Chapitre 37

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⚠️Attention aux TW dans ce chapitre : sang, maltraitance physique et mentale...⚠️


J'ai un mouvement de recul, les yeux fixés sur ce petit rectangle de bois. Mes mains tremblent violemment.

Je lève les yeux vers Nathaël. Il observe ma réaction en silence. Il ne sourit plus. Son regard est sombre, et ne compte plus aucune trace de moquerie. Pourquoi me torture-t-il ainsi ?

Je saute brusquement sur mes pieds et lui tourne le dos. Je ne peux pas lui faire face. Il sait. Il sait. Mais comment ? Je secoue la tête. Il ne peut pas savoir. Mon secret est bien gardé. Tellement bien gardé que personne n'est au courant.

- Ophélia. Ta mère ne t'a jamais dit que c'était malpoli de tourner le dos aux gens ?

J'inspire violemment.

- Ma mère ne s'est pas particulièrement préoccupée de mon éducation, Nathaël.

Mon ton est acide.

- Je sais.

Lentement, je pivote sur mes talons. Il a une main posée sur son menton et me contemple.

- Et comment est-ce que tu peux le savoir ? je rétorque.

Il soupire.

- Je sais beaucoup de choses sur toi, Ophélia.

Il me montre le morceau de bois sur la table. Ma respiration se fait sifflante. J'ai mal partout. C'est horrible... Pourquoi ?

- Où l'as-tu trouvé ? demandé-je d'une voix blanche.

- Chez toi. Ou devrais-je dire, dans la maison où tu as grandi. La maison de ton enfance. Même si...elle n'a pas été particulièrement heureuse, n'est-ce pas ?

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

J'agrippe le dossier de ma chaise si fort que mes jointures en blanchissent.

- Je connais tout de ton passé. J'ai engagé un enquêteur pour ça. Ta mère tenait un journal. Le savais-tu ?

Je ne réponds pas. Il rit.

- C'est drôle, Ophélia. J'en sais plus que toi sur ta propre vie, sur ta propre mère.

- Dans ce cas, tu sais combien elle me détestait.

- Oh oui. Mais ce n'est pas de ça dont je voudrais te parler. Mais de ça. (Il pointe du doigt le morceau de bois et je me crispe.) Je connais l'histoire. Je connais ton secret.

Son regard sombre me scrute. Je tente de rire, mais je ne produis qu'un son proche de l'étranglement.

- De quel secret parles-tu ?

Il garde le silence, puis se penche sur le morceau de bois et le retourne.

Théo.

Je veux pleurer. Je veux disparaître sous terre. Je veux...

Je tombe au sol. Un bras me rattrape de justesse par la taille et m'assoit sur ma chaise. Je secoue la tête, la vue brouillée de larmes.

- Non. Nooon !! NON !

Je me plie en deux. La douleur est autant physique que mentale. Je souffre. Alors que la douleur a déserté mon corps depuis si longtemps... Elle subsiste encore. Elle résiste. Elle reste, encore et encore. Elle ne partira jamais. La douleur me connait depuis que je suis enfant. Elle ne me quittera pas. Elle me poursuit.

- Ophélia. Je veux que tu me racontes cette histoire.

Je secoue la tête avec violence. Non. Je refuse de lui en parler.

Only One Life (T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant