Pour la quatrième fois de la journée, on me fait entrer dans une salle et bizarrement, je ne me sens pas du tout en sécurité avec elle.
« Déshabille-toi ! Me crie-t-elle dessus après m'avoir retiré les menottes.
- Pardon ? Répondis-je sous le choc.
- Tu as très bien entendu, alors obéis !
- Quoi ? Mais non ! Me rebellais-je.
- Tu n'as pas le choix. Ce n'est pas notre faute si tu te retrouve ici, il ne fallait pas jouer les rebelles. Alors maintenant tu te déshabille ! Sinon je n'hésiterais pas à me servir de ça... »
Sa main se dirige vers sa ceinture où se trouve son arme à feu, mais elle se sait d'un autre objet, un taser et elle l'actionne devant moi, ce qui me donne la chair de poule, rien que le bruit est effrayant, je ne veux même pas imaginer la douleur qui va avec.
Devant la menace de son pistolet à impulsion électrique, je retire mon uniforme scolaire et me retrouve en sous-vêtement devant cette horrible femme.
« Les sous-vêtements aussi, m'ordonne-t-elle. Vu que tu n'as pas répondu à aucune des questions, je vais devoir vérifier par moi-même que tu n'as pas de tatouages ni de piercings. »
Voyant que je perds du temps, elle actionne une nouvelle fois le taser, me faisant sursauter. Je baisse la tête, la honte me collant à la peau de devoir me mettre nue et tremblante comme une feuille, je retire les seuls vêtements qui me couvraient. Pourquoi je n'ai pas répondu à ces foutues questions...
Mes mains cachant certaines zones de mon anatomie, je sens le regarde de cette odieuse femme me scruter des pieds à la tête et elle me force même à retirer mes mains. J'ai honte... Bordel que j'ai honte...
« Passons à la douche, me lance-t-elle de but en blanc.
- Je l'ai prise ce matin, répondis-je de la même façon.
- La ferme, tu n'as pas l'autorisation de l'ouvre ! »
Elle me pousse en direction des douches qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celles que l'on a au lycée. Je me retrouve sous le pommeau de douche et c'est elle qui allume l'eau de là où elle se situe. L'eau est glacée, je ne bouge pas d'un pouce, mes mains couvrant toujours mes parties intimes. Malgré mon regard baissé, je vois mes tatouages percer sous le fond de teint qui coule le long de ma peau.
« On avait bien raison de nous méfier de ton silence. Et vu l'ampleur des dégâts, on va avoir du boulot, rétorque-t-elle. »
Elle me jette au visage, une serviette d'une couleur douteuse qui devait être blanche à une époque. Je m'essuie avec du mieux que je peux, sans grimacer de dégoût et sans me demander à quand remonte la dernière fois qu'ils l'ont lavé.
Je laisse tomber la serviette et cette fois, c'est un uniforme rose bonbon et des sous-vêtements blancs, qu'on me lance au visage. Je m'en habille et comme l'uniforme scolaire que je portais précédemment, la coupe respecte parfaitement les exigences de l'Église. La jupe crayon rose m'arrive aux genoux, la chemise blanche est assez ample pour masquer mes formes aux yeux de tous.
Tout de rose vêtues, je regarde la gardienne qui est en train d'inscrire quelque chose sur une feuille de papier, sans doute mon dossier. Elle met un point final, pose mon dossier sur un bureau et s'approche de moi, une paire de menottes à la main. Je la laisse faire et mes poignets regagnent leur prison d'acier, la porte de la pièce s'ouvre et mon précédent gardien entre et s'entretient avec la femme sur mon cas, ou plutôt sur mon mensonge.
Leur discussion terminée, l'homme s'empare de mon bras et nous sortons de la salle pour déambuler dans un couloir vide que ce soit de personnel ou de gens détenus.