Il aura fallu une heure à STEDMAN pour retirer l'intégralité des tatouages, j'ai l'impression que ça fait des jours que je suis assise sur ce maudit fauteuil et que ces jours, je les ai passée en plein soleil tellement ma peau a rougit.
« Enfin terminé, souffle-t-elle en essuyant son front avec le dos de sa main. Je ne comprendrais jamais ce qu'il vous passe par la tête pour vous faire subir cela...
- Je pourrais dire la même chose, je ne comprendrais jamais pourquoi les tatouages vous dérange autant... raillai-je mentalement, alors qu'elle enlève ses gants et ses lunettes.
- Voilà, je vais appeler le gardien ATKINS pour qu'il vienne vous chercher et qu'il vous conduise à l'infirmerie.
- D'accord, merci. »
Ma jambe et mon bras encore engourdis, je fais du mieux que je peux pour me remettre debout et me diriger vers le bureau sans tomber.
Arrivée au niveau du bureau, je me rhabille du mieux que je peux et la porte s'ouvre pile au moment où je termine de remettre mes vêtements.
« Comment ça s'est passé avec Mademoiselle HAMILTON ? Demande ATKINS, la porte à peine fermée et moi à peine assise.
- Ça s'est très bien passé. Mademoiselle HAMILTON a été très calme et m'a laissé faire ce que j'avais à faire. Vous pouvez la conduire à l'infirmerie, je vais envoyer mon rapport à l'infirmière Dorothy EATON.
- Bien, nous y allons, répondit ATKINS en prenant ses menottes à sa ceinture. Mains dans le dos.
- Puis-je vous demander une faveur Gardien ATKINS ? Intervient STEDMAN.
- Euh oui, rétorque-t-il surpris.
- Mademoiselle HAMILTON avait un tatouage au niveau du poignet droit, je lui ai retiré et maintenant la peau est sensible à cet endroit, elle a aussi reçu une dose d'anesthésiant au niveau de la jambe gauche et du bras droit, son corps aura besoin d'un peu de temps pour tout éliminer et que Mademoiselle HAMILTON retrouve des sensations dans ses deux membres. Est-ce possible de ne pas la menotter ? Elle a prouvé qu'elle ne montrerai aucune résistance.
- Je veux bien vous croire Madame STEDMAN, rétorque ATKINS. Malheureusement, cela est contraire aux ordres que j'ai reçu de mes supérieurs.
- Je vous demande de faire une exception pour cette jeune fille, le supplit-elle. Et s'il le faut, je me porte garante de ses actes entre cette pièce et l'infirmerie.
- Rappelez-vous ce qu'il s'est passé la dernière fois que nous n'avons pas menotté un détenu...
- Il a crée un chaos sans nom et beaucoup de détenus se sont enfuit, soupire-t-elle.
- Exactement, mais ce que je peux faire, c'est de me menotter à elle, propose-t-il.
- Cela me suffit amplement.
- Très bien, nous allons faire comme ça, dit-il avant de se tourner vers moi. On y va. »
Je me lève difficilement de la chaise, là, ATKINS attrape ma main gauche. Il entour mon poignet du bracelet de fer et fait la même chose avec son poignet droit.
« Que Dieu vous aide à retrouver le droit chemin Katherine et qu'Il veille sur vous, me lance STEDMAN.
- Qu'Il veille sur vous, répondis-je en retour. »
ATKINS et moi sortons de la pièce de torture et dans le couloir, je croise le regard de la personne qui va passer entre les mains de STEDMAN.
« Un conseil, garde ton calme et ne te rebelle surtout pas, m'adressais-je à lui. »
Brusquement, ATKINS attire nos bras à son torse, ce qui me force à reporter mon attention sur lui et la seule réponse qu'il me fournit, c'est de reprendre notre chemin jusqu'à l'infirmerie.
Nous arrivons à la porte de la fameuse infirmerie. Mon gardien n'a même pas le temps de frapper à la porte que cette dernière s'ouvre et qu'une femme vêtue d'une blouse blanche se présente face à nous.
« Vous devez être Mademoiselle Katherine HAMILTON.
- C'est exacte Madame, répondis-je poliment en gardant la tête blessée.
- Je suis l'infirmière Dorothy EATON, se présente-t-elle tandis que mon poignet retrouve sa liberté. Je t'en prie, entre. Vous pouvez nous laisser Gardien ATKINS.
- Bien Madame. »
L'infirmière EATON s'efface de l'encadrement de la porte, me laissant entrer la première, puis elle me suit et referme la porte derrière elle.
« Assiez-toi Katherine. Ça ne te dérange pas si je te tutoie et que je t'appelle par ton prénom ? M'interroge-t-elle.
- Non, pas du tout.
- Super, se réjouit-elle. J'ai reçu le rapport d'Abigail STEDMAN, mais elle n'a pas noté si elle avait utilisé des produits anesthésiants.
- Je vous confirme qu'elle en a utilisé, elle m'a injecté du produit dans le bras droit et dans la cuisse gauche.
- D'accord, j'en prends note. Est-ce que tu ressens la moindre douleur sur les zones qui ont été traitées ?
- Pas pour l'instant, le produit doit encore faire effet.
- C'est probable. Je vais te demander d'aller derrière ce paravent, tu y trouveras un short ainsi qu'un débardeur, m'apprend-elle.
- Merci. »
J'ai l'impression d'avoir fait du debout-assit toute la journée, si avec ça je n'ai pas les cuisses musclées, je n'y comprends plus rien. Mais devant l'étrange gentillesse de cette femme, j'obéis et me réfugie derrière le fameux paravent.
Je me change aussi rapidement que je peux et rejoins ma place initiale.
« Est-ce que je peux regarder ton bras et ta cuisse ? Me demande-t-elle d'une voix douce et rassurante.
- Oui, allez-y. »
C'est bien la première fois depuis que je suis arrivée ici, que l'on me parle aussi gentiment et qu'on me demande mon accord avant de me toucher ou de faire quoi que ce soit.
Je la regarde se lever de son bureau et s'approcher de moi d'un pas léger et gracieux. Elle se met à scruter ma peau encore rouge et en l'effleurant, une grimace me tord le visage et je retiens un grognement de douleur.
« Excuse-moi, je ne pensais pas que le produit ne ferait plus effet aussi rapidement, se confond-elle en excuse.
- Ce n'est pas grave, la rassurais-je.
- Je vais te mettre une pommade cicatrisante, m'explique-t-elle. Les rougeurs s'estomperont rapidement et je l'espère ne laisser aucune marque. Je vais aussi te donner des anti-douleurs et de quoi assurer toi-même les soins, c'est-à-dire la désinfection et le changement de pansement.
- Merci beaucoup. »
Elle s'éclipse pendant une poignée de secondes, le temps pour elle d'aller chercher les médicaments qu'elle vient de me prescrire ainsi que le nécessaire pour faire mes pansements.
« Ça devrait suffire, les rougeurs ne m'ont pas l'air trop importante. Mais dans le cas contraire, tu peux toujours revenir me voir.
- D'accord. »
Elle s'arme du tube de pommade et c'est avec une extrême délicatesse, qu'elle m'étale la substance transparente mais grasse sur les traces laissées par le laser.
Je n'arrive pas à me faire à la façon qu'elle a d'agir avec moi. Il faut dire que depuis mon arrivée, toutes les personnes a qui j'ai eu affaire ont été brusque avec moi. Au moins, j'ai un avant goût de mon séjour ici.
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En média: L'infirmière Dorothy EATON