Chapitre 8 : Dîner en tête à tête

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-Je ne vais pas vous retenir longtemps. Vous avez tous bien travaillé aujourd'hui, même s'il y a des efforts à faire. En vous donnant une limite de temps dans l'exercice, je vous ai préparé pour l'étape numéro 2 que vous verrez avec le Capitaine Mitchell demain. On en a fini pour aujourd'hui. Profitez de la fin de la journée pour vous reposer. Et promis, je ne dirais à personne que vous vous êtes faits battre par une vieille ! Bonne soirée à vous !

Les jeunes rigolèrent avant de quitter le hangar. Je regroupais mes affaires puis retournais dans le vestiaire me changer. Puis une fois à nouveau dans mon uniforme militaire, je me dirigeais vers mon bureau où je m'y enfermais quatre heures. Mon cerveau fumait et j'avais une barre au niveau du front mais c'était les aléas du métier. Surtout depuis qu'Ice était moins au bureau et que je devais faire son travail à sa place.

Alors que je terminais un énième dossier, je vis qu'il faisait noir à l'extérieur. Je regardais l'heure et vis qu'il était 18h56. Je fermais ce dernier et me levais. J'empoignais mon sac et sortis direction ma voiture. Après quinze minutes de conduite, j'arrivais à destination. J'entrais prudemment dans le bar et cherchais Pete du regard. Il se trouvait à la même table qu'hier soir. Quand il me vit, il se leva pour m'accueillir.

-Pete !

-Morgan, débuta-t-il avant de reprendre la parole. Je t'ai commandé un mojito. J'espère que j'ai bien fait.

-Parfait. Merci Mav.

-Comment s'est passé le vol d'essai aujourd'hui ?

-Aucun d'eux n'a réussi à m'avoir. En revanche, j'ai commencé à leur parler du plus compliqué dans cette mission, le temps. A toi de terminer demain. Tu penses que la mission est réalisable ? Demandais-je après avoir bu une gorgée de ma boisson.

-Elle sera compliquée, sans aucun doute. Mais pas impossible. Tu devrais le savoir. Tu as fait une mission semblable en 2003.

-Oui. C'est passé ric-rac. D'ailleurs, ça m'a surprise que tu ne viennes pas me voir à l'hôpital. Même si nous nous étions quittés en mauvais terme, je pensais vraiment que t...

-Je suis venu, me coupa-t-il en reposant sa bière.

-Pardon ?

-Je suis venu. Puis j'ai rencontré Mickael en chemin, qui m'a mis son poing en plein dans le nez en me menaçant que si je venais te voir, il s'occuperait de moi. Que tu ne voulais pas me voir. Que tu étais mieux seule.

-Il.. il ne m'en a jamais parlé.

-Je me doute pourquoi, marmonna-t-il. En tout cas, je peux te garantir que dès que j'ai entendu que tu avais eu un accident, j'ai couru à l'hôpital. Je voulais tellement te parler, savoir comment tu allais, arranger les choses. Mais après ce que Joker m'a dit à l'hôpital, je me suis rendu compte que j'avais tout foiré. Alors, j'ai décidé de te laisser de la place.

-Aux enfants aussi ? Est-ce que tu sais ô combien ça les a affectés ? Lui demandais-je les larmes aux yeux. De ne plus avoir de contact avec toi ? Je t'en voulais évidemment mais pas au point de les empêcher de te voir. Ça les a détruit. Et moi aussi. Ils en avaient marre de devoir tout le temps faire le premier pas pour avoir ton attention. Et un jour, ils m'ont qu'ils ne voulaient plus te parler.

-Je pensais que c'était mieux pour eux. Mais il faut croire que j'avais tout faux. Mais même si je n'étais pas là pour les voir grandir, je suis extrêmement fier de ce qu'ils sont devenus. Un peu dégoutté qu'aucun d'eux ne soit pilote mais au moins, ils ont un rapport avec la Navy, déclara-t-il avec un sourire au coin.

Un léger sourire était apparu aussi sur mon visage. Au contraire de lui, ça me rassurait qu'ils ne soient pas pilotes. J'en avais déjà un sur quatre, c'était amplement suffisant. Je voyais que Maverick était sincère. Que les dix-neuf dernières années avaient dû être compliquées pour lui et qu'il regrettait vraiment les choix qu'il avait faits.

-Je sais que tes propos sont sincères. Mais ce que tu m'as fait m'a brisé, littéralement. Il m'a fallu pas mal d'années pour panser mes blessures. Et je pensais réellement que te voir n'allait plus m'affecter. Que j'avais tourné la page. Quand je t'ai revu au bar la veille de nos retrouvailles, je me suis rendue compte que... que tu comptais beaucoup pour moi encore. C'est peut-être pour ça que je n'ai jamais vraiment réussi à t'envoyer les papiers du divorce.

-Donne-moi une deuxième chance. Je te montrerai que j'ai changé. Je serai un meilleur père pour les enfants.

-Tu es libre vendredi soir ?

-Oui, pourquoi ? Demanda-t-il perdu.

-On a un rituel dans la famille. On se regroupe tous les vendredis soir pour dîner. Du moins, on essaye de le faire quand Jack et Nicolas ne sont pas à l'étranger. Ça te tente ?

-J'en serai honoré. Je dois apporter quelque chose ?

-Tu sais cuisiner maintenant ?

-Du surgelé. C'est déjà ça.

Je rigolais devant son aveu. Ça non plus, ça n'avait pas changé en 19 ans.

-Apporte seulement ta personne. Je m'occuperai du repas, annonçais-je en terminant mon verre. Et je vais préparer les enfants. Ça va être compliqué de retourner dans leurs bonnes grâces mais je sais qu'au fond d'eux, ils tiennent toujours à toi. Tu es leur père, ça ne changera jamais. Alors, je compte sur toi vendredi. Bon, il se fait tard. Je vais y aller.

-Laisse-moi te raccompagner jusqu'à ta voiture.

Je le remerciais et on sortit du bar ensemble. Il m'ouvrit la portière et j'allumais le moteur. Du moins, j'essayais car elle ne voulait pas démarrer.

-C'est une blague ! M'exclamais-je après la troisième tentative.

-Besoin d'un taxi pour le retour ? Demanda-t-il en désignant sa moto.

-Je ne veux pas te déranger.

-Crois-moi, c'est même le contraire. Allez, viens !

Je soufflais un bon coup avant de suivre Pete. Il monta sur sa moto et m'aida à m'installer à l'arrière. Je n'étais pas remontée sur sa bécane depuis pas mal de temps. Instinctivement, je passais mes bras autour de son abdomen. Il démarra puis se mit à conduire en direction de ma demeure.

-Merci pour ce soir Pete.

-Merci à toi.

-Bonne soirée, dis-je en lui tournant le dos et en commençant à marcher jusqu'à chez moi. Et ne me lance pas ce regard !

-Quel regard ?

-Celui-là ! M'exclamais-je avant de fermer la porte.

Bonjour à tous. J'espère que vous allez bien. Comme chaque jeudi, petit chapitre en ligne. J'espère que cette fiction vous plaît toujours autant. Je vous dis à la semaine prochaine. Bonne soirée à tous. Veris NOPE

HARPY : TOP GUN 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant