𝐀𝐔 𝐂𝐎𝐄𝐔𝐑 𝐃𝐄 𝐋𝐀 𝐕𝐄𝐍𝐆𝐄𝐀𝐍𝐂𝐄

Chapitre 11: Le charme et la lame - La rébellion

𝕻𝖆𝖗𝖙𝖎𝖊 1 - 𝕷𝖆 𝖗é𝖇𝖊𝖑𝖑𝖎𝖔𝖓

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Je me tiens devant le miroir, mon reflet me renvoie une image calculée, glaciale. Maquillage parfait, cheveux tirés en arrière, tout est sous contrôle. Du moins, en apparence. Une mèche rebelle dépasse, je la replace machinalement, mais ma main tremble légèrement.

Depuis que j'ai intégré l'organisation, mes cheveux n'ont jamais été laissés libres. Tout dans notre formation, chaque mission, chaque entraînement, impose une discipline rigoureuse.

Attacher mes cheveux me semblait plus pratique, plus sécurisé. Pourtant, aujourd'hui, j'aurais pu les laisser tomber en cascade, accentuer mon allure pour la mission à venir. Mais ce chignon, loin d'être un simple choix esthétique, dissimule une barrette, une arme subtile mais potentiellement décisive.

On est jamais trop prudente...

Mon regard glisse un instant sur la femme de chambre, une étrangère dans ce théâtre de luxe. Est-ce qu'elle sent mon malaise ? Est-ce qu'elle voit que je suis une imposture ? Je ramène vite mon attention sur mon reflet.

Pas le temps pour les doutes.

Le luxe de cette chambre, la douceur de la lumière dorée qui baigne la pièce, tout cela ne fait que renforcer la réalité de la situation. Ici, au-dessus de la salle de réception, ma cible se prépare à entrer en scène.

Ce soir, tout doit être parfait. La mission repose sur chaque détail.

Soudain, la voix de la femme de chambre me sort de mes pensées.

- Mademoiselle Whitman, désirez-vous quelque chose ?

Je lève les yeux, légèrement surprise par l'interruption, et lui réponds d'un ton calculé, fidèle au rôle que je joue pour la soirée.

- Non, merci. Je vais partir dans peu de temps.

Ce soir je suis Solène Whitman - fille illégitime d'Alexander Clarke, magnat des affaires, figure imposante du monde obscur de Boston.

Tout cela grâce à Harrison, qui a méticuleusement orchestré chaque détail pour que ma couverture et mon identité soient irréprochables.

Ma main glisse sur mon cou, effleurant le collier que Harrison m'a donné. Il a remplacé celui d'Harper, un souvenir devenu trop dangereux. En l'enlevant, j'ai ressenti un pincement au cœur, un sentiment de perte. Mais les émotions n'ont pas leur place ici.

Focus, Cléo.

Je scrute la chambre une dernière fois. Le luxe, la lumière dorée, tout cela me rappelle que je suis en terrain étranger. Au-dessus de la salle de réception, ma cible se prépare à entrer en scène, et je dois être prête.

Une voix résonne alors dans l'oreillette dissimulée dans mon oreille.

«Sinclair, il vient d'arriver.»

C'est Harrison, toujours direct. Mon cœur rate un battement, mais je l'ignore, fixant mon reflet une dernière fois.

C'est l'heure

Trois semaines et demie. Trois semaines et demie de préparation intense pour cette mission. Chaque détail étudié, chaque geste répété.

Il n'y a pas de place pour l'erreur.

Ma robe noire, simple mais élégante, est un choix stratégique. Elle me permet de me fondre dans la foule tout en restant attrayante. Le tissu épouse mes mouvements avec fluidité, la fente discrète sur ma jambe gauche ajoute une touche de sensualité contrôlée, un jeu d'équilibre entre l'attraction et la discrétion.