13. Flocon

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(Mettez la musique <3)

Avant la chute du mur Rose
Année inconnue
Capitale
PDV ???

Le bout de mes doigts est écorché et me brûle. J'ai les muscles dorsaux et les bras en feu. J'ai tiré dessus toute la nuit pour grimpé sur les toits.

La liberté et le silence de la nuit me grisent. J'ai constamment envie de plus. Mais pour ça il faudrait travailler. Il me faut de l'argent. J'en ai désespérément besoin.

? : Sale gosse !

Un poing me heurte la mâchoire.

? : Je savais qu'on aurait jamais dû te récupérer ce matin ! On aurait te laisser dans un caniveau ! Rugit l'homme.

C'est le directeur du foyer. Il m'a attrapé à voler de l'argent dans son bureau. Je ne dis rien, carre les épaules et plante mon regard dans le sien.

Directeur : Baisse les yeux putain !

Un nouveau coup pleut sur moi puis un troisième suivi d'un quatrième. J'arrête de compter au sixième.
Je ne me défends pas. Je l'ai mérité. Autrement comment expliquer toute la merde qui me tombe dessus ?
Je ne crie pas non plus. Je ne mérite pas d'être sauver. Je ne l'ai jamais été. Pourquoi le serai-je aujourd'hui ?

Cette nuit j'ai vu Will boire dans un bar. Il riait et était heureux comme si sa route n'avait jamais croisé la mienne ou qu'il m'avait oublié. J'ai été stupide de croire qu'il reviendrait me voir.

C'est ce qui m'a décidé à voler. Si personne ne me sauve, je le ferai moi-même.






Un mois plus tard

J'ai quatorze ans aujourd'hui. Ou peut-être était-ce hier mon anniversaire. Peut-être est-ce demain ? Je n'en sais que trop rien.

Je peste lorsqu'un flocon me tombe sur le nez. Il neige. Je n'ai pas de toit au-dessus de la tête. Je n'en aurai peut-être jamais si ce n'est que de la terre en guise de tombe.

La capitale est immense pour un garçon paumé comme moi. Je n'ai pas la force de trouver une auberge ou me traîner.

J'ai été viré du foyer il y a un mois. Depuis j'erre sans but si ce n'est de me faire soigner.

Le directeur m'a laissé un cadeau avant de partir. Une plaie sanglante partant de mon abdomen et s'étirant jusque dans le creux de mon dos en passant par mon flan. A chaque moment ça tire et ça brûle.

Le directeur espérait sans doute que je crève suite à une infection. Pas de chance pour l'instant ça aussi serait une déception.

J'ai le cœur en miette et je ne sais pas ce que je veux faire ni qui devenir. Je n'ai que la cape de la mère sur le dos et ce bout manquant dans le cœur.

J'ai croisé Will hier. En me voyant, son visage parfait et serein s'est craquelé dans un rictus coupable et effaré.

« Daris ? » il m'a demandé.

Je l'ai regardé droit dans les yeux. Que pouvais je lui dire ? Rien.

Alors on s'est dévisagé et il a trouvé une excuse pour partir. Lâche.

Je soupire et grimace sous la douleur que m'inflige ce simple mouvement.

Je crois que les points de suture que m'a faits un médecin ont sauté. Il y a quelque nuits je n'ai pas pas pu m'empêcher de grimper sur les toits. C'était une mauvais décision et j'en encaisse maintenant amèrement les conséquences.

La fièvre me donne le tournis et le ciel semble instable. Un flocon me tombe sur la joue. J'ai froid et chaud en même temps. Une vague nauséeuse me fait frissonner.

Je vais vraiment mourir maintenant ? Je n'en ai pas envie.

J'ai mal.

Mes yeux se ferment. Une silhouette se penche au dessus de moi. Je sens une main froide se poser sur mon front. Ce n'est pas désagréable. C'est presque... doux.

Pleurer sous la pluie (T.2 SNK) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant