Chapitre 15: Sous le froid glacial

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𝑪𝒍é𝒐

~ ♤ ~

Je suis à peine consciente de ce qui se passe autour de moi. Brooks m'a ramenée ici, à l'infirmerie de l'organisation. Il n'y a personne, pas de médecins, juste nous deux, seuls dans ce silence lourd. On est revenus depuis quelques minutes à peine, mais tout est encore flou dans ma tête.

Depuis cette mission, tout s'est transformé en un cauchemar sans fin. Le vieux pervers... ses mains sur moi... son souffle, sa voix immonde résonnent encore dans mon esprit, gravés comme des brûlures. Je le revois encore et encore, et la nausée monte en moi à chaque souvenir. Mes doigts tremblent à l'idée de ce que j'ai fait. J'ai... coupé sa main.

Est-ce que c'est vraiment moi qui ai fait ça ?

Mes pensées s'effilochent alors que mes yeux croisent ceux de Harrison. Il me fixe intensément, cherchant quelque chose dans mon regard que je ne parviens pas à formuler. Tout est confus en moi, tout est flou.

Je suis prise au piège de ce tourbillon d'émotions. Mes mains tremblent légèrement, mais mon corps reste figé, coincé. Je ne contrôle plus rien du tout.

— Eh, ça va ?

Sa voix me parvient à travers une sorte de voile épais.

Il s'inquiète lui maintenant?

Alors qu'il est lui aussi mon bourreau depuis maintenant deux mois? Mon esprit est en pleine ébullition, mais mon corps semble incapable de répondre.

Je suis assise perdue entre la peur, la culpabilité et une forme de paralysie intérieure. Il tend lentement la main vers moi. Il se penche légèrement, son regard cherchant à établir un contact, et demande d'une voix calme :

— Sinclair, tout va bien ?

En un instant, la vision de sa main se rapproche de moi déclenche une réaction brutale. L'angoisse et la confusion que je ressens se transforment en une vague de rage incontrôlable. Je me lève brusquement, les jambes tremblantes.

— Dégage ! Me touche pas !!!

Ma voix éclate et je repousse violemment sa main. Il recule, surpris par la force de ma réaction, mais je n'en ai plus rien à faire. Mon corps est en feu, consumé par une rage qui me brûle les entrailles. Mes poings tremblent, et je lutte pour contrôler mon souffle.

— Sinclair, tu dois te calmer, dit il, d'une voix qui se veut calme .

— Me calmer ? Tu crois que je vais me calmer ?! Tu crois vraiment que ça, c'est possible après tout ce que vous m'avez fait ?!

Je renverse une commode d'un coup sec, les tiroirs explosent contre le sol dans un fracas assourdissant. Je l'entends bouger légèrement derrière moi, mais il reste prudent. Comme s'il savait que je suis prête à tout.

— Ça fait deux mois que vous me gardez ici, que vous me traitez comme une putain de prisonnière ! Deux mois que vous me laissez pourrir, sans explication ! Et tu penses que je vais te laisser me parler comme si rien ne s'était passé ?!

Je hurle en envoyant une chaise contre le mur, la violence du choc faisant trembler toute la pièce. Mes mains tremblent tellement que j'en perds presque le contrôle.

— Je dors plus, Brooks ! J'arrive même plus à fermer les yeux sans revoir son visage, cette personne que vous m'avez forcée à tuer ! POUR UN PUTAIN DE TEST !

Ma gorge brûle, ma voix se fissure sous le poids de la douleur, de la rage. Harrison ne dit rien, mais il avance légèrement. Je le vois, prudent, surveillant chacun de mes mouvements. Ça m'énerve encore plus.

𝐀𝐔 𝐂𝐎𝐄𝐔𝐑 𝐃𝐄 𝐋𝐀 𝐕𝐄𝐍𝐆𝐄𝐀𝐍𝐂𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant