Chapitre 7

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Je frissonne de froid, la couverture sous laquelle je me trouve ne m'apporte pas assez de chaleur et de sécurité à mon goûts. La lune est haute dans le ciel mais je n'arrive pas à trouver le sommeil, mon corps en a pourtant besoin je le sais bien.

Je m'assois dans mon lit, froissant le bandage qui entoure ma hanche. Je glisse mes pieds dans les chaussons blancs au pied de mon lit et me redresse lentement pour ne pas être rattrapé par les vertiges.

Je sors de la pièce où se reposent une dizaine d'autres pourfendeur, faisant attention de ne pas les réveiller et ainsi m'attirer leur colère. Pas un bruit vient perturber la quiétude du couloir dans lequel je me trouve désormais, cela m'aurais presque fait peur en d'autres circonstances.

Mes jambes me trainent par automatisme jusqu'à une chambre bien plus petite et isolée de toutes les autres. Je me glisse à l'intérieur, faisant en sorte de ne pas faire grincer la porte en l'ouvrant.

La fenêtre est ouverte, et je sens tout de suite un léger vent caresser mes cheveux attachés en haute queue de cheval. Le quart de lune éclair vaguement la chambre, mais je sais distinguer le lit où est posé un corps endormi.

Je m'assois sur une chaise à côté du dormeur. Il a l'air paisible quand il dort malgré ses sourcils froncés. Les fleurs vertes qui couvrent son visage semblent légèrement scintiller dans le noir, à la même manière de ses yeux quand ils sont habituellement ouverts.

Je glisse ma main sur sa joue pour écarter une mèche de cheveux qui commençait à se frayer un chemin jusqu'à sa bouche. Cette dernière est légèrement entrouverte, laissant découvrir deux canines aiguisées.

Cela fait trois jours que notre combat s'est déroulé, et Eiji n'a pas rouvert les yeux entre temps. Shinobu, pilier de l'insecte mais également médecin de la majorité des pourfendeurs, m'a expliqué que le développement de ses pouvoirs démoniaques l'a épuisé de toute son énergie.

De plus, quand les furtifs sont arrivés pour nous déplacer au domaine des papillons, Eiji venait tout juste de régénérer le trou dans son ventre, son bras était toujours manquant par ma faute.

- Eiji soit fort s'il te plaît. Tu m'as sauvé la vie et je m'en voudrai énormément si tu venais à...à ne pas te réveiller par ma faute ; je murmure.

Mes doigts tracent les contours de ses marques démoniaques, descendant parfois sur son cou. Sa peau est extrêmement douce, tout comme ses cheveux qui dégagent toujours une légère odeur de noisettes.

Je sursaute en voyant le démon bouger et recule rapidement, pensant l'avoir embêté. Après une ou deux minutes de silence, je vois ses paupières papillonner petit à petit, révélant ses iris couleur pomme.

- To..kito...? : dit-il d'une voix faible.

- Oui je suis là.

J'attrape sa main, comme pour lui confirmer ma présence à ses côtés. Sans comprendre pourquoi, je sens mes joues chauffer mais je n'y fait pas gaffe, toute mon attention est tourné vers Eiji qui est prit d'une quinte de toux.

Il s'assoie dans son lit, je lui caresse le dos en attendant que sa toux se dissipe. Ma main tremble légèrement, la pression de ses derniers jours , à penser qu'il n'allait pas se réveiller redescent enfin.

- Tokito..tu pleures ? Qu'est ce qui ce passe ? S'inquiète Eiji.

- Rien ne t'inquiète pas. Je..je suis juste content de voir que tu vas mieux.

Il semble très surpris, et je le suis presque autant que lui fasse à ma réaction. Je me permets quelques libertés et monte sur le lit afin de passer mes bras autour de son torse pour le serrer contre moi.

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Durant quelques secondes, je ne sais comment réagir face à ce soudain contact physique. Le temps que l'information monte à mon cerveau encore endormi, je finis par enfermer son petit corps dans mes bras bandés.

Sentir son souffle contre la peau de mon cou me fait légèrement frissonner mais je ne tiens pas compte, profiter de cette enlaçade qui réchauffe mon cœur et mon esprit.

Le pilier finit par s'écarter mais reste assit sur le lit. Nous commençons à discuter du combat et de la soudaine manifestation de mon pouvoir sanguinaire. Tokito m'annonce qu'outre une cicatrice, sa cuisse se porte à merveille alors qu'elle était dans un état pitoyable.

Je suis heureux de l'apprendre mais encore plus de savoir que je pourrai enfin être utile durant les combats à venir. Effectivement, un pouvoir de soin est très précieux et permettra de sauver de nombreux pourfendeurs durant la grande bataille qui approche.

Nous finissons par admirer la lune en silence, un silence calme et chaleureux, pas le moins du monde gênant. Quelques criquets se permettent de nous partager leur musique, la coordonnant avec les rares hululement d'une chouette.

Au bout d'un moment, Tokito se met à bailler de plus en plus régulièrement. Ses paupières ont du mal à restés ouvertes et cela lui arrive de tanger sur le côté. Je glisse une mèche de cheveux derrière son oreille pour capter son attention.

- Tu devrais dormir, tu n'es pas complètement remis de tes autres blessures : lui dis je.

- Je n'arrive pas à dormir avec autant de personnes blessés autour de moi ; il m'avoue.

- Tu n'as qu'à dormir ici.

Il me regarde avec des yeux ronds comme si j'avais dis le scandale du millénaire. En y réfléchissant, on pouvait associer à ma phrase un grand nombre de second sens, ce qui n'était évidemment pas mon but.

- Heum enfin non ça serait déplacé désolé je ne voulais pas insinuer ça ! Je panique.

Son visage s'adoucit, et un son tout simplement magnifique sort de sa bouche. Pour la première fois, j'entends le pilier de la brume rigoler. Mes joues rougissent directement et je tourne la tête sur le côté afin d'éviter tout contact visuel.

- Ce n'est pas une mauvaise idée ; me dit-il finalement.

Il s'allonge dans le lit tout en tirant mon bras ce qui me fait tomber à ses côtés dans un petit cri de surprise. Je me tourne face à lui et rougis d'autant plus quand nos regards se croisent et que son sourire apparait sur ses lèvres.

Le bleuté s'approche de moi et passe ses bras autour de moi, avant de poser sa tête entre mon torse et l'oreiller. Je le vois fermer les yeux et bailler une nouvelle fois.

- Bonne nuit, "demon"...

________Chapitre 7________

Merci d'avoir pris le temps de lire ce chapitre, j'espère sincèrement qu'il vous a plu.

Une inquiétude qui permet à notre pilier d'assumer son attachement pour son compagnon démoniaque. Une nouvelle tournure qui les attends avec cette révélation de pouvoir additionnée à l'approche de la bataille finale.

-Blue

"Weren't you mine ?" Muichiro x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant