Livai adopte la petite fille trouvée. Guidée par une curiosité vivifiante, cette dernière part en camp d'entraînement intensif pour rejoindre l'armée dans l'optique d'intégrer le bataillon d'exploration.
Mais personne n'aurait pu prédire une rencon...
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PDV Vassilia
Mark est en prison.
Mes doigts s'agitent nerveusement sur la table et les ongles la frappent à un rythme régulier. Ça fait une semaine que je suis la. J'ai repris contact avec tout le monde. Je en n'oublierai jamais la gifle monumentale que je me suis prise d'Yvi puis ses pleurs et ses étreintes. Même si elle ne le montre pas, je suis persuadée que c'est celle qui m'a le plus pleuré. Malgré le fait que j'étais plus proche de Mark, elle était une sœur. Un point clé qui me permettait d'être moi.
Je la connais. Elle avait du se renfermer sur elle même, ne devenir qu'une ombre, s'éloigner de Zack et de tout le monde, devenir violente. C'est comme ça. Sa tristesse se transforme toujours en froideur et en rage glaçante.
Ça me rend malade de penser que Mark doit souffrir en prison, potentiellement torturé et sous nourri sans lumière.
Mais mon plan est finalisé. Tout le monde sera en place. J'ai besoin d'une dernière information et pour ça, on ne doit pas savoir que je suis en vie. Sauver Mark maintenant mettrait tout en péril. Tout sera parfait. Ce sera explosif...
La nuit est noire dans la Capitale mais les lumières des auberges, des maisons closes et des bars éclairent les rues comme en pleins jours. A cause des murs, le soleil disparaît vite et les journées sont très courtes.
Je presse les pas. Mes talons claquent sur les pavés. J'arrive devant le bâtiment. Celui où mon calvaire avait commencé des années plus tôt. Après une quinzaine d'années, la devanture est toujours la même malgré la peinture écaillée.
Lorsque je passe le pas de la porte d'entrée, les souvenirs me giflent et je tente de les repousser. Des corps nus et chauds qui m'écrasent. Des respirations haletantes. Mon corps, désarticulé, dans un lit. Et puis une douleur lancinante dans le cœur. La sensation d'être salle a tout jamais. Je suis une poupée de verre au cœur fragile de porcelaine. Je suis un pantin entre leurs mains de fer brûlant.
Je cligne des paupières. Une fois. Les sensations s'en vont. Deux fois. Les hallucinations disparaissent. Trois fois. Les souvenirs s'effacent. Quatre fois. Je me réappropris mon corps. Cinq fois. C'est terminé. Je suis de nouveau moi, l'Ange Rouge.
La maison close s'étend devant moi, immense, même si elle me paraît plus bi petite qu'avant. J'avais seulement quinze ans quand je m'en étais échappée.
Je me fais discrète et me faufile dans les couloirs sombres. Il me faut trouver un soldat. Ils jouissent souvent des services de prostitution, ce n'est pas qu'une rumeur. Je ne compte pas les hommes en uniforme que j'ai vu passer entre ses murs, certains même mariés et pères.
Il est 22 heures. La dernière visite devrait se terminer. Bingo !
Un homme sort d'une chambre. Ses jambes tremblent légèrement. Ses joues sont rougies. Il a un air doucereux, un demi-sourire dégoûtant. Il semble presque flotter au-dessus du sol. Lui il s'est amusé.
Je ne perds pas un instant et me jette sur lui. Il tente de crier mais je le prive d'air. Pas d'oxygène pas de son. Pas de son pas d'alerte. Pas d'alerte pas de témoins.
Son corps s'effondrent. Bon sang mais il pèse une tonne !
- Allez...
Son visage devient violet. Son cœur s'arrête de battre au bout de longues minutes. Je l'allonge par terre et le déshabille lentement pour récupérer son uniforme. Il est bien trop grand pour moi mais tant pis.
Je me débarrasse du corps avec un petit feu de bois. Il brûle longtemps et je regarde les flammes lui lécher le corps et le consommer. Dans ma sacoche s'entassent les habits. Zack me les ajustera, il sait bien coudre. La phase 1 est bouclée. Demain sera le tour de la deuxième.
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