Deux semaines se sont écoulées depuis que Dorothy nous ai informé, ATKINS et moi du message de Ryder. Je suis sortie d'isolement au bout de douze heures, comme c'était prévu et depuis, j'attends avec impatience le soir où les Relentless viendront nous sortir de cet enfer.
Les cours se passent sans encombre, je fais partie des meilleures élèves à la plus grande surprise de mes professeurs et cela, malgré mes quelques petits écarts.
Et en parlant de cours, ma journée vient enfin de se terminer pour ma plus grande joie, je sors de la cantine toujours en file indienne avec mes camarades en rose bonbon et lorsque notre groupe déambule dans le couloir menant jusqu'aux cellules, nous croisons ATKINS qui lorsqu'il arrive à ma hauteur, me bouscule d'un coup d'épaule et me fusille du regard. Je ne réponds pas, me contente de baisser la tête et continue d'avancer.
Arrivée dans ma cellule, je profite que Jane ne soit pas là pour me mettre en pyjama et lorsque je mets ma main dans la poche droite de mon blaser, j'y retrouve un petit papier plié en un petit carré presque aussi grand qu'un timbre poste. Pour éviter le moindre problème, je me mets dos à la porte toujours ouverte et déplie le morceau de papier.
« Tiens toi prête, ça risque d'être pour ce soir. »
Mon cœur fait un bond lorsque des pas se rapproche de ma cellule, me forçant à cacher le message d'ATKINS et à me retourner vers la porte.
« Est-ce que ça va ? Me demande Jane en entrant.
- Oui, pourquoi ça n'irait pas ?
- Je ne sais pas. J'ai entendu des gardiens parler dans la cantine, m'apprend-elle.
- Et qu'est-ce qu'ils disaient ? L'interrogeais-je curieuse.
- Ils étaient en train de dresser une liste.
- Une liste ? Pourquoi faire ?
- Généralement, ils font ça en fin de mois. Les personnes qui apparaissent sur cette liste seront convoqué par la direction du centre, m'explique-t-elle.
- A quoi ça sert de faire ça ?
- Pour les sorties. Si leurs résultats sont bon et leur comportement irréprochable, ils peuvent espérer sortir du centre et rentrer chez eux.
- Pourquoi tu me parles de ça ?
- Ils ont prononcé ton nom, m'annonce-t-elle en se retenant de sautiller partout. Avec un peu de chance, tu rentreras chez toi dès ce week-end.
- Je ne vais pas attendre ce week-end pour me barrer d'ici. Et surtout, je ne compte pas retourner chez moi, me dis-je mentalement.
- Je prie le Seigneur pour qu'on t'accorde une chance de sortir d'ici. »
Sachant que ses prières n'y changeront rien, je ne lui réponds pas et me change pour me mettre en pyjama. Jane, quant à elle, se couche et s'endort dans la seconde qui suit.
Allongée sur mon lit, je fixe le plafond sans parvenir à trouver le sommeil, mon ouïe capte le moindre son et mon cerveau l'analyse du mieux qu'il le peut, sauf que pour l'instant, le seul bruit que j'entends, c'est la respiration lente de Jane.
La porte de la cellule s'ouvre, me faisant sursauter et immédiatement tourner la tête vers ma camarade de chambre.
« Ne faites pas trop de bruit, chuchotais-je en mettant mon index devant ma bouche. C'est une « croyante », si elle se réveille et donne l'alerte on est fichus.
- Ne t'inquiète pas pour elle, Doty m'envoie te chercher et pour Jane, elle lui a donné un somnifère assez léger, le temps que tu sorte de là. Si tu veux te changer, c'est maintenant, après il sera trop tard.
- Non c'est bon, je reste comme ça, leur uniforme est trop reconnaissable et trop voyant.
- Comme tu veux. Il faut qu'on y aille, Doty nous attend.
- C'est partie, à nous la liberté, m'exclamais-je à voix basse. »
Nous sortons de la cellule et c'est sans le moindre regret que je laisse Jane derrière moi. Je suis ATKINS et pour une fois, nous n'utilisons pas les couloirs habituels, ce sont ceux réservés aux membres du personnel.
Il ouvre la porte de l'infirmerie et des dizaines de paires d'yeux se posent sur nous, me paralysant sur place.
« Qu'est-ce qu'ils font là ? Demandais-je au gardien à ma droite à voix basse.
- Ils sont dans la même position que toi, leurs compagnons de cellules sont aussi des « croyants », m'explique-t-il.
- Je comprends mieux. On sait où ils sont ?
- Non pas encore, mais on le saura rapidement. »
Je balaye la foule du regard et me rends compte dans la seconde qui suit que beaucoup portent leurs uniformes colorés.
« Dorothy, vous avez encore des tenues blanches ?
- Oui pourquoi ? M'interroge-t-elle.
- Il faut leur en donner, s'ils sortent comme ça, ils vont se faire pincer en deux secondes.
- Celles et ceux qui portent encore leurs uniformes venez par ici, les appelle-t-elle.
- Le blanc se voit très bien dans le noir, ajoute ATKINS.
- Je sais, mais une fois qu'on sera hors de ces murs, les autorités vont lancés de recherches pour nous retrouver. On a moins de chance de finir enfermer ici, habillés en blanc qu'en uniforme coloré, les gens ne penseront pas que nous sommes les « indociles » échappés du centre, mais plutôt des lycéens en sortie scolaire, exposais-je.
- On ferait mieux de faire pareil Elias, on risque autant qu'eux si on se fait prendre.
- Tu as raison. »
Tout le monde se change, dont Dorothy et Elias ATKINS, pour être tous habillés de la même façon.
Le silence règne tout comme l'excitation et la peur du moment, arriverons-nous à tous sortir d'ici sans le moindre problème ou des gardiens feront-ils intrusion dans la pièce lorsqu'ils se rendront compte qu'il manque des « indociles » dans des cellules.
Les cloches de l'église du centre sonnent les douze coups de minuit et pour l'instant, il ne se passe rien. Des rumeurs commencent à s'élever parmi nous. Beaucoup disent que c'est un piège tendu par l'Église qui ne va pas tarder de débarquer pour nous enfermer à nouveau et faire de notre captivité un enfer.
Je fixe la trotteuse de l'horloge et espère au plus profond de moi qu'il va se passer quelque chose. Et à l'instant où l'aiguille rouge atteint le nombre douze, on se retrouve dans le noir le plus total.
« Ça commence... soufflais-je.
- Le plan, c'est qu'on ne sorte pas d'ici jusqu'à ce qu'on vienne nous chercher, Ryder ou quelqu'un d'autre, nous informe Dorothy. »
De notre planque, on ne peut entendre que les ordres fuser de toute part de l'autre côté de la porte et les rangers frapper le sol fortement à chacun de leurs pas. Nous, nous restons silencieux, à retenir notre souffle de peur qu'ils puissent nous entendre et on croise les doigts à s'en briser les phalanges, souhaitant par-dessus tout qu'aucun gardien n'ai l'idée de jeter un œil dans l'infirmerie.
Les minutes passent, le stress augmente considérablement dans le bureau de Doty et de l'autre côté de la porte, on peut encore entendre les pas de courses de gardiens. Est-ce que les Relentless arriveront seulement jusqu'à nous ?
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
En média: représentation de l'arrivée de Relentless à l'extérieur du centre