Assise face au mur de parpaing blanc, j'entends derrière moi que STEDMAN est en train de préparer la teinture, puis une odeur que je connais que trop bien envahit la pièce, le décolorant pour retirer ma couleur actuelle.
Un peigne passe dans ma chevelure grise et je sens qu'elle y coince plusieurs pinces. Rapidement, je sens qu'elle applique généreusement le décolorant, c'est donc mentalement que je fais mes adieux à ma coloration grise et à la santé de mes cheveux, qui je le sais, vont souffrir de l'utilisation du produit.
« Lorsque j'en aurais fini avec vos cheveux, vous vous rendrez compte qu'ils seront encore plus beau qu'avant.
- Pauvre cloche, tu viens d'utiliser du décolorant capillaire, certainement sans mesurer la quantité de produit et tu crois qu'ils vont être encore plus beaux qu'ils ne l'étaient... Ça se voit que tu n'es qu'une amateure et non une professionnelle... pestais-je mentalement.
- Voilà, nous n'avons plus qu'à attendre que le décolorant fasse son œuvre et après, j'appliquerai la couleur, m'informe-t-elle. »
Je me contente de hocher la tête, parce que je sais que si j'ouvre la bouche, je me retrouverais privée d'anesthésie lorsque cette garce va s'acharner à effacer mes tatouages.
Le minuteur qu'elle avait mis précédemment sonne, mettant le coup de grâce à mes cheveux qui sont restés plus que de raison enduis de ce maudit produit. STEDMAN fait rouler mon siège jusqu'au bac de rinçage et s'en donne à cœur joie.
« Je suis fière de moi, il ne reste plus aucune trace de votre précédente couleur, je vais pouvoir appliquer la nouvelle couleur sans avoir besoin de faire une deuxième décoloration. »
A l'entente de son auto-congratulation, je serre les poings, me retenant de lui répondre et de lui dire ma façon de penser.
Pinceau à la main, elle recolore mes cheveux en sifflotant un mélodie, puis, nous voilà repartie pour plus d'une demie-heure d'attente, jusqu'à ce que le minuteur se fasse réentendre
« Je suis plutôt fière du résultat, se félicite-t-elle. »
De mon côté je ne peux pas dire quoi que ce soit, vu que je n'ai pas la possibilité de voir le rendu, mais il ne faut pas avoir fait de longues études pour se douter que ça doit être un désastre le plus total et je sais que ce n'est pas fini...
« Passons maintenant au retrait de vos tatouages, m'apprend-elle. Et pour cela, je vais vous demander de vous mettre en sous-vêtements. »
Je m'exécute en silence, à quoi bon se rebeller maintenant alors qu'elle va se retrouver dans quelques minutes avant un laser entre les mains, je préfère cent fois ronger mon frein plutôt que de souffrir le martyr.
« Comme je vous l'avais promis et comme vous vous êtes montrée calme pendant ma première intervention, je vais vous injecter l'anesthésiant. Vous serez consciente, mais vous ne sentirez rien.
- Merci.
- C'est à moi de vous remercier pour ne pas m'avoir rendu les choses difficiles. Je vais vous demander de monter sur la balance, j'ai besoin de votre poids exacte pour le dosage de l'injections. »
Toujours en sous-vêtements, je monte sur la balance, STEDMAN se place à côté de moi et note mon poids.
« Parfait, connaissez-vous votre taille ?
- Oui, je mesure un mètre soixante-treize.
- C'est noté. Je vais maintenant vous demander de vous asseoir sur le fauteuil là-bas et mettre les lunettes qui se trouvent sur le plateau juste à côté. Elles protégeront vos yeux du laser. »
Elle se met dos à moi, je pourrais en profiter pour prendre mes jambes à mon cou, la porte est juste là à quelques pas, mais je préfère m'asseoir sur le fauteuil de l'enfer et ajuster les lunettes aux verres oranges devant mes yeux.
De ma place, j'entends STEDMAN s'affairer tout autour de moi, je reconnais le bruit cristallin de flacons en verre qui s'entrechoquent, sans doute des flacons de médicaments.
STEDMAN revient enfin vers moi, me fait tendre le bras droit, elle y injecte une petite dose du contenu de sa seringue, recommence dans ma cuisse gauche et quelques minutes plus tard, je ne sens plus mes deux membres.
« Il y a quelque temps, on utilisait un autre laser pour retirer les tatouages, mais il nous fallait plusieurs séances pour tout retirer. Maintenant que les technologies ont pas mal avancé, une séance suffit pour qu'à la fin il n'y ait plus aucune trace d'encre, m'explique-t-elle tout en mettant elle aussi des lunettes de protection et des gants. »
Son laser ressemblant à un stylo à la main, STEDMAN met la machine en marche et approche la pointe du stylo laser de ma peau tatouée.
« C'est parti, dit-elle simplement pour se motiver plus que pour me rassurer. »
Sans me prévenir, elle appuie sur un petit bouton sur le stylo et le laser frappe ma peau, effaçant l'encre noir qui se trouvait sous ma peau et laissant une marque rouge.
Devant l'efficacité glaçante de cette machine infernale, je préfère fermer les yeux et tourner la tête à l'opposé de cette scène. Je me mets même à chanter mentalement une de mes chansons préférées pour ne pas entendre le « clac » du laser.
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
En média: Mme STEDMAN