Ryder a la main posée sur la poignée de la porte, mais il ne l'ouvre pas tout de suite parce qu'on entend très bien les gardiens faire des allers-retours dans le couloir.
C'est lorsque le silence revient que Ryder entame un décompte avec ses doigts et il ouvre la porte en arrivant à zéro. Je sens sa main prendre la mienne dans la seconde qui suit et nous voilà tous les deux dans le couloir vide avec toujours cette alarme assourdissante.
Nous traversons deux-trois couloirs en marchant d'un pas soutenu, ma main est toujours dans celle de Ryder et je dois avouer que ça ne me dérange absolument pas.
« Halte ! Qui êtes-vous tous les deux ? Nous interpelle-t-on.
- Merde... grogne Ryder. Cours ! »
Nous nous lançons dans une course folle, poursuivis par le gardien qui nous a interpellé et qui continue de nous ordonner de nous arrêter, mais il peut toujours se brosser pour qu'on le fasse.
Une double porte close se dresse devant nous et nous n'avons pas d'autre chose que de la franchir. Nous voilà donc en train de faire irruption dans le réfectoire qui à mon grand étonnement est plein à craquer. Ryder et moi ne nous laissons par impressionner par le nombre de personnes, nous traversons la foule en jouant du coude et de l'épaule.
« Katherine ? Katherine ! M'appelle Jane. Qu'est-ce que tu fais avec ce type ?
- Je me casse ! Lui hurlais-je. Tu pensais vraiment que j'allais rester ici ! »
Ryder m'entraîne hors du réfectoire et en me retournant vite fait, je remarque que nous sommes toujours talonnés par des gardiens, puis que nous n'empruntons pas le chemin pour nous rendre à l'entrée principale.
Le leader des Relentless ouvre une porte en acier, sans doute une issue de secours et nous voilà enfin à l'extérieur, tant est si bien qu'un sentiment de liberté retrouvée fait battre mon cœur encore plus vite que la course.
« Dès qu'on aura passés les barbelés nous serons presque libre et c'est une fois que nous serons tous les deux montés dans le bus que tu pourras profiter de cette première sensation de liberté. »
Je ne lui réponds pas et comme nous sommes pressé par le temps, nous ne perdons pas une seconde et on fonce vers les grands murs de grillage avec du barbelé à leur sommet.
« On ne va quand même pas les escalader ? Lui demandais-je en mesurant la hauteur de ces murs. Ils doivent être électrifiés.
- Nyx a dû donner l'ordre à Kaze de couper le disjoncteur qui les alimente, m'explique-t-il simplement. »
Il lâche ma main qu'il tenait encore, s'approche du grillage et y tend sa main jusqu'à ce qu'elle s'y pose.
« Ryder ! M'écriais-je de peur.
- Relax, me rassure-t-il plus amusé de ma réaction qu'autre chose. Le jus est coupé, on ne risque rien à l'escalader.
- Je ne trouve pas ça drôle Ryder, le disputais-je. »
Il ricane une nouvelle fois et entame son escalade du mur, quant à moi, je monte la garde en surveillant la porte par laquelle nous sommes sortie et que nous avons barricadé avec les moyens du bord.
J'aborde à mon tour l'ascension du grillage après m'être encourager mentalement et à mi-parcours, l'issue de secours s'ouvre dans un fracas monstre et me motive encore plus à grimper.
« Arrêtez-vous ! C'est un ordre ! Hurle un gardien.
- Il faut qu'on accélère un peu le mouvement. »
Aussitôt dit, aussitôt fait, j'accélère le rythme et j'en arrive même à regretter de ne pas être plus sportive, il faut dire qu'à l'école, les cours de sport sont principalement dispensés aux garçons plutôt qu'aux filles...
