On sonna à la porte à 10 heures. C'est Avarice qui ouvrit, évidemment, pour faire entrer une femme que Vanité n'avait encore jamais vu. Elle recula dans la cuisine, méfiante et l'observa de loin. Elle avait un visage doux et tirait derrière elle une grande mallette noire et argentée. Elle la regarda aller dans la salle à manger et elle s'approcha de l'autre porte qui y menait depuis la cuisine. Avarice l'appela :
- Vanité ?
- Je suis là, répondit-elle prudemment en tirant la porte de la cuisine pour l'ouvrir un peu plus.
- Approches. Tu ne crains rien.
Vanité vint prendre sa main tendue et se présenta à la nouvelle venue.
- Bonjour, fit-elle timidement.
- Bonjour mademoiselle, répondit gentiment l'inconnue. Je m'appelle Estelle. Je suis la coiffeuse qui s'occupe de votre famille depuis... eh bien depuis toujours, je crois.
Elle se tourna vers Avarice :
- J'ai coiffé toutes vos femmes, n'est-ce pas ? Pour tous les mariage et à chaque fois qu'elles sont sorties ?
- En effet. Et vous effectuez toujours un travail merveilleux.
- Attendons que j'aie fini avant de nous prononcer.
- Je ne me fais aucun soucis, sourit Avarice.
- Vous êtes coiffeuse ? demanda Vanité.
- Coiffeuse et esthéticienne, confirma Estelle. Je n'ai pas retenu votre prénom.
Vanité hésita, elle ne savait pas si elle devait donner le prénom que ses parents lui avaient attribuée ou celui auquel elle répondait à présent. Elle jeta un regard gêné à Avarice qui la soulagea en répondant à sa place.
- Vanité est encore un peu timide. Vous êtes la première étrangère à qui elle parle depuis qu'elle est entrée dans notre famille.
- Comme je la comprends. Vous n'êtes pas obligée de me parler si vous n'en avez pas envie. Même si j'aime bien discuter pendant que je fais mon travail. Est-ce que nous pouvons commencer ?
Vanité la trouvait gentille et elle approuva en s'asseyant sur une chaise de la salle à manger. Elle la regarda déplier sa mallette et en sortir un bac et un tuyau d'eau elle demanda à Avarice de le brancher sur le robinet de la cuisine. Elle se laissa guider et Estelle lui lava les cheveux. Si Vanité l'avait fait la veille, à sa sortie de la cave, se faire laver les cheveux par quelqu'un était une sensation qu'elle trouvait plus qu'agréable. Si elle n'avait pas craint que le bac qui soutenait sa tête ne tombe, elle se serait endormie. Elle se redressa en la sentant passer une serviette sous sa nuque.
- Je vous fait un café Estelle ? demanda Avarice.
- Oh, je veux bien. C'est très gentil.
Vanité entendit quelque chose rouler derrière et elle supposa que c'était le bac d'eau savonneuse.
- Vos cheveux sont abimés, je vais devoir les couper.
- Beaucoup ? s'inquiéta Vanité.
- Cinq ou six centimètres. Vous fumez ?
- Heu... moins maintenant... C'est beaucoup, non, cinq centimètres ?
Elle se tourna vers Avarice qui revenait avec du café.
- Si elle juge que c'est ce qu'il faut pour que tes cheveux poussent en bonne santé, je lui fais confiance.
Vanité approuva puisque sa femme était d'accord.
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Vous ne pouvez pas forcer une personne à vous aimer
Mistério / SuspenseNon, c'est vrai. Vous ne pouvez pas forcer une personne à vous aimer. Cependant vous pouvez l'enfermer dans votre cave et attendre qu'elle développe le syndrome de Stockholm. Ce sera long, bruyant et fastidieux, mais c'est possible. Ceci n'est pas...