Dix ans après l'attaque du laboratoire
« Chère Vassilia,
Tout se déroule selon ce que tu aurais souhaité. Ta fille grandit de jour en jour et dans un mois elle aura 13 ans. Elle est déjà très mature pour son âge autant mentalement que physiquement. Hanji m'a dit qu'elle deviendra bientôt une femme. Elle est parfaite à mes yeux.
Pendant un an, elle suivra une fameuse formation accélérée du camp d'entraînement. Tu peux être fière d'elle. Hier elle m'a affirmée qu'elle voulait définitivement rejoindre l'armée. Pas pour être sous les ordres du gouvernement mais pour découvrir le monde. Tu peux être fière d'elle.
Avec toute mon affection,
Livai Ackerman. »Le caporal pose le point final sur sa lettre puis s'accroupit devant la cheminée de son bureau. Comme à chaque fois qu'il écrivait une lettre à sa défunte cousine, il suivit le même rituel avec l'intime croyance folle que ses mots lui parviendraient. Livai allume un feu et y dépose soigneusement sa lettre dans le foyer.
Il reste là pendant de longues minutes à regarder les flammes dévorer le papier jauni. Puis les dernières étincelles s'éteignirent et il ramassa les cendres en prenant soin de toutes les lettres dans une bourse en cuir.
IL galopa une petite heure jusqu'au mur le plus proche et monta en haut. En le voyant, les sentinelles le laissèrent seul pour lui conférer un semblant d'intimité. Alors il sortit la petite bourse de sa veste et jette les cendres dans le vent. C'était un croyance enfantine de croire que la brise apporterait le message jusqu'au paradis si tel existait. Mais il voulait y croire, comme si un lien pouvait rattacher à la défunte. C'était un rituel, le geste désespéré d'un homme en détresse.
PDV ???, 22 heures, 11 mois plus tard
Les flammes de notre feu crépitent et une odeur chaleureuse de bois brûlé emplit la pièce. Enveloppée dans une couverture, je suis roulée en boule sur une chaise de la pièce commune du camp d'entraînement militaire du mur Rose.
Ce camp est spéciale. D'une durée de seulement un an par rapport à la formation classique de trois années, celle-ci est accessible seulement pour les plus de 15 ans. Pour y entrer, des compétences physiques exigées. Ce camp est un raccourci vers les corps d'armée, un comprimé des trois années habituelles. Ce n'est que le dernier mois que nous sommes mélangés avec les dernières années du camp classique. Ainsi nos aptitudes sont évaluées de la même manière, nous intégrons leur classement et passons la cérémonie d'inauguration avec tous les autres.
Mais je suis sûrement l'exception de l'exception. Je suis arrivée dans ce camp âgé seulement de 12 ans. Quand je raconte mon histoire de cette manière, on m'imagine avec des pouvoirs magiques ou des talents innés, une force surhumaine. Effectivement sur le plan génétique, je suis servie, mais je reste une adolescente tout à fait banale.
Je ne dois mon intégration au camp d'entraînement expresse qu'à Erwin et Livai qui ont fait joué leurs relations et leur statut en ma faveur et à l'éducation qu'ils m'ont soigneusement prodiguée.
- Kossi ?
Je relève ma tête à l'entente de mon prénom, choisi par Livai. Éveline, ma camarade, me sourire tendrement. De la même manière que mes coéquipiers de formation, elle m'a toujours traité de façon maternelle, dû à notre différence d'âge.
- Qu'est-ce qu'y a ? Je bredouille, encore perdue dans mes pensées.
- On se disait que pour notre dernier soir, on pouvait se raconter des souvenirs. C'est à ton tour !Autours de moi, les jeunes adultes me couvent d'un œil attentif. Nous sommes tous en cercle, tantôt par terre, tantôt sur des chaises en bois. C'est une habitude que nous avons pris au fur et à mesure : nous réunir au « foyer ». La pièce en bois foncé nous offre tout son réconfort après une journée d'entraînements intensifs.
Je souris et prends la parole.
- Mon plus beau souvenir est et restera la nuit ou nous avions fait une partie clandestine de football.
Mes camardes rigolent. Cette nuit là, nous avions attendu que nos sergents-instructeurs picolent et s'endorment comme des souches pour se faufiler dehors et passer un beau moment.
- Il faisait nuit mais la lune nous éclairait. Se rappelle Phil. Mais ça n'a pas empêché Peter de se manger un arbre en pleine tronche !Le principale concerné se renfrogne et toute la brigade se tortille de rire. Les boutades et les anecdotes se succèdent dans une joie enfantine. Je laisse quelques larmes de rire s'échapper aux coins de mes yeux. Demain, nous plierons nos bagages qui seront envoyé dans le camp d'entraînement classique pour notre dernier mois. C'est donc notre dernier soir ensemble.
Une triste nostalgie me broie le ventre. Rien ne pourra remplacer ces onze mois avec ma brigade. Éveline ne me réveillera plus le matin. Fany ne rappellera plus à Peter de faire son lit. Phil ne me portera plus pour nettoyer le haut de l'immense armoire commune de notre dortoir.
Nous avions débuté au nombre de cinquante. Dix étaient partis le premier jour. Notre sergent avait dit « Au sol. Faites des pompes, je vous donne le rythme ! Les dix premiers qui s'arrêtent sont renvoyés ! ». Et il avait tenu parole.
À présent, nous n'étions plus que onze : Moi, Fany, Phil, Peter, Éveline, Daris, Hugo, Anko, les jumeaux et Denis.
Une règle silencieuse nous unissait : ne pas parler de ceux qui étaient partis. C'est comme si ils n'avaient jamais existé. Depuis leur départ, pas une fois leur prénoms n'avait été prononcé. Leurs affaires étaient parties avec eux et leur lit était resté vide. Des chambres avaient été irrémédiablement fermées et ont ne les avaient plus rouvertes.
- Bon les gosses ! S'exclame Éveline. C'est l'heure de se coucher ! Demain nous partirons tôt et mon instinct me souffle que nous allons douiller toute la journée.
Elle prit son air de Maman sévère en colère et nous baissâmes tous la tête en nous dirigeant vers le dortoir. Il ne nous fallut seulement quelques minutes pour chacun se retrouver allongés dans nos couchettes. Phil éteignit la lumière.
- Bonne nuit les gosses ! Nous somme Éveline.
Parfois je me demande si elle ne se serre pas de nous pour combler la culpabilité d'avoir laisser ses enfants et son mari derrière elle pour s'engager dans l'armée.
Mes yeux se ferment et je plonge dans le sommeil.
OMG ! Ça y est ! C'est le début d'une nouvelle histoire ! Celle de Kossi Ackerman, fille de Vassilia et ??? (Vous le découvrirez plus tard hehe).
J'espère que le prologue vous va
Merci de votre lecture ! 🐢Juju
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Pleurer sous la pluie (T.2 SNK)
FanfictionLivai adopte la petite fille trouvée. Guidée par une curiosité vivifiante, cette dernière part en camp d'entraînement intensif pour rejoindre l'armée dans l'optique d'intégrer le bataillon d'exploration. Mais personne n'aurait pu prédire une rencon...