derrière elle. Elle se faufila dans les ruelles parallèles en surveillant ses arrières pour ne pas se faire repérer. Elle connaissait le chemin jusqu'au château par cœur, puisqu'elle y avait déjà mis les pieds plusieurs fois, lors de repas de famille avec le roi et son mari, ou lors d'événements ouverts au public. Elle enchaîna les rues une par une, et gravit petit à petit la pente jusqu'au château qui était situé en hauteur dans la Cité. Soudainement, un groupe de soldat débarqua dans la même rue qu'elle. Paniquée, elle se cacha derrière des tonneaux qui traînaient le long de la route. Gabriella observa discrètement entre deux tonneaux, et vit un conseiller rejoindre le groupe de soldat. Elle écouta la conversation.
« Vous avez trouvé quelque chose ? Un indice quelconque, demanda le conseiller ?
- Non messire... on continue de chercher, d'interroger les citoyens.
- Aucun suspect donc... continuez votre travail, on va bien finir par trouver ! »
Le conseiller partit dans une direction, les gardes dans une autre. Gabriella eut plein de questions en tête... que cherchaient-ils ? Pourquoi faire des rondes et interroger des citoyens ? Et surtout, entendre le conseiller parler de suspects, elle se doutait qu'un incident s'était produit, mais était dans l'incapacité de définir son contexte. Elle se releva, puis continua son chemin. En se faufilant de rue en rue, elle parvint à arriver devant le château. De nombreux gardes étaient postés devant, beaucoup plus que d'habitude, et cela l'interrogeait beaucoup. Elle sortit les mains en évidence, les gardes déployèrent automatiquement leurs épées dans sa direction.
« Ne bougez plus madame ! s'exclama un garde.
- Je suis Gabriella Torgen, femme d'Arsen, la main du roi, qui se trouve dans ce château. Je dois lui parler, c'est une situation urgente !
- Madame, nous n'acceptons personne dans l'enceinte du château, les citoyens sont priés de rentrer chez eux et de ne pas en sortir pendant la nuit. Alors je vais vous demander de faire demi-tour et un soldat vous raccompagnera. »
Gabriella fut choquée de la tournure de la situation. Elle avait toujours pu accéder au château sur demande, pour voir son mari, mais là, elle se doutait que quelque chose s'était produit, pour qu'il y ait une sécurité aussi renforcée.
« Et sur quel ordre faites vous cela ?
- Par ordre du roi Arthos madame. Aucun citoyen ne peut y pénétrer, et pas d'exception.
- La situation est tendue dans la Cité, l'incompréhension est totale, tout le monde est inquiet. Alors je dois parler à mon mari pour en savoir plus, s'il vous plaît ! Il serait furieux d'apprendre que vous ne m'acceptez pas ici...
- Cela ne dépend pas de nous, ni de votre mari, c'est un ordre direct du roi, par sécurité. Alors je ne le répéterai pas, rentrez chez vous, et ne sortez pas avant demain !
- Bon sang mais quelqu'un va nous dire ce qui se passe ici ? Est-ce que mon mari va bien, est-il est en danger ? »
Le soldat ne répondit plus. Un autre soldat arriva prêt de Gabriella, et lui attrapa le bras. Elle le fit lâcher, pleine de fureur. Puis, après quelques instants les yeux fixés sur le château, elle fit demi-tour et le soldat la suivit, jusqu'à son domicile.
~ • ~
Pendant ce temps, Arsen était accroupi sur les tuiles du toit, observant les moindres recoins, les moindres détails et indices possibles, mais ne trouvait rien. En parallèle, il entendait l'agitation dans les rues de la Cité, et comprit que le temps pressait avant que tout dégénère. Il prit donc la décision de descendre dans la cour située entre les chambres des Lonewood. Il se mit au bord du toit, et se laissa tomber en s'agrippant derrière lui au bord. Puis, il lâcha prise et tomba de trois mètres de haut. Il atterrit correctement au sol, sans se faire mal. La cour dans laquelle il se trouvait n'était pas très souvent fréquentée. Elle donnait accès à des quartiers résidentiels, mais peu souvent utilisés. Il avait atterri très proche d'une fontaine se trouvait au centre de la place. Arsen regarda autour de lui, la place était peu éclairée, il n'y avait personne. Il se saisit d'une lanterne posée près d'un mur et inspecta l'intégralité de la place. Rien n'était visible, aucune trace de pas, ou du moins, aucune trace suspecte.
Arsen était alors perdu, aucun indice n'était visible, les assaillants semblaient vraiment entraînés, et semblaient avoir planifié cette attaque depuis bien longtemps, ils avaient bien connaissance des lieux. C'est alors qu'en se tournant vers la fontaine, le coin de son œil aperçut un léger objet dans le réservoir de la fontaine. Il s'approcha, et attrapa le petit objet, et le sortit de l'eau. Il s'assit à côté, et rapprocha la lanterne de l'objet. C'était un morceau de tissu, vert avec des motifs particuliers, qui était déchiré. Le visage d'Arsen se figea alors brusquement. Le morceau de tissu représentait un emblème... celui d'un autre clan, le clan Wolfrage.
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LA GUERRE DES CLANS - CHAPITRE I
Historical Fiction!!! HISTOIRE ORIGINALE (pas les chats) !!!! En 1310, soixante ans après qu'une guerre dévastatrice ait ravagé un Royaume divisé en cinq clans, une paix durable et prospère règne enfin. Le clan Torgen, libéré par le clan Lonewood lors de cette année...