La lettre

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- Donnez moi cette lettre.

Gourmandise secoua encore la tête pour dire non et Avarice releva son visage d'une main ferme.

- Où est cette lettre ?

- Dans mon sac, pleura-t-elle réellement terrifiée à l'idée d'avoir été renvoyée.

Avarice ouvrit le sac à main de sa femme et trouva effectivement une enveloppe scellée. Elle l'ouvrit brutalement pendant que Gourmandise s'accrochait à son bras pour tenter de s'expliquer.

- J'ai rien fait ! Je sais pas pourquoi elle veut me renvoyer... je sais pas... j'te jure, j'ai rien fait de mal...

Comme Vanité semblait aussi effrayée que désemparée, Paresse décrocha Gourmandise de sa compagne pour la prendre contre elle et la calmer. Gourmandise continuait de répéter qu'elle n'avait rien fait, que ce n'était pas sa faute, qu'elle n'y était pour rien.

Avarice resta stoïque pendant sa lecture. Lorsqu'elle eut terminé sa lettre, elle s'assit en face de sa troisième épouse.

- Assieds-toi Vanité, ordonna-t-elle avec douceur.

Vanité obéit, soucieuse. Avarice attendit que Gourmandise se calme, mais elle n'y parvenait pas. Elle l'appela par son prénom de naissance stoppant immédiatement ses pleurs tant elle la choqua. Dans le couloir, on entendit Envie dire « oula » et c'est Luxure avec qui elle était rentrée qui ouvrit la porte menant au salon. La première épouse était tendue comme un arc, on pouvait le voir à son expression, prête à faire face au courroux de leur femme. D'un seul coup d'œil, elle vit Gourmandise en larmes, Paresse qui la réconfortait tant bien que mal et Vanité qui semblait soucieuse.

- Asseyez-vous, ordonna doucement Avarice.

Vanité fit un signe de tête à Luxure pour lui dire qu'elle n'avait pas eu d'accès de violence. Ses femmes assises dans les canapés, Avarice soupira :

- Tu n'as pas été renvoyée, Gourmandise.

- Pourquoi... pourquoi elle m'a donné une lettre, hoqueta-t-elle.

- Cette lettre m'est destinée et elle ne te concerne absolument pas.

- Alors pourquoi elle me l'a donnée ? elle essuyait ses joues.

- Pour éviter d'avoir à la poster où de devoir venir jusqu'à la maison.

- Tu peux nous dire de quoi parle cette lettre ? demanda Luxure.

- Non, je ne peux pas vous en parler et vous ne devez pas me poser de questions.

- Est-ce que nous allons avoir des ennuis ? demanda Vanité.

- Non ma chérie. Tout va bien.

Elles se levèrent toutes sauf Luxure qui interrogea son épouse :

- Tu ne vas pas m'en parler, n'est-ce pas ?

- Non. Je ne t'en parlerai pas.

- C'est grave ?

- Chérie. S'il te plait.

- D'accord. Pardonne moi. Si je peux faire quoi que ce soit, tu me le dira ?

- Bien sûr.

Luxure approuva. Avarice, bien que préoccupée par cette lettre passa la soirée avec sa première épouse. Après qu'elles aient fait l'amour, elles se couchaient toujours l'une contre l'autre pour discuter avant de s'endormir. Luxure ne dit rien, elle laissa sa femme faire le premier pas.

Vous ne pouvez pas forcer une personne à vous aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant