Je monte les quelques marches qui mènent sous le perron, suivie par Ryder. J'ouvre la porte battante qui sert de moustiquaire, puis celle de l'entrée qui est ouverte, à quoi ça sert de fermer sa porte à clef quand on a une alarme et que les voleurs ne courent plus les rues.
Je reste sur le pas de la porte et entre seulement mon bras pour atteindre l'alarme et la désactiver en tapant le code qui n'a pas changé depuis mon départ.
« Elle est désactivée, on peut entrer, informais-je Ryder en sortant mon bras. »
J'entre la première, Ryder sur mes talons et nous mettons la première étape du plan en marche. Dans le grenier nous trouvons quatre grosses valises qui ont des heures de vol puisqu'elles appartenaient à mes grands-parents qui ont connu la fin des États-Unis tel qu'ils existaient et qui ont choisi de rejoindre l'Église.
Nous redescendons avec deux valises chacun en étant le plus discrets possible et nous nous rendons dans le cellier pour la seconde étape du plan.
« La vache ! S'écrit Ryder sans parler trop fort. Mais vous êtes combien dans cette maison ?
- On était que trois, mes parents et moi, répondis-je.
- Tu déconne, tes parents sont préparés à la fin du monde ?
- Je n'en sais rien. Habituellement, il n'y avait que ma mère qui allait dans cette pièce, sans doute qu'elle ne voulait pas que je me serve, mais maintenant que je vois toute cette nourriture, je me dis qu'on peut largement se servir. »
Nous ouvrons les quatre grandes valises et c'est sans le moindre remord que je vide carrément les étagères dedans, prenant en priorité tous ce qui est bocaux, boîtes de conserve et autres denrées non périssables.
« Je vais finir de remplir les valises de bouffe, m'informe Ryder. Vas voir ce que tu peux récupérer dans tes affaires.
- Ça marche, je me dépêche. »
Je laisse Ryder seul dans le cellier et me rends dans ma chambre sur le pointe des pieds. En poussant la porte, je ne peux constater l'état dans lequel elle se trouve, on croirait qu'une tornade est passée par-là et cette tornade a un nom, le CCS.
J'enjambe les vestiges de ce qui étaient mes affaires et me rends dans la salle de bain, qui est bien sûr dans le même état. Je navigue entre les deux pièces, trouve un sac à dos, y fourre quelques vêtements qui ont échappé au CCS et rien d'autre puisque tout le reste doit se trouver dans les locaux du CCS.
Après un dernier coup d'œil a ce qu'il reste de ma chambre, je redescends pour rejoindre Ryder.
« Voilà, m'annonçais-je. J'ai récupéré ce que j'ai pu...
- Ça tombe bien, j'ai fini aussi, me répond-il en fermant la dernière valise.
- Parfait, on va mettre les valises dehors. »
Les mettre sous le perron n'a pas été une mince à faire, je ne pensais pas qu'elles allaient être aussi lourdes, ce qui va nous ralentir un sacré coup.
« Je ne m'attendais pas à ce qu'on trouve autant de nourriture... avouais-je. On ne peut pas porter ces valises pendant des kilomètres, les agents du CCS ne vont pas tarder à être après nous...
- On va trouver une solution, me coupe Ryder. Jusque-là, on s'est plutôt bien débrouiller. Va récupérer ton sac dans le cellier, je me charge de trouver la solution à notre problème. »
Je retourne à l'intérieur pour récupérer mon sac, la nostalgie me pousse à faire le tour du rez-de-chaussé et récupère quelques objets qui ne manqueront à personne, puis mon regard se porte sur un bloc-note et un stylo. Ni une ni deux, je m'installe sur la table de la cuisine et rédige un mot pour mes parents :